Exclaves berlinoises — Wikipédia

Carte de la partition de Berlin, occupé par les forces américaines, britanniques et françaises (Berlin-Ouest), et soviétiques (Berlin-Est). Les cinq plus grandes exclaves de Berlin-Ouest sont également visibles.

Les exclaves berlinoises sont un ensemble d'anciennes exclaves de Berlin dans les territoires avoisinants, en Allemagne. Lors de l'occupation de Berlin après la Seconde Guerre mondiale, elles deviennent des exclaves de Berlin-Ouest en territoire de l'Allemagne de l'Est[1],[2]. Elles disparaissent par échange de territoires en 1971 et 1988[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Origine[modifier | modifier le code]

Les limites de Berlin sont définies par la création du Grand Berlin le , par regroupement d'une centaine de villes, communes et territoires entourant le vieux Berlin ; ce regroupement conduit à la création d'une douzaine d'exclaves berlinoises, enclavées au sein de la province de Brandebourg. Par hasard, ces enclaves se situent toutes du côté occidental de Berlin, administrativement reliées aux districts de Spandau et Zehlendorf.

En 1945, lors de l'occupation de l'Allemagne après la Seconde Guerre mondiale, Berlin est divisé en quatre secteurs d'occupation : soviétique à l'est (devenue Berlin-Est en 1949), américaine, britannique et française à l'Ouest (devenues Berlin-Ouest en 1949). Le protocole de Londres prévoit de baser les zones d'occupation sur les anciennes frontières administratives du pays. Les anciennes enclaves de Berlin, situées dans les zones américaine et britannique, deviennent alors des enclaves dans la zone soviétique, puis à partir de 1949 dans l'Allemagne de l'Est[2].

Règlement[modifier | modifier le code]

La question des enclaves provoque des tensions entre les zones est et ouest de Berlin. Steinstücken, seule enclave habitée, est occupée par la police d'Allemagne de l'Est le , qui se retire quatre jours plus tard à la suite des pressions des États-Unis[2]. L'Allemagne de l'Est ferme ses frontières avec l'Allemagne de l'Ouest et Berlin-Ouest en mai 1952, obligeant les habitants de Steinstücken à emprunter une unique route, sous contrôle est-allemand. Après la construction du mur de Berlin en 1961, trois soldats américains sont stationnés à Steinstücken, relevés par hélicoptère.

Afin de résoudre les problèmes posés par les enclaves, un accord quadripartite est signé le afin d'autoriser le sénat ouest-berlinois à entamer des négociations avec l'Allemagne de l'Est. Le , un accord est conclu pour supprimer 6 enclaves par échange de territoires : l'Allemagne de l'Est reçoit 15,6 ha de Berlin-Ouest, laquelle reçoit en échange 17,1 ha (et doit également verser 4 millions de marks à l'Allemagne de l'Est). La question de Steinstücken est réglée en rattachant le village à Berlin-Ouest par une bande de terre. Deux autres conventions d'échanges sont menées par la suite pour régler d'autres problèmes territoriaux.

Le , un dernier échange est effectué afin — entre autres — de supprimer les cinq dernières enclaves restantes. L'Allemagne de l'Est reçoit 87,3 ha (et 76 millions de marks), Berlin-Ouest 96,7 ha. Après la chute du régime soviétique et la réunification allemande, les limites entre Berlin et le Brandebourg sont confirmées en 1991.

Liste[modifier | modifier le code]

Vue aérienne de l'ancienne enclave habitée de Steinstücken en 1989, avant la chute du mur de Berlin.

Les douze exclaves ouest-berlinoises étaient les suivantes[2],[1] :

Annexes[modifier | modifier le code]

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) « Berlin Exclaves », enclaves.org
  2. a b c et d « Echanges territoriaux », berlin.de
  3. (en) Frank Jacobs, « 114 - Exclaves of West Berlin (3) : the Böttcherberg Troika », Strange Maps,
  4. (en) Frank Jacobs, « 99 - Exclaves of West Berlin (1) : Erlengrund and Fichtewiese », Strange Maps,
  5. (en) Frank Jacobs, « 102 - Exclaves of West Berlin (2) : Laßzinswiesen », Strange Maps,