Dominique Borne — Wikipédia

Dominique Borne
Dominique Borne en 2012.
Fonction
Doyen
Inspection générale de l'Éducation nationale (d)
-
Geneviève Becquelin (d)
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Lycée Henri-IV (-)
Université de Paris (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Professeur (-), inspecteur général de l'Éducation nationale (-), historienVoir et modifier les données sur Wikidata
Père
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A travaillé pour
Distinctions

Dominique Borne, né le à Valenciennes, est un historien et haut fonctionnaire français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Dominique Borne au Festival international de géographie en 1999.

Fils du philosophe démocrate-chrétien Étienne Borne et de Marie Madeleine Bareau, il suit des études littéraires, obtient un diplôme d'études supérieures[1], et devient professeur agrégé d'histoire en Tunisie, avant de revenir en France et plus précisément à Marseille, avant d'être finalement nommé professeur de chaire supérieure au lycée Michel-Montaigne de Bordeaux puis à Paris en classe de première supérieure au lycée Henri-IV, où ses enseignements portent sur l'histoire contemporaine générale, expérience sur laquelle il revient dans un article de l'ouvrage Printemps d'histoire. La khâgne et le métier d'historien.

En 1988, il est nommé inspecteur général de l'Éducation nationale, et devient doyen du groupe permanent et spécialisé d'histoire et de géographie, il s'intéresse notamment à l'enseignement de l'histoire et du fait religieux dans le cadre de la laïcité. Le 12 décembre 2002[2], le ministre Luc Ferry le promeut doyen de l'inspection générale de l'Éducation nationale, poste qu'il occupe jusqu'en 2005.

Il a également été président du Centre Edmond-Michelet de Brive (2001-2006), puis du conseil de direction de l’Institut européen en sciences des religions, placé auprès de l’École pratique des hautes études, de 2005 à 2013.

En 2003, il est élu correspondant de l'Académie de Nîmes[3].

Travaux[modifier | modifier le code]

Les recherches de Dominique Borne ont principalement été consacrées à l'histoire sociale et politique de la France au XXe siècle, à laquelle il a consacré plusieurs articles et ouvrages de synthèse. Son étude sur le poujadisme fait toujours figure de référence[4] : selon Maurice Agulhon, son apport principal réside dans l'étude des mots et des gestes d'une révolte à dominante sociale.

En tant qu'inspecteur général, il s'est aussi intéressé à l'enseignement de l'histoire, notamment en classes préparatoires, à l'institution éducative, mais aussi à la laïcité et à la possibilité d'un enseignement du « fait religieux » dans l'enseignement public.

Controverse[modifier | modifier le code]

Dans une tribune publiée dans Le Monde du 30 août 2011[5], Claude Lanzmann évoque une circulaire de 2010 qui aurait insisté sur la nécessité de supprimer le terme Shoah des manuels scolaires. Selon Lanzmann, Dominique Borne y affirme : « Il faut bannir le mot “Shoah” des manuels, car c’est un mot étranger »[5]. Mais cette circulaire n'a jamais existé, comme le rappellent le ministre Luc Chatel dans Le Monde du 5 septembre 2011[6] et la Fondation pour la mémoire de la Shoah dans un communiqué. Le nouveau programme pour les classes de première (2010) comporte une question sur « La Seconde Guerre mondiale : guerre d'anéantissement et génocide des Juifs et des Tsiganes ».

Dominique Borne, nommément mis en cause par Claude Lanzmann, souligne alors : « l'enseignant emploie le ou les termes qu'il souhaite ; à lui de l'expliquer et de le replacer dans le contexte de son apparition. » Il explique qu’il est nécessaire de « laïciser l'enseignement de la Shoah », ajoute que « si on fait du terme de Shoah un absolu, on s'interdit tout débat sur le sens des mots », et se dit « convaincu qu'il faut traiter de ces événements en raison, et de manière laïque »[7].

D'après Le Monde[8], le rapport Obin est enterré à la suite d'un conseil de Dominique Borne au nouveau ministre de l'Éducation, François Fillon : « J’ai signalé au cabinet du ministre que ce rapport n’était pas un bon travail. Il tirait des conclusions générales d’une soixantaine de cas particuliers, ce qui est très peu ». Le rapport n'est publié qu’en mars 2005, à la suite de fuites dans la presse.

Publications[modifier | modifier le code]

Histoire[modifier | modifier le code]

  • Petits Bourgeois en révolte ? Le mouvement Poujade, Paris, Flammarion, coll. « L'histoire vivante », 1977[9]
  • Nouvelle histoire de la France contemporaine (en collaboration avec Henri Dubief), t. 13 : La Crise des années 30, 1929-1938, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points. Histoire » (no 113), , 322 p. (ISBN 2-02-010949-2)
  • Histoire de la société française depuis 1945, Paris, Armand Colin, 1988
  • « L'Europe dominante (1789-1914) », Histoire de l'Europe (Jacques Carpentier et François Lebrun, dir.), Paris, Le Seuil, 1990
  • La Société française. Des années 30 à nos jours, Paris, La Documentation française, 1996
  • « L'Europe réinvente la Méditerranée (1815-1945) », Histoire de la Méditerranée (Jacques Carpentier et François Lebrun, dir.), Paris, Le Seuil, 1998
  • La Méditerranée (co-dir. avec Jacques Scheibling), Paris, Hachette, 2002

Enseignement de l'histoire[modifier | modifier le code]

  • L'Enseignement de l'histoire en France, Paris, Universalia, 2001
  • Apprendre et enseigner la Guerre d'Algérie et le Maghreb contemporain (co-dir. avec Jean-Louis Nembrini et Jean-Pierre Rioux), Versailles, CRDP, 2002
  • « La coupole du Panthéon. Sur l'enseignement de l'histoire en khâgne », Printemps d'histoire. La khâgne et le métier d'historien. Pour Hélène Rioux, Paris, Perrin, 2004 — Mélanges en hommage à Hélène Rioux.
  • La Loi et l'Histoire, Paris, Universalia, 2007
  • Enseigner la vérité à l'école ?, Paris, Armand Colin, 2007
  • « Faire connaître la Shoah à l'école »[10], 2011
  • Quelle histoire pour la France ?, Paris, Gallimard, 2014

Institution éducative[modifier | modifier le code]

  • Le Manuel scolaire. Rapport au ministre de l'Éducation nationale, Paris, La Documentation française, 1998
  • L'Emploi du temps des élèves. Rapport au ministre de l'Éducation nationale (avec François Perret), Paris, La Documentation française, 2001
  • Laïcité, Vérité, Enseignement (dir.), Dijon, CRDP, 2006
  • Enseigner les faits religieux (codir. avec Jean-Paul Willaime), Paris, Armand Colin, 2007

Autres publications[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Marie-Thérèse Frank, Martine Allaire et Dominique Borne, « N° 7 — Dominique BORNE », Publications de l'Institut national de recherche pédagogique, vol. 1, no 3,‎ , p. 28–30 (lire en ligne, consulté le ).
  2. Arrêté du 12 décembre 2002 nommant M. Dominique Borne doyen de l'inspection générale de l'éducation nationale.
  3. Voir sur academiedenimes.org.
  4. Voir sur radio-france.fr.
  5. a et b Claude Lanzmann, « Contre le bannissement du mot “Shoah” des manuels scolaires », Le Monde,‎ (lire en ligne) :

    « Une circulaire parue dans le bulletin officiel spécial n°7 de septembre 2010 de l'éducation nationale insiste sur la nécessité de prendre cette mesure. »

  6. Luc Chatel, « "Que Claude Lanzmann se rassure" », Le Monde,‎ (lire en ligne) :

    « Ni le mot "Shoah" ni l'histoire de ce crime ne disparaissent de l'école, bien au contraire. »

  7. Source : revue L'Histoire, octobre 2011.
  8. Samuel Blumenfeld et Dominique Perrin, "Les Territoires perdus de la République, retour sur près de vingt ans de polémique autour de la laïcité à l’école", Le Monde, .
  9. Compte rendu de Maurice Agulhon, Annales ESC, 1978, vol. 33, p. 855-856.
  10. Voir sur anti-rev.org.
  11. Voir sur iesr.ephe.sorbonne.fr.

Liens externes[modifier | modifier le code]