Eugen Dühring — Wikipédia

Eugen Dühring
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Karl Eugen Dühring, né le à Berlin et mort le à Nowawes, est un philosophe et économiste allemand.

Biographie[modifier | modifier le code]

Dühring a étudié le droit de 1856 à 1859 et étudié la philosophie à l'université de Berlin de 1864 à 1877. Il a contribué à faire connaître Auguste Comte en Allemagne[1]. Il était un critique inflexible dont les cibles incluent le militarisme, le marxisme, la religion, le judaïsme et les universités. C'était un savant polyvalent, qui a écrit des traités sur la philosophie, l'économie, les mathématiques, la physique, et la littérature[2]. À partir de 1880, il multiplie les écrits antisémites à prétention scientifique[3].

Dühring a maintenu le point de vue optimiste d'après lequel les hommes possèdent des instincts qui engendrent naturellement de la sympathie envers autrui. Cette attitude a conduit certains critiques à qualifier son socialisme de trop utopique. La même notion, transférée à sa théorie économique, l'a amené à rejeter la notion de darwinisme social, c'est-à-dire d'une lutte constante pour l'existence parmi les hommes, au profit d'une « société libre », dans laquelle toutes les relations humaines fondées sur la puissance sont abolies[4].

Ses théories ont été critiquées par Friedrich Engels qui a écrit un essai intitulé Monsieur E. Dühring bouleverse la science, plus connu sous le nom d'Anti-Dühring. Engels a notamment critiqué sa conception de la valeur, son système économique de communes qui n'abolirait pas complètement le mode de production capitaliste, mais aussi plus largement ses conceptions philosophiques. Nietzsche s'est moqué de lui dans Généalogie de la morale[5].

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • Kapital und Arbeit (1865)
  • Der Wert des Lebens (1865)
  • Natürliche Dialektik (1865)
  • Kritische Geschichte der Philosophie (von ihren Anfängen bis zur Gegenwart) (1869)
  • Kritische Geschichte der allgemeinen Principien der Mechanik (1872)
  • Kursus der National und Sozialokonomie (1873)
  • Kursus der Philosophie (1875), intitulé dans une deuxième édition : Wirklichkeitsphilosophie
  • Logik und Wissenschaftstheorie (1878)
  • Der Ersatz der Religion durch Vollkommeneres (1883).
  • Die Judenfrage als Frage der Racenschädlichkeit für Existenz, Sitte und Cultur der Völker (1881, « La question juive comme question de la nocivité raciale pour l’existence, les coutumes et la culture des peuples »)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Hans Vaihinger: Hartmann, Dühring und Lange. Zur Geschichte der deutschen Philosophie im XIX. Jahrhundert. Ein kritischer Essay. J. Baedeker, Iserlohn 1876. ULB Münster
  • Abraham Enß: Engels Attentat auf den gesunden Menschenverstand – oder: Der wissenschaftliche Bankerott im Marxistischen Sozialismus. Ein offener Brief an meine Freunde in Berlin. Selbstverlag. Grand Saconnex, Schweiz, 1877[6].
  • Friedrich Engels: Herrn Eugen Dührings Umwälzung der Wissenschaft. Leipzig, Genossenschafts-Buchdruckerei 1878 Text nach Marx Engels Werke. Bd. 20 Digitalisat; Digitalisierte Ausgabe der Bibliothèque universitaire et d'État de Düsseldorf. (Herrn Eugen Dühring’s Umwälzung der Wissenschaft. Neue Studienausgabe. Dietz Verlag. Berlin 2020, (ISBN 978-3-320-02369-0).
  • Benedict Friedlaender (de): Der freiheitliche Sozialismus im Gegensatz zum Staatsknechtsthum der Marxisten. Mit besonderer Berücksichtigung der Werke und Schicksale Eugen Dühring's. Freie Verlagsanstalt, Berlin 1892.
  • Emil Döll (de): Eugen Dühring, etwas von dessen Charakter, Leistungen und reformatorischem Beruf. Eine populäre Gedenkschrift aus eigenen Wahrnehmungen, mündlichem und brieflichem Verkehr. Naumann, Leipzig 1893.
  • Karl Holleck-Weithmann: Eugen Dühring und die nordische Weltanschauung. Hanau/Main, Dühringbund 1934.
  • Theodor Lessing: Dührings Hass. Wolf Albrecht Adam Verlag, Hannover 1922; Neuausgabe in ders.: Wortmeldungen eines Unerschrockenen. Gustav Kiepenheuer, Weimar 1987, S. 94–114.
  • (de) Alfred Kruse, « Dühring, Eugen », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 4, Berlin, Duncker & Humblot, , p. 157–158 (original numérisé).
  • Gerd-Klaus Kaltenbrunner (de): Vom Konkurrenten des Karl Marx zum Vorläufer Hitlers: Eugen Dühring. In: Karl Schwedhelm (Hrsg.): Propheten des Nationalismus. München 1969.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Karl Eugen Dühring », Encyclopédie Larousse.
  2. (en) Jaime Wisniak, « Karl Eugen Dühring: Scientist and political extremist », Journal of Phase Equilibria, vol. 22,‎ , p. 616 (ISSN 1054-9714, lire en ligne, consulté le ).
  3. Henry Laurens, La Question de Palestine T.1 - L'invention de la terre sainte, Fayard 1999, p. 94
  4. (en) « Eugen Dühring  », Encyclopædia Britannica.
  5. Nietzsche, Généalogie de la morale, Troisième dissertation, § XIV.
  6. UB-Basel, « Engels Attentat auf den gesunden Menschenverstand – oder: Der wissenschaftliche Bankerott im Marxistischen Sozialismus. », UB-Basel (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]