Empire centrafricain — Wikipédia

Empire centrafricain

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(2 ans, 9 mois et 17 jours)

Drapeau
Drapeau de l'Empire centrafricain.
Blason
Armoiries de l'Empire centrafricain.
Devise Unité, Dignité, Travail
Hymne La Renaissance
Description de cette image, également commentée ci-après
Localisation de l'Empire centrafricain.
Informations générales
Statut Monarchie constitutionnelle (de jure).
Monarchie absolue sous dictature militaire (de facto).
Capitale Bangui
Langue(s) Français, sango.
Monnaie Franc CFA
Histoire et événements
Proclamation de l'Empire par le président à vie Jean-Bedel Bokassa.
Couronnement de Bokassa Ier.
Opération Caban.
Abolition de l'Empire et proclamation de la Deuxième République centrafricaine.
Empereur
1976-1979 Bokassa Ier
Premier ministre
1976-1978 Ange-Félix Patassé
1978-1979 Henri Maïdou

Entités précédentes :

Entités suivantes :

L'Empire centrafricain est le nom de la monarchie autocratique qui a remplacé la République centrafricaine et qui, à son tour, a été remplacée par la restauration de la république. L'Empire a été créé quand Jean-Bedel Bokassa, président de la République puis président à vie, s'est proclamé empereur sous le nom de Bokassa Ier le . Bokassa a dépensé l'équivalent de vingt millions de dollars américains, un quart des revenus annuels du gouvernement du pays, pour la cérémonie de son couronnement. La monarchie a été abolie et la République centrafricaine a été restaurée le , date à laquelle Bokassa a été déposé avec le concours des parachutistes français.

Proclamation de l'Empire[modifier | modifier le code]

L'empereur Bokassa.

En septembre 1976, Bokassa a dissous le gouvernement et l'a remplacé par le Conseil de la Révolution centrafricaine. Le 4 décembre, au congrès du MESAN, Bokassa établit une nouvelle constitution et instaure la monarchie : l'« Empire centrafricain ». Il annonça sa reconversion au catholicisme et se couronna en tant que « Sa Majesté impériale Bokassa Ier » le 4 décembre 1977.

Son titre complet était Empereur de Centrafrique par la volonté du peuple centrafricain, uni au sein du parti politique national, le MESAN. Son accoutrement, sa cérémonie de couronnement extravagante et son régime étaient largement inspirés de Napoléon Ier qui transforma la République française consulaire, dont il était le Premier consul, en Empire français. La cérémonie de couronnement coûta à son pays selon les estimations environ 20 millions de dollars américains.

Bokassa tenta de justifier ses actes en avançant que le fondation d'une monarchie aiderait la Centrafrique à se « distinguer » du reste du continent et à gagner le respect du monde. Le couronnement coûta un quart du budget annuel du pays et toute l'aide de la France cette année-là, et malgré les invitations, aucun dirigeant étranger ne participa à l'événement. Beaucoup pensaient que Bokassa était fou, et comparèrent son extravagance égocentrique avec celle d'un autre dictateur africain à l'excentricité notoire, Idi Amin Dada.

Chute[modifier | modifier le code]

Étendard impérial de l'empereur Bokassa.

Dans la nuit du , alors que Bokassa Ier se trouve en Libye dans l'optique d'un rapprochement avec le colonel Kadhafi, le SDECE lance l'opération Caban. Un commando infiltré du Service Action accueille le Transall du 1er RPIMa commandé par le colonel Briançon-Rouge à l'aéroport de Bangui-Mpoko. Après avoir neutralisé l'aéroport, des renforts atterrissent et le chef des Forces spéciales contacte le colonel Bernard Degenne basé à N'Djaména, capitale du Tchad, pour qu'il envoie ses « barracudas », nom de code de huit hélicoptères Puma et transports aériens Transall. La prise de Bangui peut débuter. Le lendemain aux alentours de minuit et demi, David Dacko, ministre impérial, annonce officiellement la chute de l'Empire centrafricain et proclame la République[1], dont il devient le président. Le , l'hebdomadaire satirique français Le Canard enchaîné révèle l'affaire des diamants, ce qui contribuera à la défaite de Valéry Giscard d'Estaing lors de l'élection présidentielle de 1981. Bokassa reviendra sur cette affaire dans un livre[2], au milieu des années 1980 au cours de son exil français. Empereur déchu, Bokassa se réfugie à Abidjan, en Côte d'Ivoire, pendant quatre ans, puis en France, dans son château d'Hardricourt dans les Yvelines, pour finalement retourner à Bangui en octobre 1986, bien qu'il y eût été condamné à mort par contumace. Il sera arrêté et jugé pour trahison, meurtre, cannibalisme et détournement de fonds. Le tribunal estima cependant que les preuves étaient insuffisantes pour confirmer les rumeurs de cannibalisme qui couraient à son sujet[réf. nécessaire].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Barthélémy Bokassa et Olivier Keravel, Les Diamants de la trahison, Laffont, 2006 (ISBN 978-2756900742).
  2. Roger Delpey, La Manipulation, Jacques Grancher, , 346 p. (OCLC 7784951).

Voir aussi[modifier | modifier le code]