Domitien Ndayizeye — Wikipédia

Domitien Ndayizeye
Illustration.
Domitien Ndayizeye en 2004.
Fonctions
Président de la république du Burundi

(2 ans, 3 mois et 27 jours)
Vice-président Alphonse-Marie Kadege
Frédéric Ngenzebuhoro
Prédécesseur Pierre Buyoya
Successeur Pierre Nkurunziza
Vice-président de la république du Burundi

(1 an, 5 mois et 29 jours)
Président Pierre Buyoya
Prédécesseur Frédéric Bamvuginyumvira
Mathias Sinamenye
Successeur Alphonse-Marie Kadege
Biographie
Date de naissance (70 ans)
Lieu de naissance Murago (Ruanda-Urundi)
Nationalité Burundaise
Parti politique Front pour la démocratie du Burundi

Domitien Ndayizeye
Présidents de la république du Burundi

Domitien Ndayizeye (né le , Murago, province de Kayanza) est un homme d'État burundais, président de la république du Burundi du au . Il est candidat à l'élection présidentielle du .

Biographie[modifier | modifier le code]

L'accord d'Arusha conclu en 2000 entre la minorité tutsi et la majorité hutu vise à la fin de la guerre civile entre Hutu et Tutsi débutée en 1993. La période transitoire instituée par l'accord accorde 18 mois de présidence au Tutsi Pierre Buyoya, membre du parti UPRONA et en poste depuis son coup d'État de 1996. Le poste de vice-président est attribué au Hutu Ndayizeye, secrétaire général du FRODEBU. Et après ces 18 mois, Ndayizeye devient président avec un Tutsi comme vice-président[1]. Des élections démocratiques doivent être organisée à l'issue de la période de transition[2].

La période transitoire débute le et le , Ndayizeye devient président et le Tutsi Alphonse-Marie Kadege est nommé vice-président (il est remplacé en 2004 par Frédéric Ngenzebuhoro).

Plusieurs importants groupes armés refusent toujours de s'associer à l'accord d'Arusha. Les Forces de défense de la démocratie (FDD) et les Forces nationales de libération (FNL), deux groupes armés hutu, considèrent Ndayizeye comme un homme de paille de l'armée régulière à dominante tutsi[3],[4].

À l'initiative des chefs d'État de la région, Ndayizeye et Pierre Nkurunziza, chef des FDD, négocient et signent un accord de paix, dit accord de Prétoria, en novembre 2003 sur la base d'une répartition du pouvoir politique, militaire et économique sur une base ethnique[5].

En janvier 2004, Ndayizeye entame des négociations avec les FNL pour parvenir à un cessez-le-feu[6].

Un processus de rédaction d'une nouvelle constitution se déroule en 2004. La nouvelle constitution vise à instaurer une plus grande répartition des pouvoirs entre Hutu et Tutsi. En attendant la fin des débats parlementaires sur la nouvelle constitution et un éventuel arrêt des combats avec le FNL, les élections législatives prévues pour novembre 2004 sont repoussées et le mandat de Ndayizeye, dont la fin était prévue pour le , est prolongé à plusieurs reprises[7],[8],[9]. La constitution est soumise à référendum le . La grande majorité des partis politiques, hutu comme tutsi, appelle à approuver la nouvelle constitution et celle-ci est approuvée avec 92 % des voix[10].

En mai 2005, Ndayizeye et Agathon Rwasa, le chef des FNL, signent un accord de cessez-le-feu et prévoient l'ouverture rapide de négociations[11].

Les élections municipales de juin 2005 et les élections législatives de juillet sont une large victoire pour les CNDD-FDD (anciennement FDD) et une défaite pour le FRODEBU de Ndayizeye qui perd sa place de parti politique dominant[12],[13]. Lors de l'élection présidentielle du 19 août 2005, Pierre Nkurunziza, membre du CNDD-FDD et candidat unique, est largement élu par les deux chambres du Parlement burundais. Après la fin de son mandat, Ndayizeye devient sénateur[14].

Le , le Sénat lève son immunité parlementaire et Ndayizeye est arrêté pour avoir participé à la préparation d'un hypothétique coup d'État et d'avoir voulu tuer le président Nkurunziza[14]. Ndayizeye et les autres accusés (dont Alphonse-Marie Kadege) se déclarent innocents et ce procès est dénoncé par des ONG et des diplomates comme un moyen de faire taire l'opposition politique. La prison à perpétuité est requise par le procureur[15]. Ndayizeye est acquitté et libéré le 15 janvier 2007. Deux co-accusés sont condamnés à des peines de 15 et 20 ans de prison. L'ancien chef des Forces nationales de libération Alain Mugabarabona qui avait dénoncé Ndayizeye, clame que c'était sous la torture et à la demande du service de sécurité burundais, la Documentation nationale[16].

En octobre 2008, il est élu pour représenter le FRODEBU à l'élection présidentielle de 2010[17]. La plupart des partis politiques protestent contre des fraudes présumées du CNDD-FDD lors des élections municipales de mai 2010. Les principaux candidats à l'élection présidentielle, dont Ndayizeye, retirent leur candidature en juin[18].

En 2020, Ndayizeye est candidat à l'élection présidentielle du [19].

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Accord sur la transition au Burundi sous la médiation de Nelson Mandela », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  2. « Le gouvernement multiethnique burundais est entré en fonctions », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  3. (en) James Astill, « Fear and fury cast cloud over Burundi peace », The Guardian,‎ (lire en ligne)
  4. (en) Rory Carroll, « Burundi peace under threat as army repulses rebel offensive », The Guardian,‎ (lire en ligne)
  5. Jean-Philippe Rémy, « Au Burundi, le gouvernement et la principale rébellion hutue concluent un accord de paix », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  6. « Négociations entre le président M. Ndayizeye et les rebelles des FNL », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  7. (en) Patrick Nduwimana, « Hopes grow for election in Burundi », The Guardian,‎ (lire en ligne)
  8. (en) « New timetable for Burundi poll », BBC News,
  9. « Burundi : le sommet régional décide d'un report des élections », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  10. (en) « Burundi backs new constitution », BBC News,
  11. « Burundi : accord de "cessation immédiate des hostilités" », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  12. (en) « OPPOSITION WINS », The New York Times,‎ (lire en ligne)
  13. « Victoire des ex-rebelles du FDD au Burundi », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  14. a et b (en) Burundi's former leader arrested, BBC News, 21 août 2006.
  15. « La prison à vie requise contre l'ancien président burundais », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  16. (en) Court frees ex-Burundi president, BBC News, 15 janvier 2007.
  17. « Burundi : l’ex-chef rebelle Agathon Rwasa candidat à la présidentielle », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  18. « Burundi: cinq candidats se retirent de la présidentielle dont Agathon Rwasa », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  19. (en) « Burundi Vote Campaign Begins in Shadow of Violence and COVID-19 », The New York Times,‎ (lire en ligne)