Edmond Nocard — Wikipédia

Edmond Nocard
Description de l'image Edmond Nocard.jpg.

Naissance
Provins, Seine-et-Marne (France)
Décès (à 53 ans)
Saint-Maurice (Val-de-Marne) (France)
Nationalité Drapeau de la France Français
Domaines vétérinaire, microbiologie
Institutions Institut Pasteur
Diplôme École nationale vétérinaire d'Alfort
Renommé pour Nocardia, Nocardiose

Edmond Isidore Étienne Nocard, né le à Provins (Seine-et-Marne) et mort le en son domicile à Saint-Maurice (Val-de-Marne), est un vétérinaire et microbiologiste français. Il est le fils de Nocard Charles Etienne et de Notot Catherine Désirée Engagé volontaire en 1870 au 5éme régiment de lanciers et immatriculé sous le n° 2003 à Melun le 8.9.1870, il fut autorisé à poursuivre ses études d'élève vétérinaire à l'école vétérinaire d'Alfort où il résidait. Mis en disponibilité par décision ministérielle du 20.10.1869, il est rappelé le 8.8.1871 (archives de Seine et Marne)

Biographie[modifier | modifier le code]

Maison natale d'Edmond Nocard à Provins, dans la rue qui porte son nom.

Il étudia la médecine vétérinaire à l'École nationale vétérinaire d'Alfort de 1868 à 1871 puis, après son service militaire, de 1871 à 1873. De 1873 à 1878 il dirigea le Service Clinique de cette école, travaillant avec le Dr Du Mesnil. En 1876 il fut chargé de créer une nouvelle revue, Les Archives Vétérinaires, où il publiera un grand nombre d'articles scientifiques concernant la médecine, la chirurgie, l'hygiène et la jurisprudence. En 1878 il fut reçu dans un concours public comme professeur de médecine vétérinaire clinique et chirurgicale à l'École Vétérinaire. Parmi ses anciens élèves dont beaucoup devinrent célèbres on trouve Camille Guérin, le codécouvreur du Bacille de Calmette et Guérin (BCG).

Buste d'Edmond Nocard, au jardin Victor-Garnier à Provins.

En 1880 il entra comme assistant au laboratoire de Pasteur à Paris. Il y aida Pasteur et Roux dans leurs expériences de vaccination d'animaux contre le charbon à Pouilly-le-Fort, inspiré par la découverte d'Henry Toussaint. En 1883, il se rendit en Égypte avec Roux, Straus et Thuillier, pour y étudier une épidémie de choléra, sans parvenir à isoler le germe responsable de la maladie. Il revint la même année à Maisons-Alfort où il créa un laboratoire de recherches bien équipé, en liaison étroite avec Pasteur. Pendant les trois années qui suivirent, il donna la preuve de sa grande compétence du travail de laboratoire dans la nouvelle science qu'était la bactériologie, en mettant au point un certain nombre de nouvelles techniques, comme des méthodes pour séparer le sérum du sang, de nouveaux milieux de culture pour le bacille de la tuberculose, l'introduction de l'anesthésie pour les grands animaux au moyen de l'hydrate de chloral par voie intraveineuse, et également des techniques permettant de lutter contre le tétanos.

Ses réalisations scientifiques et théoriques furent récompensées, en 1887, par le titre de directeur de l'École et la chaire des maladies infectieuses ; en 1888, on l'invita à devenir membre du premier comité de rédaction des Annales de l'Institut Pasteur. En 1895 il devint membre à part entière de l'Institut Pasteur. De 1892 à 1896, par une série de communications, de conférences, de brochures et de démonstrations, il s'efforça de convaincre les médecins et le grand public que l'utilisation de la tuberculine de Robert Koch pourrait servir de base à la prévention de la tuberculose bovine. Il publia La Tuberculose Bovine : ses Dangers, ses Rapports avec la tuberculose humaine classique.

La principale contribution de Nocard à la médecine fut la découverte de l'espèce de bactéries qui fut appelée en son honneur Nocardia. Elle provoque la nocardiose, maladie qui se manifeste surtout chez des animaux économiquement importants, comme chez les bovins sous la forme du farcin, pour lequel il découvrit la première variété de Nocardia, appelée par lui au début Streptothrix farcinica. Nocardia peut aussi provoquer des maladies chez les humains, particulièrement chez les patients immunodéprimés, comme les sidéens.

Dans le domaine de la pathologie vétérinaire il découvrit l'agent pathogène responsable de la mammite enzootique, Streptococcus agalactiae. Il découvrit aussi le microbe qui provoque la péripneumonie bovine et il étudia la psittacose. Sa tombe[1] se trouve au cimetière de Saint-Maurice.

Hommages[modifier | modifier le code]

Buste d'Edmond Nocard dans l'enceinte de l'école vétérinaire à Maisons-Alfort.

Il existe une rue Edmond-Nocard à Provins (Seine et Marne), sa ville natale ; à Paris dans le quartier de Grenelle du 15e arrondissement ; à Maisons Alfort ; et à Saint-Maurice (Val-de-Marne). Un collège porte également son nom dans cette dernière. La promotion 1985-1989 de l’École Nationale Vétérinaire de Nantes, ainsi que la promotion 2007-2012 de l'École Nationale Vétérinaire d'Alfort ont été baptisées de son nom.

Un genre bactérien a été dénommé Nocardia en son honneur après la découverte du farcin du bœuf. Une autre Nocardia provoque une maladie humaine, la nocardiose.

Œuvres et publications[modifier | modifier le code]

  • Exposé des titres et travaux scientifiques, A. Parent, A. Davy (Paris), 1886, Texte intégral.
  • Durée de la conservation de la bactéridie dans le sang des viandes charbonneuses, [Réponse du Dr E. Nocard à une note de M. Canal, inspecteur de la boucherie de Paris.], : impr. de Vve Renou et Maulde (Paris), 1886.
  • Notes sur l'actinomycose des animaux, impr. de A. Maulde (Paris) , 1892.
  • Les Tuberculoses animales, leurs rapports avec la tuberculose humaine, G. Masson (Paris), 1895.
En collaboration
  • avec Emmanuel Leclainche: «Épizooties», in: Encyclopédie d'hygiène et de médecine publique. Tome deuxième: "Hygiène générale, hygiène alimentaire", directeur Dr Jules Rochard, Lecrosnier et Babé (Paris), 1890, p. 65-206, lire en ligne sur Gallica.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Claude Chastel : « Edmond Nocard (1850-1903) et le centenaire de la découverte du premier mycoplasme (1898) », in: Histoire des sciences médicales, 33, 1999, p. 311-15, Texte intégral.
  • (en) L. Haas : « Edmond Isidore Etienne Nocard (1850-1903) », in: J Neurol Neurosurg Psychiatry, 2000 Jul;69(1):130, doi: 10.1136/jnnp.69.1.130, Texte intégral.
  • Jean Blancou : « Esquisse biographique d'Edmon Nocard (1850-1903) », in: Bull.soc.fr.hist.méd.sci.vét., 2003, 2 (2), p. 91-100, Texte intégral.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]