Empire d'Annam — Wikipédia

Annam
Viêt Nam / Đại Nam[1]

1802–1945

Drapeau Blason
Hymne

Đăng đàn cung

Description de cette image, également commentée ci-après
Le Việt Nam au maximum de son étendue territoriale en 1829 (sous l'empereur Minh Mạng), superposé à la carte politique moderne.
Informations générales
Statut
Capitale Hué (Phú Xuân)
Langue(s) Vietnamien, français
Religion Bouddhisme, christianisme, religion traditionnelle, hindouisme, taoïsme
Monnaie sapèque vietnamienne, piastre de commerce (1885-1945)

Démographie
Gentilé Annamite
Histoire et événements
1er juin 1802 Couronnement de Gia Long
1858 Invasion de la Cochinchine par la France qui mène au Traité de Saïgon en 1862
1874 Second Traité de Saïgon avec la France
1883 Invasion du reste des territoires des Nguyễn : le premier Traité de Hué fait de l'Annam et du Tonkin des possessions françaises
1884 Second Traité de Hué
1887 Création de l'Union indochinoise
25 août 1945 Abdication de Bảo Đại et fin de la monarchie au Việt Nam

Entités précédentes :

Entités suivantes :

L'Empire d'Annam est le régime politique monarchique et impérial qu'a connu l'actuel Việt Nam de 1802 à 1945, sous la dynastie Nguyễn (du vietnamien 阮 en caractères anciens), dernière dynastie impériale vietnamienne. L'État annamite des Nguyễn a d'abord été souverain avant d'être divisé en deux protectorats français de 1883 à 1945 : l'Annam et le Tonkin.

Hué était la capitale impériale ainsi que le siège de la dynastie Nguyễn. On y trouve la Cité impériale de Hué qui comprend la Cité pourpre interdite.

L'utilisation du terme "Annam" pour désigner l'empire des Nguyễn est purement occidental. Lorsque les Nguyễn proclament l'empire en 1802, celui-ci prend le nom de Việt Nam puis se renomme plus tard Đại Nam ou Đại Việt Nam en 1838.

Régimes et Territoires[modifier | modifier le code]

Empire d'Annam (1802-1883)[modifier | modifier le code]

Dès la montée au pouvoir de la dynastie Nguyễn en 1802, l'Annam (ou Việt Nam) prend le statut d'empire, ses monarques absolus se revendiquant comme empereurs.

Durant la première moitié du XIXe siècle, l'empire d'Annam contrôle un territoire plus ou moins semblable à celui du Việt Nam actuel, couvrant la côte orientale de la péninsule indochinoise et comprenant des terres aujourd'hui cambodgiennes ou laotienne. Le territoire vietnamien des Nguyễn atteint son apogée en 1829, sous le règne de Minh Mạng, qui va, en 1938, renommer le Việt Nam en Đại Nam.

Conquêtes françaises (1858-1862/1883-1885)[modifier | modifier le code]

Dès 1858, l'empire annamite des Nguyễn subit une invasion de la France. Le Second Empire mène ainsi la campagne de Cochinchine, dans le sud de l'Annam, aidé par le royaume d'Espagne. Cette campagne devient rapidement une guerre de conquête, alors que les français s'imposent dans la région. C'est en 1862 que l'empereur Tự Đức est contraint de céder aux colons français les trois provinces du sud de son empire, qui deviennent la Cochinchine française.

Deux décennies plus tard, en 1883, l'empire d'Annam est de nouveau frappé par une invasion française. La Troisième République mène l'expédition du Tonkin dans le nord du territoire annamite. Cette fois-ci, les deux Traités de Hué (1883 et 1884) font de la dynastie Nguyễn un gouvernement entièrement mit sous tutelle de la France. Le reste de l'Empire annamite est lui divisé en deux protectorats : l'Annam et le Tonkin. De 1862 à 1883, L'empire des Nguyễn a donc été divisé en trois et a peu à peu perdu sa souveraineté. En effet, les Nguyễn qui régnaient comme souverains absolues sont devenus, au fil des conquêtes françaises, des monarques symboliques mais sans réel pouvoir sur leur propre territoire.

Union indochinoise et fin de la monarchie (1887-1945)[modifier | modifier le code]

En 1887, deux ans après la fin de l'expédition du Tonkin, la France fonde l'Union indochinoise. Cet entité fédérale regroupe, à sa création, une colonie (la Cochinchine, conquise en 1862) et trois protectorats : le Cambodge colonisé dès 1863, l'Annam et le Tonkin (expédition de 1883). Le protectorat du Laos est ajouté en 1899 à la Fédération, après avoir été mis lui aussi sous tutelle de la France en 1893. La dynastie des Nguyễn est officiellement souveraine, au sein de l'Union indochinoise, des protectorats de l'Annam et du Tonkin.

En août 1945, à la faveur de la reddition du Japon, le Việt Minh dirigé par le chef communiste Hô Chi Minh déclenche la révolution d'Août et prend le contrôle du Tonkin et du Nord de l'Annam ; l'empereur Bảo Đại (alors soutenu par l'empire du Japon) abdique le 25 août et devient conseiller politique du gouvernement de la république démocratique du Viêt Nam que proclame Hô Chi Minh. Dans l'acte d'abdication, Bảo Đại indique : « Mieux vaut être citoyen d'un pays indépendant que d'être roi d'un pays esclave ».

Les Français reprennent ensuite progressivement le contrôle de l'Indochine et entament avec Hô Chi Minh de laborieuses négociations sur l'avenir politique du Viêt Nam. L'échec des pourparlers provoque fin 1946 le début de la guerre d'Indochine. La France s'emploie à trouver une solution politique au statut du Viêt Nam et l'ex-empereur Bảo Đại, qui s'est installé à Hong Kong, se propose bientôt comme médiateur. En mai 1948, les protectorats d'Annam et du Tonkin sont réunifiés au sein d'un Gouvernement central provisoire du Viêt Nam, en attendant que la Cochinchine puisse les rejoindre. La colonie est réunifiée au reste du Viêt Nam en mai 1949 et l'État du Viêt Nam, dont Bảo Đại prend cette fois officiellement la tête, est proclamé le mois suivant.

En 1955, Bảo Đại se fait destituer par Ngô Đình Diệm. À partir de là, la famille est en exil jusqu'à nos jours, en France (Corrèze, Nancy) et aux Etats-Unis.

Dynastie[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

La dynastie Nguyễn est originaire de la province du Thanh Hóa, au Nord de l'actuel Việt Nam. La première mention de la famille remonte au Ier siècle. Son premier représentant d'importance est le grand-duc Nguyễn Bặc, sous la dynastie des Đinh (Xe siècle). Au XVIe siècle, Nguyễn Kim obtient le gouvernement héréditaire de la région de Huế et du Sud.

Empereurs[modifier | modifier le code]

À la fin de la dynastie Lê, puis de la dynastie Tây Sơn en 1802, les Nguyễn se sont emparés du pouvoir et ont unifié le pays, lui donnant le nom de « Việt Nam » (« sud des Việt »).

Nguyễn Phúc Ánh devient son premier empereur sous le nom de Gia Long, fondant ainsi la dynastie des Nguyễn, qui régna jusqu'à l'abdication de Bảo Đại en 1945. Le deuxième empereur, Minh Mang, fit édifier à Hué (siège de la cour) le temple Thê (1822-1823) pour le culte des ancêtres.

Au total, cette dynastie compte treize souverains qui régnèrent sur l'Annam de 1802 à 1945 :

  1. 1802-1820 : Gia Long (嘉隆帝)
  2. 1820–1841 : Minh Mạng (明命帝)
  3. 1841–1847 : Thiệu Trị (紹治帝)
  4. 1847–1883 : Tự Đức (嗣德帝)
  5. 1883-1883 : Dục Đức (育德帝)
  6. 1883-1883 : Hiệp Hòa (協和帝)
  7. 1883–1884 : Kiến Phúc (建福帝)
  8. 1884–1885 : Hàm Nghi (咸宜帝)
  9. 1885–1889 : Đồng Khánh (同慶帝)
  10. 1889–1907 : Thành Thái (成泰帝)
  11. 1907–1916 : Duy Tân (維新帝)
  12. 1916–1925 : Khải Định (啟定帝)
  13. 1926–1945 et 1949-1955 : Bảo Đại (保大帝)
Sa Majesté Bao-Daï fit le pèlerinage aux Tombeaux des ancêtres de la dynastie à Thanh-Hóa le 17e jour du 10e mois (4 novembre 1932).

Prétendants au trône actuel[modifier | modifier le code]

La dynastie Nguyễn perdure jusque aujourd'hui. Ainsi, alors que le Viêt Nam n'est plus une monarchie, certains de ses membres revendique la souveraineté :

  1. Depuis 2017 : Bảo Ân
  2. Prétendants secondaires : Nguyễn Van Chuong

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le nom officiel du pays a été Viêt Nam de 1804 à 1838, en remplacement de l'ancien nom Đại Việt. En 1838, le pays a été rebaptisé Đại Nam. L'appellation Annam, du nom de l'ancien protectorat chinois, continuait d'être utilisée par la Chine pour désigner le Viêt Nam : l'usage a été repris par les Occidentaux, et notamment par les Français, pour désigner le pays dans son ensemble, puis à partir de 1884 pour désigner le seul Protectorat d'Annam.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Peter Truhart, « Vietnamese Dynasties/Vietnamesische Dynastien Dynast. Lý », dans Regents of Nations, K.G Saur Münich, 1980-1988, 4258 p. (ISBN 359810491X), p. 1786-1790 ;
  • Sa Majesté l'Empereur Bao-Dai - Philippe Lafond, Hué, La Cité interdite, 1995, Paris, Editions Mengès, un volume in 4° à l'italienne, 130 pages, (ISBN 2-8562-0360-4)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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