Duché de Schleswig — Wikipédia

Duché de Schleswig
Hertugdømmet Slesvig
Herzogtum Schleswig

11221867

Drapeau Blason
Description de cette image, également commentée ci-après
Duché de Schleswig vers 1864.
Informations générales
Statut Duché
- État vassal du Drapeau du Royaume de Danemark Royaume de Danemark
Capitale Schleswig
Histoire et événements
1122 Knud Lavard dux
1460 Traité de Ribe donnant la souveraineté de Schleswig au Danemark
1864 Suzeraineté prussienne après la guerre des Duchés
1867 Annexion au royaume de Prusse

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Le duché de Schleswig (allemand : Herzogtum Schleswig ; danois : Hertugdømmet Slesvig ou Sønderjylland) a existé en tant qu'État vassal du Danemark jusqu'à la guerre des Duchés, en 1864. La capitale était Schleswig. Durant le Moyen Âge tardif, ce duché était nommé « Jutland du Sud » (Sønderjylland).

Géographie[modifier | modifier le code]

Hundreds du duché de Schleswig.

L'étendue de ce duché correspondait à la région allemande actuelle du Schleswig du Sud (les arrondissements de Frise-du-Nord, de Schleswig-Flensburg, la partie nord de celui de Rendsburg-Eckernförde, et la ville de Flensburg), ainsi que l'ancien Nord-Schleswig, l'amt danois de Jutland du Sud qui fait aujourd'hui partie du Danemark du Sud. Sa superficie était de 9 200 km² environ.

Le duché s'étendait sur la péninsule de Jutland, entre la mer du Nord à l'Ouest et la mer Baltique à l'Est. Au Sud, les rivières Eider et Levensau faisaient la frontière avec la Dithmarse et le Holstein. Cette frontière remontent à l'époque carolingienne ; confirmée sous le règne du roi Knut le Grand, elle est mentionnée au XIe siècle par Adam de Brême. Au nord, c'est la Kongeå qui faisait frontière avec le reste du Jutland. La mer du Nord se trouvait à l'ouest et la mer Baltique à l'est. Schleswig englobait aussi les Îles d'Als, Heligoland, Ærø et Fehmarn.

Histoire[modifier | modifier le code]

Politiquement, le Schleswig était un duché vassal du roi du Danemark depuis le XIIe siècle. À partir du XIVe siècle, une liaison plus étroite se développa avec les comtes de Holstein qui relevaient du Saint-Empire romain germanique. C'est ainsi que la noblesse du Holstein acquit de grandes possessions au Schleswig. Les Schauenburger, qui avaient reçu le Holstein en fief au XIIe siècle, purent s'établir comme ducs de Schleswig et comtes de Holstein, jetant ainsi les bases d'une seigneurie commune. Le duché de Schleswig resta cependant un vassal danois, tandis que le comté de Holstein demeurait un vassal de l'empereur. À la mort d'Adolphe VIII en 1459, la lignée des Schauenbourg de Holstein s'éteignit ; le Schleswig et le Holstein étaient si liés qu'il fut naturel aux nobles des deux entités de se doter d'un seigneur commun. Elles choisirent le roi Christian Ier de Danemark, un neveu d'Adolphe VIII.

Château de Gottorf.

Dans le traité de Ribe de 1460 signé avec Christian Ier figurait le fait que les deux entités devaient « rester unies et liées pour l'éternité ». Bien que cela n'eût alors rien à voir avec une unité territoriale, ce paragraphe fut la base du mouvement de Schleswig-Holstein du XIXe siècle, qui demandait une séparation du Danemark et l'intégration du Schleswig germanophone à la Confédération germanique. Les danophones demandaient, eux, le rattachement pur et simple du Schleswig et du Holstein au Danemark.

En 1848 les duchés s'insurgent et mettent en place un gouvernement provisoire bénéficiant d'une intervention militaire austro-prussienne destinée à le soutenir : c'est la première guerre des Duchés. Sous la pression des Britanniques et des Russes, les belligérants signent la « trêve de Malmö » le , mais elle est rompue par le Danemark le . La paix est finalement signée à Berlin le , un mois plus tard le protocole de Londres est signé, réhabilitant les distinctions entre les duchés et le royaume du Danemark. Un deuxième protocole est signé en 1852, qui accorde la succession des duchés aux Danois, tout en garantissant l'autonomie de ceux-ci.

Cependant le problème de fond qu'est l'entrée des duchés dans la Confédération germaniques reste entier. Selon la tradition, l'homme politique britannique Lord Palmerston a dit : « Seulement trois personnes comprennent les affaires de Schleswig-Holstein. La première est le Prince consort, qui est mort ; la seconde est un professeur d'histoire allemand, qui est devenu fou ; et la troisième est moi-même, tout duquel j'ai oublié[1].  »

En 1863, le roi danois Christian IX viole le protocole de Londres en étendant la constitution du Danemark aux duchés d'Holstein et de Lauenburg et en entreprenant en mars l'annexion du Schleswig. La Prusse et l'Autriche lancent donc un ultimatum le , puis déclarent la guerre au Danemark : la seconde guerre des Duchés vient d'éclater.

Le , la convention de Gastein est finalement signée à Vienne après la défaite de Dybbøl. Les duchés de Schleswig et de Holstein sont remis respectivement à la Prusse et l'Autriche.

Le duché de Schleswig passe alors sous suzeraineté de la Prusse et entre de fait dans la Confédération germanique.

En 1866, Bismarck, Premier ministre prussien, dénonçant une mauvaise gestion autrichienne dans le duché de Holstein, déclenche la guerre austro-prussienne. La victoire de Sadowa écarte les Autrichiens de la Confédération germanique. Le Schleswig et le Holstein sont alors annexés à la Prusse et deviennent une province unique à part entière en 1867.

Après 1919, la partie nord du duché reviendra au Danemark grâce au traité de Versailles qui permet les plébiscites du Schleswig.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]