Ernest Slingeneyer — Wikipédia

Ernest Slingeneyer
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 73 ans)
BruxellesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Ernest Isidore HubertVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Maître
Lieux de travail
Enfant
André Slingeneyer de Goeswin (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Ernest Slingeneyer (également Ernst Slingeneyer), né à Lochristi le et mort à Bruxelles le , est un peintre belge de tableaux d'histoire, portraits, scènes de genre et, occasionnellement, paysages[1]. Slingeneyer est considéré comme l'un des derniers représentants du romantisme en peinture en Belgique et de l'académisme dans la peinture romantique belge. Dans sa carrière ultérieure, il fut l'un des principaux représentants de l'orientalisme en Belgique. Excellent portraitiste, Slingeneyer a réalisé des portraits de personnages historiques ainsi que de personnalités de son temps. Slingeneyer était également un homme politique et membre de la Chambre des représentants de Belgique pour les indépendantistes de Bruxelles, une coalition de personnalités liées par leur opposition aux libéraux radicaux. En tant qu'homme politique, il a promu l'art académique et agité contre les nouveaux courants artistiques, comme ceux préconisés notamment par la Société libre des beaux-arts de Bruxelles[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Martyr chrétien

Ernest Slingeneyer naît à Lochristi et est le deuxième fils du collecteur d'impôts Joannes Andreas Slingeneyer et d'Anna Marie Josephina Juliana Pauwels. La famille déménage en 1825 à Grammont et, plus tard, à Anvers. Destiné à une carrière militaire, Slingeneyer rencontre l'opposition de son père à son désir d'étudier l'art. Il est finalement autorisé à suivre des cours à Académie royale des beaux-arts d'Anvers. Ici, il étudie pendant la journée en peignant auprès de Gustave Wappers, un portraitiste, également peintre de scènes historiques. Le soir, il suit des cours de dessin. Alors qu’il est encore étudiant, il expose une grande toile intitulée L’arrestation de Louis, comte de Crécy, qui reçoit un accueil enthousiaste de la part de la critique[3]. Lors de la création d'un fonds national pour l'encouragement de la peinture et des sculptures historiques par décret royal, le , Slingeneyer s'empresse de s'y inscrire. Il est sélectionné par le Fonds national pour peindre divers sujets religieux et historiques qu'il exécute dans un style académique et théâtral[4].

Danseuse au tambourin

Le succès de la toile L’arrestation de Louis, comte de Crécy assure au jeune peintre un patronage d’élite, notamment de la part du roi Guillaume II des Pays-Bas qui commande en 1844 La mort du capitaine de la marine Claessens et le roi Léopold Ier de Belgique qui achète La mort de Jacobsen, qui avait remporté la médaille d'or au salon de Bruxelles de 1845[4]. Le gouvernement belge commande un grand tableau d'histoire à Slingeneyer. Slingeneyer choisit la bataille de Lépante comme sujet[3]. La bataille de Lépante est un engagement naval qui eut lieu le alors qu'une flotte de la Sainte-Ligue a infligé une défaite majeure à la flotte de l'empire ottoman dans le golfe de Patras. Finalement achevée et exposée en 1848, La bataille de Lépante déçoit les attentes malgré ses qualités dans la composition et exécution. Cette réaction reflète probablement la déception grandissante du public face à l'école de peinture historique promue par les professeurs et les anciens élèves de l'Académie d'Anvers alors que l'école de Bruxelles est en train de gagner en importance. L'école de Bruxelles avait abandonné l'académisme au profit d'un romantisme moins théâtral et matérialiste, plus sentimental et élégant. Cette école est représentée par Louis Gallait, un élève de Paul Delaroche. Ses critiques conseillent à Slingeneyer de se rendre à Paris pour s'immerger dans les nouveaux mouvements artistiques et de quitter Anvers pour Bruxelles[3]. Profitant de ce conseil, il se rend aux Pays-Bas et en Allemagne, à Rome et à Paris. À Paris, il visite les studios de Paul Delaroche, Joseph-Nicolas Robert-Fleury et Ary Scheffer[4].

Slingeneyer retourne en Belgique où il s'installe en 1849 dans la capitale. Son épisode de Saint-Barthélemy exposé en 1849 est considéré comme une revanche pour sa Bataille de Lépante, car l'œuvre montre une force et une émotion sincères. La Mort de Nelson, exposée en 1850 dans l'une des salles du jardin botanique de Bruxelles, est également appréciée pour son habile mise en scène[3]. L'artiste a alors trente ans et est au sommet de sa carrière. À partir de ce moment, Slingeneyer peut se considérer comme l’un des peintres les mieux rémunérés de son époque[4].

Il entreprend plusieurs voyages en France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Algérie et Égypte. À Paris, il fréquente les ateliers de Delaroche, Robert-Fleury et Scheffer[5]. Plus tard, il enseigne à l'Atelier libre Saint-Luc à Bruxelles. En 1894, il est membre du comité d'admission pour l'exposition d'art à l'Exposition universelle de 1894 à Anvers.

Il est député de Bruxelles de 1884 à 1892.

À la suite de son décès le 27 avril 1894 à Bruxelles, il reçoit des funérailles avec les honneurs militaires le 2 mai 1894 à Saint-Josse-ten-Noode[6] et est inhumé au cimetière de Laeken[7][réf. non conforme].

Portrait d'homme.

Principales œuvres[modifier | modifier le code]

Slingeneyer peint surtout des scènes historiques, le genre le plus populaire du XIXe siècle. En 1848, il peint son œuvre la plus célèbre La Bataille de Lépante. D'autres peintures connues de principales œuvres sont Le Vengeur, La mort de Nelson et Héroïsme et dévouement des marins du navire français Le Feu (1795).

Distinctions[modifier | modifier le code]

Insigne Grand officier de l'ordre de Léopold Grand officier de l'ordre de Léopold[6].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Ernest Slingeneyer au Rijksbureau voor Kunsthistorische Documentatie
  2. Niels Matheve and Hans Rombaut, 'Slingeneyer, Ernest Isidore Hubert, historie-, genre- en portretschilder, politicus', (onuitgegeven masterproef, faculteit Geschiedenis, KULeuven), Louvain, 2008
  3. a b c et d Lucien Solvay, 'Ernest-Isidore-Hubert Slingeneyer', dans: Biographie Nationale de Belgique, Volume 22, p. 683-687
  4. a b c et d Niels Matheve and Hans Rombaut, 'Slingeneyer, Ernest Isidore Hubert, historie-, genre- en portretschilder, politicus'
  5. « Dictionnaire des Peintres belges: 4785 SLINGENEYER, Ernest », sur balat.kikirpa.be (consulté le )
  6. a et b « Les funérailles de M. Slingeneyer », Le Soir,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  7. Derniers Domiciles connus

Liens externes[modifier | modifier le code]