Dry January — Wikipédia

Logo britannique de l'opération Dry January.

Dry January (littéralement janvier sec), ou « janvier sobre », « mois sans alcool », est une campagne de santé publique incitant à l'abstinence de consommation d'alcool après la soirée du jour de l'an et durant tout le mois de janvier.

Originaire du Royaume-Uni, elle se diffuse progressivement dans le reste des pays occidentaux à la fin des années 2010 et au début des années 2020 par l'intermédiaire des réseaux sociaux et des associations de lutte contre le cancer et pour la prévention de l'alcoolisme.

Histoire[modifier | modifier le code]

La campagne en tant que telle semble être relativement récente, et a été décrite en 2014 comme ayant « surgi ces dernières années »[1]. Cependant, le gouvernement finlandais avait lancé, en 1942, une campagne appelée « Sober January », dans le cadre de son effort de guerre[2]. L'expression « Dry January » est enregistrée en tant que marque pour certains biens et services par l'organisme de bienfaisance Alcohol Concern (en) en [3]. La première campagne de Dry January pour Alcohol Concern a lieu en [4]. Alcohol Concern s'est ensuite associé pour la première fois à Public Health England pour la campagne de [5].

Plus de 17 000 Britanniques ont cessé de boire en , selon l'Alcohol Concern, organisateur de la campagne[6]. Une étude réalisée en 2014 par l'Université de Sussex montre que, six mois après , sur 900 participants interrogés, 72 % avaient « réduit les épisodes de consommation nocive d'alcool », et 4 % ne buvaient toujours pas[7],[8].

À partir de , une campagne similaire, sous l'appellation Défi de janvier, est lancée en France par des associations comme la Société française d'alcoologie, l'Association Addictions France, la Fédération française d'addictologie, la Ligue nationale contre le cancer et la Fédération addiction[9]. L'action ne reçoit pas de soutien des pouvoirs publics[10], dans un contexte d'opposition forte de l'industrie viticole[11],[12], de lobbies[13], du ministre de l'Agriculture[14],[15] et même du président de la République, Emmanuel Macron[16]. En revanche, quelques sites français sont créés depuis afin d’inciter les Français à s’essayer au mois sans alcool, à l’exemple du site du même nom.

Pour le médecin addictologue Michel Reynaud, « le danger principal d’un Dry January pour la viticulture, c’est qu’il dénormalise la consommation d’alcool et que les gens se rendent compte qu’on peut être bien sans systématiquement boire ». Selon Santé publique France, 41 000 décès peuvent être imputés, chaque année, à la consommation d'alcool en France[17]. Un peu plus de 10 % de la population française indique tenter l'expérience du « défi de janvier » en 2021[9], 24 % en 2022[18].

Dans les autres pays francophones, des sites existent aussi pour aider les citoyens à se passer d'alcool durant le mois de janvier, pour la Suisse et le Canada, et pendant le mois de février pour la Belgique, avec ce que les Belges appellent avec humour la « tournée minérale ».

Effets du Dry January[modifier | modifier le code]

La campagne britannique permet d'étudier les effets du Dry January sur plusieurs millions de personnes. Ainsi, la santé générale des individus s'améliore, mais aussi le sommeil ou encore la peau. Des pertes de poids sont également observées[19].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Government unveils first 'Dry January' marketing campaign », sur Marketingmagazine.co.uk (consulté le )
  2. (en) « ”Raitis tammikuu” (1942) oli tehokas propagandahyökkäys », sur viestijat.fi (consulté le )
  3. (en) « Trademark information for DRY JANUARY from CTM - by Markify », sur Trademark.markify.com (consulté le )
  4. (en) « ALL ABOUT DRY JANUARY 2014 », sur Mhealthylifestylemag.com (consulté le )
  5. (en) « Festive Drinkers Urged To Try 'Dry January' » [archive du ], sur LBC (consulté le )
  6. (en) « Abstinence after the boozing. Can you make it a dry January? », sur The Times (consulté le )
  7. (en) Richard O. de Visser, Emily Robinson et Rod Bond, « Voluntary temporary abstinence from alcohol during “Dry January” and subsequent alcohol use », Health Psychology, vol. 35, no 3,‎ , p. 281–289 (ISSN 1930-7810 et 0278-6133, DOI 10.1037/hea0000297, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) « 'Dry January' linked to drinking less in long term », sur BBC News (consulté le )
  9. a et b Charles Delouche-Bertolasi, « Mois sans alcool : le Dry January pose une picole à la France » Accès limité, sur Libération, (consulté le )
  10. « Le « mois sans alcool » reprend, toujours sans aides publiques », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  11. « Mois sans alcool - Les Français ne doivent pas passer le mois de janvier à sec ! », sur elusduvin.org, (consulté le )
  12. Pascale Santi et Stéphane Horel, « « Dry January », malgré le veto de l’Élysée », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès limité, consulté le )
  13. Tiphaine de Rocquigny, « Le Dry January face aux lobbies - Ép. 2/3 - Le prix de nos bonnes résolutions » Accès libre, sur France Culture, (consulté le )
  14. Charles Delouche-Bertolasi, « Dry January: la prévention boit la tasse », Libération,‎ (lire en ligne Accès libre)
  15. Pascale Santi, « Les associations s'emparent du défi du janvier sec », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès limité)
  16. Anaïs Condomines, « «Dry January» à la française : Macron a-t-il cédé aux lobbys du vin ? » Accès libre, sur Libération, (consulté le )
  17. Charles Delouche-Bertolasi, « Désigné personnalité de l’année 2022 par «la Revue du vin de France», Macron a le rosé aux joues » Accès limité, sur Libération, (consulté le )
  18. Véronique Julia, « "Dry January" : 24% des Français s'y essaient ! » Accès libre, sur France inter, (consulté le )
  19. Myriam Libert, « Dry January ou mois sans alcool : allez-vous relever le défi ? » Accès libre, sur France 3 Normandie, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]