Donnacona (chef amérindien) — Wikipédia

Donnacona était le chef du village iroquoien Stadaconé jusqu'en mai 1536, lorsqu'il fut emmené par l'explorateur français Jacques Cartier en France où il mourut en 1539.

En Amérique[modifier | modifier le code]

Au retour de son premier voyage en 1534, Jacques Cartier partit avec les deux fils de Donnacona, avec qui il revint lors de sa deuxième traversée. Lors de son deuxième voyage, Cartier l'emmena en France avec neuf autres autochtones en le kidnappant[1] à l'occasion d'une fête donnée par les Français le . Aucun ne revint jamais aux Amériques.

En France[modifier | modifier le code]

Il découvrit la France au cours de l'été 1536. Nous ne connaissons rien de la vie quotidienne de Donnacona en France. On dit qu'il eut de nombreuses entrevues avec le père Thévet, grand chroniqueur des « affaires américaines ». Il rencontra également à plusieurs reprises le roi François Ier.

Donnacona créa un mouvement considérable en France, influençant le roi François Ier au point de projeter l'implantation d'une colonie, en 1541, à Cap-Rouge. Il fut le premier à avoir tissé des relations diplomatiques avec les Français sur fond de rivalités entre chefs indiens. En effet, selon Serge Bouchard, « il entretient le rêve stadaconéen d'être la plus grande puissance canadienne parmi ses peuples voisins ». Pour intéresser les Français, il signala à Cartier l'existence du royaume de Saguenay, par des contes fabuleux, pris pour des réalités par les Européens, et venus même aux oreilles des Espagnols qui dépêchèrent des conquistadors vers le nord, à partir de la Floride et du Texas.

Il sauva également la vie des premiers Français ayant le scorbut, en leur donnant un remède à base de sapin baumier, lors de l'Hivernage de la deuxième expédition de Cartier[2].

Les années passèrent et il espéra retourner dans son pays. Il mourut mystérieusement en France en 1539, juste avant le dernier voyage de Cartier, à l'âge approximatif de 60 ans et sans avoir revu le Canada (naissance : approx. 1485).

Héritage[modifier | modifier le code]

Une ville du Québec éponyme sur la rive nord du Saint-Laurent à 30 km (48 miles) à l'ouest de Québec lui rend aujourd'hui hommage.

En 1981, Donnacona a été reconnu "Personnage historique national" par le gouvernent canadien. Une plaque commémorative a aussi été édifiée au Lieu historique national Cartier-Brébeuf à Québec.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Donnacona | l'Encyclopédie Canadienne », sur thecanadianencyclopedia.ca (consulté le ).
  2. Jean Pictet, L'Épopée des Peaux-Rouges, Éditions Favre 1988, p.112

Bibliographie et média[modifier | modifier le code]

  • Gilles Havard et Cécile Vidal, Histoire de l'Amérique française; Barcelone, Flammarion, 2003 (Ed revue et augmenté 2008)
  • Donnacona, roi canadian, par Serge Bouchard, dans l'Actualité, juillet 2008.
  • Serge Bouchard, « Donnacona », De remarquables oubliés, sur ici.radio-canada.ca, Radio-Canada, (consulté le )
  • L'Annedda, L'arbre de vie, par Jacques Mathieu, Septentrion, 2009
  • Stéphane Bardon, Le Royaume de Saguenay, Complicités Eds, 2021 (ISBN 978-2351203309)