Exposition-Bajatière — Wikipédia

Exposition-Bajatière
Exposition-Bajatière
Avenue Jean Perrot vue du Sud du quartier.
Administration
Pays Drapeau de la France France
État Grenoble
Géographie
Coordonnées 45° 10′ 44″ nord, 5° 44′ 25″ est
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Exposition-Bajatière

Exposition-Bajatière est le nom d'un quartier situé dans le sud-est de la ville de Grenoble. C'est le seul quartier de la ville bénéficiant d'un gentilé, en effet les documents officiels mentionnent les noms de Bajatièrois et Bajatièroises pour les habitants de ce quartier[1].

Géographie[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

Plan du quartier.

Le quartier d'Exposition-Bajatière se situe dans le sud-est de la ville de Grenoble[réf. souhaitée].

Au nord, le quartier bute jusqu'en 1924 contre les remparts du général Haxo, construits de 1832[2] à 1836 à la suite du siège de la ville par les troupes austro-sardes en 1814. Un seul accès pour le quartier Bajatière, la porte des Alpes, permet d'entrer dans la ville fortifiée, mais une vaste bande de terrain large de 250 mètres appelée zone de servitude autour des remparts est interdite d'urbanisation. Le rempart Haxo est rasé en 1924[3] et remplacé par le boulevard Jean Pain[2].

Côté sud, les limites sont plus incertaines : elles se perdent dans une vaste zone maraîchère souvent inondée rejoignant la ville d'Eybens. À la fin du XIXe siècle, par souci de simplicité, la limite est placée le long de la voie ferrée Grenoble - Chambéry, devenue l'avenue des Jeux olympiques en 1978[2]. Depuis l'urbanisation du début des années 1960 le quartier va jouxter là son nouveau voisin, le quartier Malherbe.

À l'ouest, la limite avec le quartier de la Capuche suit historiquement le ruisseau de Bresson, qui longe le chemin de Bresson devenu rue Marcel Peretto puis avenue Marcelin Berthelot à l'approche des Jeux olympiques de 1968[2].

En 1893, la limite Est communément admise au quartier est le chemin de l'Industrie, devenu l'avenue Jeanne d'Arc, bien que certaines infrastructures portent le nom de Bajatière au-delà de cette rue. En 1998, la limite communément admise est celle de la rue Léon-Jouhaux[2]. À la fin du XIXe siècle, le territoire qui s'étend au-delà de la Bajatière prend le nom de quartier de l'Abbaye[4], puis quartier Abbaye-Jouhaux depuis 1954[N 1].

Géologie et relief[modifier | modifier le code]

La ville est principalement bâtie dans une plaine au confluent de l'Isère avec le Drac, au centre de l'Y grenoblois. Cette configuration permet de parler d’une « cuvette grenobloise », vallée singulièrement plate d'origine glaciaire[5]. Grenoble est souvent présentée comme une des villes les plus plates de France[6].

Hydrographie[modifier | modifier le code]

À l'est, le quartier de la Bajatière est historiquement limité par le ruisseau du Verderet, confluence de cinq sources du plateau d'Herbeys. Il coupe la rue Léon Jouhaux à 60 mètres de l'avenue Jean Perrot puis se dirige vers le parc Paul Mistral pour se jeter dans l'Isère près du pont de la Citadelle[7].

Un « syndicat du ruisseau du Verderet extra-muros » est créé le et reconnu par une ordonnance du roi Louis-Philippe Ier dans le but de lutter contre les inondations. Le ruisseau est couvert entre 1966 et 1967 dans le cadre de la lutte contre les inondations[8], alors qu'à l'intérieur des fortifications Haxo, il est recouvert bien plus tôt en raison de problèmes d'insalubrité[7].

Climat[modifier | modifier le code]

Selon la classification de Köppen, le climat à Grenoble intra-muros et la proche agglomération est « tempéré-chaud, sans saison sèche avec été chaud »[9].

Les relevés suivants ont été effectués à la station de Saint-Martin-d'Hères (proche banlieue est) :

Normales et records de Saint-Martin-d'Hères sur la période 2004-2023, records depuis 2004
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −0,1 0,3 3,5 7,6 11 14,9 16,8 16,1 13 9,3 4,1 0,5 8,1
Température moyenne (°C) 3,5 4,9 9,2 13,8 17 21,3 23,6 22,6 18,9 14,3 8 3,9 13,4
Température maximale moyenne (°C) 7 9,6 14,9 20 23,1 27,7 30,5 29,1 24,8 19,2 12 7,3 18,8
Record de froid (°C)
date du record
−10,7
11-01-2010
−12,3
05-02-2012
−9,4
01-03-2005
−1,9
08-04-2021
1,4
06-05-2019
5
01-06-2006
9,4
25-07-2011
9,2
31-08-2006
4,2
27-09-2020
−3
26-10-2003
−8,9
27-11-2005
−10,8
20-12-2009
−12,3
05-02-2012
Record de chaleur (°C)
date du record
20,1
10-01-2007
22,8
20-02-2021
27,5
26-03-2006
31,6
27-04-2012
35,4
24-05-2009
38,6
18-06-2022
40,8
22-07-2022
42,6
24-08-2023
34,6
10-09-2023
31,8
26-10-2006
24,6
14-11-2010
21,2
17-12-2019
42,6
24-08-2023
Précipitations (mm) 78,8 54,4 71,8 60,5 97,7 82,5 74,1 81,5 62,8 83,6 88,3 87,8 923,9
Source : Météo France, Infoclimat[10]
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
7
−0,1
78,8
 
 
 
9,6
0,3
54,4
 
 
 
14,9
3,5
71,8
 
 
 
20
7,6
60,5
 
 
 
23,1
11
97,7
 
 
 
27,7
14,9
82,5
 
 
 
30,5
16,8
74,1
 
 
 
29,1
16,1
81,5
 
 
 
24,8
13
62,8
 
 
 
19,2
9,3
83,6
 
 
 
12
4,1
88,3
 
 
 
7,3
0,5
87,8
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

Morphologie urbaine[modifier | modifier le code]

Le quartier Exposition-Bajatière reste essentiellement pavillonnaire sauf dans sa partie nord, où l'urbanisation plus tardive a favorisé la construction d'immeubles le long du boulevard Clemenceau dans les années 1930. Leur permis de construire a été délivré le 13 novembre 1930 le long du boulevard de l'exposition selon les archives municipales, référence PC187/1930. Ce boulevard a été nommé Clemenceau le 18 mars 1941.

Logement[modifier | modifier le code]

Voies de communication et transports[modifier | modifier le code]

L'ancien tramway passant par la porte des Alpes, direction Eybens, avant son élargissement.

Les principaux axes routiers du quartier sont le boulevard Clemenceau, une grande partie de l'avenue Albert 1er de Belgique (depuis son intersection avec la rue Paul-Janet), l'avenue Marcelin-Berthelot et l'avenue Jean-Perrot.

La ligne A du tramway ainsi que les lignes de bus C4 et 13 desservent le quartier Exposition-Bajatière. La ligne C du tramway ne fait que frôler ce quartier.

Une ligne de tramway électrique est installée entre Grenoble et Eybens et passe par le quartier de la Bajatière, s'y arrêtant à quatre stations : place des Alpes (désormais Paul Vallier), rue Mallifaud, chemin Bourgelat et rue Ponsard. En 1927, les autobus font leur apparition et le 31 août 1952, la dernière rame du réseau de tramway ferme définitivement. Les voitures désaffectées sont vendues en Argentine[11].

Énergie[modifier | modifier le code]

Risques naturels et technologiques[modifier | modifier le code]

Qualité de l'environnement[modifier | modifier le code]

Toponymie[modifier | modifier le code]

L'utilisation connue de l'appellation Bajatière remonte au , date à laquelle un agriculteur, Louis Gerin, écrit au maire de Grenoble, Jean-Thomas Vendre, afin d'obtenir l'autorisation de construire un lavoir dans ce quartier[12].

Le nom est tiré du patronyme d'un vendeur de tableaux et d'objets d'art grenoblois, Claude-Auguste Bajat, né et mort à Grenoble[12]. En 1835, il épouse Marguerite-Madeleine Perrin ; il est possible, mais aucune preuve ne l'atteste clairement, qu'elle fasse partie de la famille Leroy-Perrin, alors propriétaire de la majorité des terrains du quartier actuel de la Bajatière[12]. Vivant place aux Herbes, il n'est pas heureux en ville et se rend souvent dans une seconde maison, à l'angle des rues de la Bajatière et Maurice-Barrès actuelles. Les amis de Bajat lui rendent souvent visite dans sa propriété à laquelle ils donnent vite le surnom de « terres à Bajat ». La propriété est vendue en 1876[12].

Après l'exposition internationale de la houille blanche de 1925, le terme de « quartier Exposition-Bajatière » est utilisé officiellement dans l'administration de la ville pour la première fois, marquant le renommage du quartier[13].

Le quartier de la Bajatière est le seul à bénéficier d'un gentilé à Grenoble : on parle de Bajatièrois et de Bajatièroises[12].

Histoire[modifier | modifier le code]

Premières mentions[modifier | modifier le code]

Plan-relief de Grenoble avec les fortifications réalisées par Haxo.

L'utilisation connue de l'appellation Bajatière remonte au , date à laquelle un agriculteur, Louis Gerin, écrit au maire de Grenoble, Jean-Thomas Vendre, afin d'obtenir l'autorisation de construire un lavoir dans ce quartier[12].

Le nom est tiré du patronyme d'un vendeur de tableaux et d'objets d'art grenoblois, Claude-Auguste Bajat, né et mort à Grenoble[12]. En 1835, il épouse Marguerite-Madeleine Perrin ; il est possible, mais aucune preuve ne l'atteste clairement, qu'elle fasse partie de la famille Leroy-Perrin, alors propriétaire de la majorité des terrains du quartier actuel de la Bajatière[12]. Vivant place aux Herbes, il n'est pas heureux en ville et se rend souvent dans une seconde maison, à l'angle des rues de la Bajatière et Maurice-Barrès actuelles. Les amis de Bajat lui rendent souvent visite dans sa propriété à laquelle ils donnent vite le surnom de « terres à Bajat ». La propriété est vendue en 1876[12].

En 1903, un groupe d'habitants de la Bajatière écrit une lettre ouverte dans la presse. En réponse à la mort d'une jeune fille écrasée par un camion, il signale que la porte des Alpes (aujourd'hui place Paul Vallier) est trop étroite pour la circulation. Elle ne mesure que 7 mètres de large en raison des remparts de Haxo. L'année suivante, une pétition d'habitants de la Bajatière, de la Capuche et des communes d'Eybens, Bresson et Tavernolles demandent à nouveau son élargissement. En 1911, la voie est élargie[3].

En 1914, encouragée par le gouvernement à se replier vers la province en raison de la guerre, la Société d'outillage mécanique et d'usinage d'artillerie s'installe dans 11 000 m² rue Monge. Elle y garde ses locaux jusqu'en 1919, date à laquelle le bâtiment est repris par la société D.S.N, spécialisée en engrenages. Le bâtiment cesse d'avoir une vocation industrielle en 1989[14].

Sous Paul Mistral[modifier | modifier le code]

Au sein du quartier de la Bajatière se situe le polygone du génie militaire, une zone militaire inutilisée de dix hectares qui n'est pas constructible et empêche l'expansion de Grenoble. Paul Mistral, élu maire de Grenoble en 1919, demande le déclassement définitif du terrain, mais en l'absence de réponse du gouvernement, il finit par le faire démolir sans autorisation officielle. L'autorisation arrive finalement en 1931[15].

Exposition internationale de la houille blanche de 1925[modifier | modifier le code]

Paul Painlevé arrive en gare de Grenoble pour l'inauguration de l'exposition le 21 mai 1925

Paul Mistral obtient que Grenoble soit le lieu de l'exposition internationale de la houille blanche de 1925 et décide de l'organiser sur le terrain déclassé. En 1924, cinq mois de travaux de démolition puis de terrassement ont lieu pour une inauguration le 21 mai 1925. L'exposition accueille 1 050 000 visiteurs[15]. Mistral fait démolir 825 mètres de remparts pour étendre la ville. La route d'Eybens, aujourd'hui avenue Jean Perrot, est redressée et élargie. Une tour d'orientation est érigée par Auguste Perret. D'abord appelée Tour de l'Exposition, elle devient la tour Perret par la suite. Il s'agit de la première tour en béton armé construite en Europe et elle est l'unique bâtiment conservé après l'exposition[16].

Après la démolition de la plupart des bâtiments de l'exposition, le terrain est transformé en parc urbain, d'abord appelé parc de l'exposition puis parc Paul Mistral en 1932, à la mort de ce dernier[15].

C'est là que le terme de « quartier Exposition-Bajatière » est utilisé officiellement dans l'administration de la ville pour la première fois, marquant le renommage du quartier[13].

Plan Jaussely[modifier | modifier le code]

À la fin du XIXe siècle, le quartier passe de 200 à 1000 habitants, généralement des personnes aisées voulant s'offrir une maison à la campagne près du centre-ville. En 1910 commence une crise du logement ; le principal militant contre les logements insalubres est le pharmacien Léon Martin[17].

Carte de Grenoble incluant les améliorations du plan Jaussely, y compris la grande gare et la zone industrielle de la Bajatière.
Carte de Grenoble incluant les améliorations du plan Jaussely, y compris la grande gare et la zone industrielle de la Bajatière.

En septembre 1921, Paul Mistral signe une convention avec Léon Jaussely sur un plan d'ensemble d'embellissement de la ville et d'amélioration du sort des classes laborieuses, imposé par une loi de mars 1919 pour les villes de plus de 10 000 habitants[18]. Le projet est approuvé dans sa forme finale le 24 avril 1925, sur la base d'une population de Grenoble qui devrait atteindre 150 000 habitants en 1955[18].

Le point principal du plan Jaussely est l'ouverture d'une grande gare centrale à la Bajatière, qui aiderait à une poussée urbaine dirigée vers le sud et ferait du quartier le centre d'un réseau de grandes avenues quadrillant toute la ville. Ce qu'il reste de l'enceinte Haxo doit être remplacé par un « boulevard des fortifications » et la Bajatière doit voir naître une grande zone industrielle autour de la gare[18]. Les commerçants de la gare centrale de Grenoble et la compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée s'opposent à ce plan, finalement abandonné[18].

Habitations Bon Marché[modifier | modifier le code]

Plaque Habitation Bon Marché, rue Pierre-Loti.

En 1920, Paul Mistral applique une série de lois de 1906 et crée un office public d'habitations à bon marché. Le projet rencontre des difficultés financières ; pour ne pas augmenter les loyers, Mistral emprunte de l'argent et réduit certaines prestations, rendant les premiers appartements très spartiates. Il encourage ensuite la création d'HBM améliorées, puis se montent des Sociétés anonymes d'HBM[17].

La zone nord du quartier est très influencée par les constructions de la municipalité de Léon Martin à partir de 1932 appelées Habitation Bon Marché. Les logements aux rues Pierre Loti et Jules Ferry sont érigés en 1932, fournissant aux ouvriers 104 logements au confort égal à celui des immeubles bourgeois[17].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Le le maire de Grenoble, Paul Cocat propose d'attribuer le nom de rue de la Bajatière à l'ancien chemin Perrin, provoquant la satisfaction des riverains d'un chemin voisin, le plus vieux du quartier, puisqu'ils obtiennent que leur voirie dénommée chemin Vieux depuis 1810 prenne la dénomination de chemin Vieux-dit-Perrin. C'est en 1946, à la demande des riverains trouvant l'appellation d'origine pénalisante que le maire affuble le mot Vieux du nom d'un ancien propriétaire du quartier au XIXe siècle, Antoine-Auguste Perrin.

Pendant la Seconde guerre mondiale, le quartier de la Bajatière, très végétalisé et pavillonnaire, permet aux résistants d'y évoluer en échappant à la surveillance. Le 12 juin 1944, la milice française et la police allemande cernent le carrefour des rues Bajatière et Maurice Barrès, entrent dans le Clos Jourdan et y abattent Jean Dosch et René X, deux Francs-tireurs et partisans, et Alfred Boujard, un mutilé de la première guerre mondiale, tous trois hébergés par une femme, madame Jourdan, qui est déportée à Ravensbrück où elle meurt du typhus six mois plus tard[19]. D'autres résistants du quartier incluent Jean-Marie Bethoux, Jacques Laurent, Gervasoni et Végel, déportés, ainsi que Jean Perrot abattu dans son usine et Marcel Peretto mort au maquis[19].

Durant la seconde guerre mondiale, sous l'occupation allemande et dans un contexte local de grande tension, les organisations de résistance appellent la population à un rassemblement le jeudi devant le monument aux morts de la Porte de France, à l'occasion du 25e anniversaire de l'Armistice de 1918. Mais le jour venu à 11 heures, le Pont de la Porte de France permettant d'accéder au monument est fermé par la police française et une foule de 2 000 manifestants décide de se rendre au monument des diables bleus du parc Paul Mistral[20]. Arrivés sur place, un millier de grenoblois ne peuvent s'échapper et se font encercler par les soldats allemands et la gestapo qui surgissent. Poussée vers un espace de barbelés sur la place Pasteur, la foule est triée pour ne détenir que les hommes en bonne santé. Le , 398 manifestants sont envoyés en déportation et seulement 120 reviennent vivants[21].

Aussi, pour se souvenir de cette tragédie, une rue du quartier adjacent de la Capuche est baptisée en 1970 « Rue des déportés du  » et en 1950, un monument est érigé par le sculpteur Émile Gilioli à proximité du monument des diables bleus. Le monument représente une femme accablée, appuyant sa tête sur son bras formant ainsi une petite ouverture, tel le hublot d'un cachot, symbole de privation de liberté et de la souffrance des déportés[22]. Sur les côtés de l'œuvre, sont gravés des vers du poète Charles Péguy[réf. souhaitée].

Jeux olympiques d'hiver de 1968[modifier | modifier le code]

L'anneau de vitesse de Grenoble en mars 2022.

Le secteur Bajatière bénéficie d'une partie des structures construites pour les Jeux olympiques d'hiver de 1968. Les Jeux permettent d'appliquer une partie du plan Jaussely de 1925, notamment l'aménagement des grands boulevards et du boulevard Jean Pain ainsi que le prolongement de l'avenue Marcelin Berthelot. Le parc Paul Mistral est entièrement reconçu et l'hôtel de ville y est construit. Plus au Sud, le conservatoire à rayonnement régional de Grenoble est inauguré. Sont construits également des chalets préfabriqués provisoires réinstallés par la suite dans le square Bajatière, et des infrastructures sportives dont l'anneau de vitesse de Grenoble et le palais des sports Pierre-Mendès-France, qui sert de stade de glace pour les Jeux[23].

Lors des jeux olympiques d'hiver de 1968, le quartier a été le lieu de passage de la flamme olympique le vers 16 heures, en provenance de l'avenue Albert 1er de Belgique, et pousuivant par l'avenue Marcellin-Berthelot vers le stade olympique de Grenoble.

XXIe siècle[modifier | modifier le code]

De nos jours, l'utilisation de l'expression quartier de la Bajatière est encore fréquemment employée même si l'appellation officielle reste quartier Exposition-Bajatière.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Hôtel de ville[modifier | modifier le code]

Élections municipales et communautaires[modifier | modifier le code]

Bajatière est un quartier du quatrième secteur, sur les six que comportent Grenoble. Dans le secteur 4 se trouvent aussi les quartiers Alliés-Alpins, Beauvert, Capuche Grands-Boulevards et Reyniès[24].

Instances de démocratie participative[modifier | modifier le code]

Finances communales[modifier | modifier le code]

Équipements et services publics[modifier | modifier le code]

Eau et déchets[modifier | modifier le code]

Espaces publics[modifier | modifier le code]

Parc Paul-Mistral[modifier | modifier le code]

Les 27 hectares du parc Paul-Mistral englobés dans le nord du quartier Exposition-Bajatière accueillent bon nombre d'équipements collectifs ou de monuments de Grenoble. Ceux-ci comprennent l'hôtel de ville de Grenoble, le stade des Alpes (qui a remplacé l'ancien stade Charles-Berty), le palais des sports, la halle Clemenceau, l'anneau de vitesse, la vasque olympique de 1968, la Tour Perret, le monument des diables bleus et la Bobine[N 2]. En 1967, quelques sculptures modernes monumentales sont installées définitivement dans le parc à la suite de l'organisation du premier symposium français de sculptures[25].

Parc Soulage[modifier | modifier le code]

Maison Soulage.

En 1864, la propriété appartient à Balthazar Arduin, un rentier vivant au 2 rue Vaucanson. Il fait construire une maison de maître, alors connue sous le nom de « Maison Arduin ». Sur une surface de 11 000 m2, la maison comporte 14 pièces sur trois niveaux et 30 portes et fenêtres[26]. Le fils Arduin fait agrandir la maison en 1882 et 1884. En 1915, la maison quitte la famille Arduin et est rachetée par Mario et Guido Brian, puis Adrien Bernard Paulin en 1921[26].

L'industriel Émile Soulage, qui vit au 15 cours Saint-André, rachète la maison, deux petites maisons contiguës, et un parc incluant un entrepôt, une orangerie et une serre cylindrique[26].

En 1975, la ville de Grenoble rachète la propriété. Elle transforme le lieu en parc public, le parc Soulage, et la maison en Maison de l'enfance du quartier[26].

Enseignement[modifier | modifier le code]

Le quartier de la Bajatière compte 6 écoles dont quatre publiques : l'école publique maternelle Bajatière, d'abord école pour filles, l'école publique élémentaire Bajatière inaugurée en 1965, l'école publique élémentaire d'application Clémenceau construite en 1959 comme annexe à l'École normale d'institutrices située rue Jean-Bocq, qui permet la formation des jeunes professeurs de l'Institut universitaire de formation des maîtres, et l'école publique maternelle Driant construite la même année. Pour le privé, on compte l'école privée Saint François de Sales, pour la maternelle et le primaire, et l'externat Notre Dame construit pour les Jeux olympiques de 1968 et accueillant une école, un collège et un lycée[27]. En 2024, l'école Saint François de Sales n'existe plus[28].

Le collège Charles Munch se situe à côté du conservatoire. Le lycée Emmanuel-Mounier ouvre ses portes en 1963 sur l'avenue Marcelin-Berthelot[29]. Le quartier compte aussi l'école technique privée ELAG[30] et l'école maternelle et primaire privée Kerber spécialisée pour les enfants en difficulté[31], la branche d'enseignement technologique du lycée Pierre Termier, un complexe école et collège Montessori, l'établissement technique Pigier et l'école maternelle Gérard Philippe tout au Sud[28].

Postes et télécommunications[modifier | modifier le code]

Santé[modifier | modifier le code]

Justice, sécurité, secours et défense[modifier | modifier le code]

Population et société[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

En 1990, 19,6 % des habitants ont plus de 60 ans[32].

Manifestations culturelles et festivités[modifier | modifier le code]

Sports et loisirs[modifier | modifier le code]

Dans la partie sud du quartier, le Conservatoire à rayonnement régional de Grenoble et surtout la MC2, équipement culturel majeur de la ville, marquent la limite avec le quartier de Villeneuve puisque l'extension de la MC2 inaugurée en 2004 est construite exactement sur le tracé de l'ancienne voie ferrée délimitant depuis le XIXe siècle le bord sud du quartier.

Historiquement, les loisirs se font plutôt au parc Paul Mistral, qui accueille une patinoire en plein air l'hiver, et à l'Amicale du Clos Jullian, installée dans le café du même nom sur la route d'Eybens[33].

Vie associative[modifier | modifier le code]

Les associations déclarées entre 1899 et 1934 à la préfecture de Grenoble relèvent généralement de la démocratie chrétienne. On y trouve des jardins ouvriers créés par un avocat et la paroisse en juillet 1899, une association de femmes garde-malades à partir de juillet 1906. Une bibliothèque paroissiale, à laquelle on s'inscrit pour un franc par an, est installée dans une salle de cathéchisme le 1 novembre 1908. En juin 1914 se forme L'écho de la Bajatière, une formation musicale. Le 10 septembre de la même année, un hôpital temporaire est ouvert dans la grande salle paroissiale. Restant en activité jusqu'au 31 décembre 1918, il voit passer 684 soldats pendant la guerre. Le 8 juin 1919, l'association de gymnastique Le Réveil ouvre, et l'Athlétique-club de la Bajatière le 15 février 1927. Le 16 avril 1930 est déclarée l'Assistance hospitalière, une association de femmes du quartier rendant visite aux malades hospitalisés. Le 26 janvier 1934 naît un Comité pour l'érection à Grenoble d'un monument à la gloire des Diables bleus. Le 28 décembre 1934 nait l'association d'éducation populaire de Saint François de Sales[34].

À partir de 1935 et jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale, les associations déclarées portent plus de revendications sociales et n'ont plus un objet religieux. Le 7 juin 1935 est déclarée l'Association des travailleurs sans Dieu de l'Isère, qui regroupe les personnes opposées au dogmatisme religieux. La même année, le syndicat de défense du quartier du mas de Gordes, installé au Café Jullian, est une association d'habitants du quartier. L'Association des dames de charité de la paroisse, fondée le 2 janvier 1936, est une résurgence de l'Assistance hospitalière déclarée en 1930. Le foyer-salle paroissiale ouvre le 23 février 1936 : cette association vise à fédérer les activités de la salle paroissiale déjà implantées. En 1937 ouvre le Syndicat de défense du quartier de la Bajatière, toujours au Café Jullian, qui proteste contre l'élargissement de la chaussée de l'avenue d'Eybens et la réduction des trottoirs, avec succès. Le club bouliste ouvrier grenoblois, inspiré par le rapport aux loisirs du Front Populaire, ouvre le 20 mai 1937. Le 12 février 1940, une association des anciens élèves de l'abbé Cayère, une école réputée fondée en 1935, voit le jour[35].

De 1944 à 1953, la salle paroissiale devient le lieu d'activités récréatives : on y trouve un cinéma, « le Foyer », ainsi que des clubs de jazz, de sport, de tourisme et de théâtre[35].

Cultes[modifier | modifier le code]

Église Saint-François-de-Sales[modifier | modifier le code]

Église Saint-François-de-Sales.

Le préfet de l'Isère reçoit le 18 août 1877 une demande d'ériger une chapelle dans le quartier de la Bajatière. L'évêque de Grenoble, Amand-Joseph Fava, signale qu'il existe dans le quartier une école de filles qui ne vont pas à la messe en raison de l'éloignement de l'église. Une école de garçons est annexée à l'école normale des instituteurs, située dans le même quartier : les élèves assistent à la messe dans la chapelle de l'établissement, trop petite pour les accueillir[36]. Le 14 novembre 1877 est discutée l'érection d'une « chapelle de secours[36] ».

En octobre 1890, cette chapelle est ouverte aux paroissiens. À Noël 1906, une collecte commence pour la construction dune église, tandis que la paroisse est consacrée le 29 septembre 1912 par l'évêque Louis-Joseph Maurin. La paroisse porte le nom de Saint-François-de-Sales, patron des journalistes, en raison de la dévotion que lui voue le curé fondateur, l'abbé Rey. Un hôtel-Dieu est installé à côté de l'église pour soigner les pensionnaires malades ou âgés. Tenu par les religieuses de Saint Thomas d'Aix, il ferme le 20 octobre 1920[36].

Médias[modifier | modifier le code]

Économie[modifier | modifier le code]

Revenus de la population et fiscalité[modifier | modifier le code]

Emploi[modifier | modifier le code]

Entreprises et commerces[modifier | modifier le code]

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Parc Mistral[modifier | modifier le code]

Tour Perret[modifier | modifier le code]

La tour Perret est inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1975 et obtient le 17 mars 1997 l'accord de la municipalité pour le classement définitif[16].

Monument à la gloire des Diables Bleus[modifier | modifier le code]

Le 26 janvier 1934 naît un Comité pour l'érection à Grenoble d'un monument à la gloire des Diables bleus[34].

Patrimoine culturel[modifier | modifier le code]

Charles Bertier a son atelier au 31 route d'Eybens, devenue l'avenue Jean Perrot. Élève de Jean Achard, il peint Grenoble et les montagnes qui l'entoure. Son atelier est détruit par un incendie en 1934[29].

Personnalités liées au quartier[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. C'est le conseil municipal du 19 août 1954 qui nomme le chemin de l'Abbaye en rue Léon Jouhaux.
  2. Salle de spectacles installée le 6 février 2010 dans les locaux désaffectés de l'ancien bowling.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Selon le livre Grandes et petites histoires des rues du quartier Exposition-Bajatière, page 7.
  2. a b c d et e Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 4.
  3. a et b Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 9.
  4. Selon le livre Histoire illustrée des rues de grenoble d'Henry Rousset et Édouard Brichet.
  5. Site actu.fr, article d'Ugo Maillard "Capitale des Alpes : pourquoi Grenoble est une ville plate au cœur des montagnes ?".
  6. Site grenoble.fr, page "L'histoire de Grenoble".
  7. a et b Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 14.
  8. Selon les archives municipales, références 81W 5.
  9. Beck, H. E., Zimmermann, N. E., McVicar, T. R., Vergopolan, N., Berg, A., & Wood, E. F, English : Köppen–Geiger climate classification map for France, (lire en ligne).
  10. « Normales et records climatologiques 1991-2022 à Saint-Martin-d'Hères », sur infoclimat.fr (consulté le ).
  11. Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 18.
  12. a b c d e f g h et i Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 5.
  13. a et b Selon les archives municipales, permis de construire N°1930PC 187 et suivants.
  14. Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 24.
  15. a b et c Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 10.
  16. a et b Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 11.
  17. a b et c Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 13.
  18. a b c et d Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 12.
  19. a et b Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 23.
  20. Selon le site Presses universitaires de Grenoble
  21. Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 22.
  22. Selon le livre Grandes et petites histoires des rues du quartier Exposition-Bajatière, page 88.
  23. Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 27.
  24. Ville de Grenoble, « Secteur 4 », sur www.grenoble.fr (consulté le )
  25. Selon le site de la Métro
  26. a b c et d Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 16.
  27. Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 29.
  28. a et b Ville de Grenoble, « Ecoles élémentaires publiques », sur www.grenoble.fr (consulté le )
  29. a b et c Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 28.
  30. « Ecole de production privée hors contrat ELAG, Grenoble (38), avis, toutes les infos et les spécialités - L'Etudiant », sur www.letudiant.fr (consulté le )
  31. « Kerber, une école atypique qui offre une parenthèse aux enfants » Accès libre, sur Place Gre'net, (consulté le )
  32. Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 30.
  33. Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 31.
  34. a et b Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 20.
  35. a et b Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 21.
  36. a b et c Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 19.
  37. Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière 1998, p. 25.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Henry Rousset et Édouard Brichet, Histoire illustrée des rues de Grenoble, Imprimerie Baratier, Grenoble, 1893.
  • Paul Dreyfus, Les rues de Grenoble, Éditeur Glénat, Grenoble, 1992
  • Union des habitants du quartier Exposition-Bajatière, La Bajatière : Histoire d'un quartier de Grenoble, Grenoble, , 1re éd., 32 p. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'articleVoir et modifier les données sur Wikidata
  • Grandes et petites histoires des rues du quartier Exposition-Bajatière, Éditions Patrimoine et développement, Grenoble, 2007

Liens externes[modifier | modifier le code]