Erich Klausener — Wikipédia

Erich Klausener
Erich Klausener en 1933.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 49 ans)
BerlinVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière de la paroisse St-Matthieu (Berlin-Tempelhof) (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Famille
Famille Klausener (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Erich Klausener (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Conflit
Distinction
Timbre à l'effigie d'Erich Klausener.

Erich Klausener est un haut fonctionnaire allemand du ministère des Transports, né le à Düsseldorf et mort assassiné le à Berlin.

Catholique, apparenté au parti Zentrum, il est une des victimes non nazies de la nuit des Longs Couteaux.

En tant que directeur de l’Action catholique à Berlin depuis 1928, il s'oppose à la politique anticléricale de Hitler. Dans un discours au 32e congrès catholique régional du Brandebourg le , Klausener critique la mise à l'écart des adversaires idéologiques du national-socialisme et met en cause la politique raciale du gouvernement.

Biographie[modifier | modifier le code]

Klausener est né le à Düsseldorf, dans une famille très catholique. Son père, Peter Klausener, était issu d'une famille commerçante d'Aix-la-Chapelle, sa mère, Elisabeth Biesenbachs, d'une famille patricienne de Düsseldorf proche du Zentrum. Erich Klausener poursuit ses études secondaires à Düsseldorf. Il étudie ensuite le droit, à Bonn, Berlin et Kiel, avant d'obtenir le titre de docteur en droit à l'université de Wurtzbourg en 1911. Sa thèse porte sur la « présentation systématique et critique du droit d'association des travailleurs en vertu du droit du Reich et du droit régional prussien ».

Après ses études, il suit les traces de son père en commençant une carrière dans le service public. Après un premier emploi dans l'administration du Land de Neustadt, en Haute-Silésie, il entre, en 1913, au ministère prussien du Commerce à Berlin.

Pendant la Première Guerre mondiale, il sert comme officier d'ordonnance, en Belgique, en France et sur le front de l'Est. Il est décoré de la croix de fer de seconde classe en 1914, puis de première classe en 1917, année au cours de laquelle il est libéré de ses obligations militaires.

En 1917, Klausener reprend son service dans l'administration de l'arrondissement d'Adenau, dans l'Eifel. Deux ans après, il est nommé Landrat, soit fonctionnaire en chef de l'administration centrale de l'arrondissement de Recklinghausen, le plus important de Prusse. En raison de ses convictions catholiques et de son engagement social, il est surnommé le Landrat rouge.

En 1923-1924, il participe au mouvement d'opposition à l'occupation de la Ruhr par les troupes françaises et belges, ce qui lui vaut une condamnation à deux mois d'emprisonnement.

Début 1924, il travaille au ministère prussien des Affaires sociales ; il est ensuite nommé, en 1926 à la tête de la division de la police du ministère prussien de l'Intérieur. De cette date à 1933, il soutient énergiquement les actions menées par la police contre les activités illégales du parti national-socialiste. Après l'arrivée au pouvoir d'Adolf Hitler, Hermann Göring est nommé ministre de l'Intérieur de Prusse. Il écarte immédiatement Klausener en le mutant au ministère des Transports pour faciliter la nazification de la police.

Dirigeant de l'Action catholique depuis 1928 et proche du vice-chancelier Franz von Papen, Klausener contribue à la rédaction du discours de Marbourg prononcé par von Papen le . Même s'il est d'un ton relativement modéré, ce discours critique la violence et la répression mises en place depuis l'accession de Hitler à la chancellerie.
Lors d'un rassemblement catholique à Berlin, le , Klausener se livre, devant plus 60 000 personnes, à une critique passionnée et argumentée de la répression menée par les nazis contre les opposants, ce qui le fait considérer comme un adversaire du national-socialisme.

Six jours plus tard, c'est sur l'insistance personnelle de Heydrich qu'il est assassiné[1]. L'officier SS Kurt Gildisch, chargé de l'assassinat, abat Klausener par derrière, d'une balle dans la tête, pendant que celui-ci enfile sa veste[1]. Il téléphone ensuite, depuis la maison de la victime, à Heydrich, qui lui ordonne de maquiller le crime en suicide[1]. Pour Hermann Göring, « ce fut une action vraiment sauvage de Heydrich »[1].

Un monument à la mémoire de Klausener est érigé après la guerre à Berlin.


Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Walter Adolph (de), Erich Klausener, Berlin, Morus-éditeur, (DNB 450027201)
  • Harald Marpe: Erich Klausener. Staatsbeamter und Katholik (Kiez-Geschichten, Heft 12), Mit einem Vorwlieu von Pfarrer Dr. Josef Wieneke. Kiezbündnis Klausenerplatz e.V., Berlin 2019, DNB 1189153378
  • Stefan Baur, Leben und Wirken des Landrats des ehemaligen Kreises Adenau, des späteren Ministerialdirektors Dr. Erich Klausener : Heimatjahrbuch des Kreises Ahrweiler, Kreis Ahrweiler, (kreis-ahrweiler.de), p. 54–57
  • (de) Klaus Gotto, « Klausener, Erich », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 11, Berlin, Duncker & Humblot, , p. 715–716 (original numérisé).
  • Freundeskreis „Gedenken Dr. Erich Klausener, Hoppegarten“, Festschrift zur Gedenkveranstaltung für Dr. Erich Klausener in Hoppegarten am 24. Juni 2009, Hoppegarten,
  • Klaus Große Kracht (de) et Richard Faber (de), Uwe Puschner (de), Erich Klausener (1885–1934), Preußentum und Katholische Aktion zwischen Weimarer Republik und Dritten Reich : Preußische Katholiken und katholische Preußen im 20. Jahrhundert, Königshausen & Neumann, (ISBN 978-3-8260-4587-5), p. 271–296
  • Lothar Gruchmann, Erlebnisbericht Werner Pünders über die Ermordung Klauseners am 30. Juni 1934 und ihre Folgen : Vierteljahrshefte für Zeitgeschichte, vol. 4, , PDF (ifz-muenchen.de), p. 404–431
  • Ekkehard Klausa (de), Er lobte seine Mörder : Die Zeit, vol. 26, (zeit.de), p. 17
  • Erich Klausener et Nicolaus Starost, Zum Widerstand der Katholiken im Dritten Reich, Gedenkstätte Deutscher Widerstand, (gdw-berlin.de)
  • Heinz Kühn, Blutzeugen des Bistums Berlin. Klausener, Lichtenberg, Lampert, Lorenz, Simoleit, Mandrella, Hirsch, Wachsmann, Metzger, Schäfer, Willimsky, Lenzel, Froehlich, Berlin, Morus, (DNB 450027201)
  • Georg Möllers et Matthias Kordes, Ermordet vor 75 Jahren: Dr. Erich Klausener. Demokrat, engagierter Christ, politischer Beamter : Vestischer Kalender 2010, 81. Jg., Recklinghausen, , p. 177–188
  • Georg Möllers und Richard Voigt im Auftrag des Stadtkomitees der Katholiken, Dr. Erich Klausener (1888–1934). Überzeugter Christ – engagierter Demokrat, Recklinghausen, Eigenéditeur Katholisches Stadtbüro,
  • Helmut Moll (auteur2. im Auftrag der Deutschen Bischofskonferenz), Zeugen für Christus. Das deutsche Martyrologium des 20. Jahrhunderts, Paderborn u. a. 1999, 7. überarbeitete und aktualisierte Auflage 2019, (ISBN 978-3-506-78012-6), S. 161–165.
  • Rudolf Morsey et Rainer Bendel, Der Aufstieg des Nationalsozialismus 1930–1933 : Die katholische Schuld? Katholizismus im Dritten Reich zwischen Arrangement und Widerstand, Berlin / Hamburg / Münster, LIT, (ISBN 3-8258-6334-4)
  • Stefan Naas, Die Entstehung des Preußischen Polizeiverwaltungsgesetzes von 1931 : Ein Beitrag zur Geschichte des Polizeirechts in der Weimarer Republik, Mohr Siebeck, (ISBN 3-16-148120-8)
  • « Erich Klausener », dans Biographisch-Bibliographisches Kirchenlexikon (BBKL), vol. 3, Herzberg, (ISBN 3-88309-035-2, lire en ligne), col. 1570–1573
  • Tilman Pünder (de) et Bernhard Großfeld (de), Erich Klausener : Westfälische Jurisprudenz, Waxmann, (ISBN 3-89325-820-5)
  • Tilman Pünder, Erich Klausener, Staatsdiener und Kirchenmann : Vestiche Zeitschrift. Zeitschrift der Vereine für lieus- und Heimatkunde im Vest Recklinghausen, vol. 97/98 (1998/1999), p. 255–301
  • Reinhard Richter, Nationales Denken im Katholizismus der Weimarer Republik : Theologie, vol. 29, Berlin / Hamburg / Münster, Lit, (ISBN 3-8258-4991-0)
  • Hans Rothfels, Deutsche Opposition gegen Hitler : Eine Würdigung. Neue erweiterte Ausgabe (1986), Fischer, (ISBN 3-596-24354-8)
  • Bernhard Sauer (de), In Heydrichs Auftrag : Gildisch und der Mord an Erich Klausener während des „Röhm-Putsches“, Metropol-éditeur, (ISBN 978-3-86331-373-9)
  • Klaus Scholder (de) et K.O. v. Aretin und Gerhard Besier (de), Politischer Widerstand oder Selbstbehauptung als Problem der Kirchenleitung : Die Kirchen zwischen Republik und Gewaltherrschaft: gesammelte Aufsätze, Siedler éditeur, (ISBN 3-88680-239-6), p. 204
  • Andreas Schwegel, Christ, Patriot und preußischer Reformer : Vor 70 Jahren wurde der Berliner Katholikenführer Erich Klausener ermordet, vol. Nr. 419, Konrad-Adenauer-Stiftung, coll. « Die Politische Meinung (de) », , PDF (kas.de), p. 84
  • Andreas Schwegel et Association régionale de Rhénanie (de), Erich Klausener (1885–1934), NS-Widerstandskämpfer : Plieual Rheinische Geschichte, (rheinische-geschichte.lvr.de)
  • Peter Steinbach (de) et Peter Steinbach, Johannes Tuchel, Widerstand gegen den Nationalsozialismus : Widerstand gegen den Nationalsozialismus, Bonn, Bundeszentrale für politische Bildung, (ISBN 3-89331-195-5)
  • Friedrich Zipfel (de), Kirchenkampf in Deutschland 1933–1945 : Religionsverfolgung und Selbstbehauptung der Kirchen in der nationalsozialistischen Zeit, Walter de Gruyter, (ISBN 3-11-000459-3)

Notes et références[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. a b c et d Mario R. Dederichs (trad. de l'allemand par Denis-Armand Canal), Heydrich : le visage du mal [« Heydrich, das Gesicht des Bösen »], Paris, Tallandier, , 299 p. (ISBN 978-2-286-03054-4, OCLC 470996445, lire en ligne), p. 80-81

Liens externes[modifier | modifier le code]