Ernst Johann von Biron — Wikipédia

Ernst Johann von Biron
Fonction
Régent
-
Titre de noblesse
Duc
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Activité
Famille
Père
Karl von Biron (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Catharina Hedwig von Raab gen. Thülen (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Gustave von Biron (d)
Dorothea Elisabeth Biron (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Benigna Gottlieb von Trotha gt Treyden (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Pierre von Biron
Hedvig Elizabeth von Biron (en)
Karl Ernst von Biron (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Propriétaire de
Distinctions
Blason

Ernst Johann von Biron (en letton : Ernests Johans fon Bīrons), de son vrai nom Ernst Johann von Bühren, né le à Kalnciems (actuelle Lettonie) et mort le à Mitau, est un noble germano-balte, puissant favori de la tsarine Anne de 1730 à 1740, duc de Courlande de 1737 à 1740 et de 1763 à 1769.

Bien que de noblesse récente, Ernst Johann prétendait, à partir de l'avènement d'Anne au trône de Russie, être apparenté à la famille française (périgourdine) des Biron.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines familiales[modifier | modifier le code]

Issu d'une famille roturière originaire de Westphalie, il est le petit-fils d'un palefrenier du duc Jacob de Courlande et le fils d'un petit propriétaire terrien, Carl von Bühren (1653-1735). La famille Bühren a été anoblie en 1638 par le roi de Pologne Ladislas IV Vasa, sans pour autant être acceptée au sein de la noblesse de Courlande (« chevalerie de Courlande », relevant du Saint Empire).

Favori de la duchesse de Courlande, puis tsarine Anne[modifier | modifier le code]

Secrétaire, puis intendant à la cour de Courlande, il devient après Pierre Bestoujev l'amant de la duchesse Anne de Courlande, veuve sans enfant du duc Frédéric III Guillaume Kettler et petite-nièce de Pierre le Grand. Lorsqu'elle monte sur le trône de Russie en 1730, devenant la tsarine Anne Ire, elle emmène son favori avec elle à Saint-Pétersbourg, suscitant une certaine irritation dans la noblesse russe.

Cette même année, il reçoit de l'empereur Charles VI le titre de comte d'Empire et est aussi admis par lui dans les rangs de la chevalerie de Courlande. C'est aussi alors qu'il adopte le nom et même les armoiries des Biron, devenant le « comte de Biron » (Graf von Biron). En 1737, il se fait élire duc de Courlande grâce aux manœuvres diplomatiques de l'ambassadeur de Russie auprès d'Auguste III, roi de Pologne et électeur de Saxe, Herman Karl von Keyserling, lui aussi originaire de Courlande.

Grand chambellan d'Anne[1], il est en fait à la tête du gouvernement de la Russie[2]. Il crée un service secret chargé d'espionner les sujets de la tsarine. Il crée aussi le régiment Izmaïlovski ().

Après la mort d'Anne (1740)[modifier | modifier le code]

À la mort de l'impératrice en 1740, Biron s'empare de la régence au nom du jeune Ivan VI, mais est rapidement renversé et passera de nombreuses années en exil.

Envoyé en Sibérie en 1741, l'impératrice Élisabeth Ire autorise son retour l'année suivante, mais le relègue à Iaroslavl. En 1762, Pierre III, qui sera assassiné l'année même de sa prise de pouvoir, le rappelle à la cour, sans l'intention de lui rendre son duché. Biron accordait alors très probablement sa plus grande confiance au baron von Knigge, qui avait jusqu'alors été son intendant en Courlande et fut nommé président de la Cour, et à Friedrich Wilhelm Raison, rencontré à Riga, serviteur du duché pendant près de 30 ans[3].

Lorsque Catherine II lui rend le duché de Courlande en 1763, il retourne avec son épouse — qui avait partagée l'exil avec lui — à Mitau (aujourd'hui Jelgava) et reprend les travaux de construction et d'aménagement, interrompus par les années d'exil, aussi bien de la résidence principale des ducs de Courlande, aujourd'hui palais de Jelgava (Schloss Mitau, 1738-1740/1763-1772) que de la résidence d'été, le château de Rundale (Schloss Ruhenthal, 1736-1740/1764-1768).

Ernst Johann von Biron, duc de Courlande abdique en 1769 en faveur de son fils Pierre von Biron (1724-1800). Il meurt à Mitau en 1772. La duchesse douairière y vivra jusqu'à sa mort survenue en 1782.

Mariage et descendance[modifier | modifier le code]

Benigna Gottliebe von Biron, duchesse de Courlande, née von Trotta dit Treyden (vers 1730)

Le à Mitau, il épousa Benigna Gottlieb von Trotha gennant Treyden[4] (1703-1782), dont il aura deux fils :

  • Pierre von Biron (1724-1800), duc de Courlande de 1769 à 1795, qui ne laissera pas de postérité masculine ;
  • Charles Ernest (1728-1801), dont descendent les représentants actuels de la famille.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Robert Nisbet Bain, The Pupils of Peter the Great, Londres, 1897
  • Christoph Hermann von Manstein, Memoirs, Londres, 1856
  • Claudius Rondeau, Diplomatic Dispatches from Russia, Saint-Pétersbourg, 1889-1892.
  • Edgardo Franzosini, Il mangiatore di carta, Milan, SugarCo, 1989, nouvelle édition révisée et augmentée, Palerme, Sellerio 2017
  • Congrégation de Saint-Maur, « Chronologie historique des ducs de Curlande » dans L'art de vérifier les dates des faits historiques, des chartes, des chroniques, et autres anciens monuments, depuis la naissance de Jésus-Christ, Volume 2, Paris, 1818, p. 211 [1]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Ewald baron von Klopmann, Abrégé de l’histoire de Tabago, Archive de la ville de Riga, Lettonie
  2. Michel Heller : Histoire de la Russie et de son Empire, chap.2-3; 2015, Éd. Tempus Perrin, (ISBN 978-2262051631)
  3. Carl Wilhelm Cruse, Curland unter den Herzögen. G. A. Reyher, 1837, p. 94 (online).
  4. « Benigna von Trotha dite Treyden »

Source[modifier | modifier le code]

  • Cet article comprend des extraits du Dictionnaire Bouillet. Il est possible de supprimer cette indication, si le texte reflète le savoir actuel sur ce thème, si les sources sont citées, s'il satisfait aux exigences linguistiques actuelles et s'il ne contient pas de propos qui vont à l'encontre des règles de neutralité de Wikipédia.