Domdidier — Wikipédia

Domdidier
Domdidier
Le château de Domdidier.
Blason de Domdidier
Héraldique
Administration
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Canton Drapeau du canton de Fribourg Fribourg
District Broye
Commune Belmont-Broye
NPA 1564
No OFS 2013
Démographie
Population
permanente
3 064 hab. (avant la fusion)
Densité 344 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 52′ 00″ nord, 7° 00′ 42″ est
Altitude 441 m
Superficie 8,91 km2
Divers
Langue Français
Localisation
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Domdidier

Domdidier (Dondedi Écoutez en patois fribourgeois) est une localité et une ancienne commune suisse du canton de Fribourg, faisant partie depuis le 1er janvier 2016 de la commune fusionnée de Belmont-Broye et située dans le district de la Broye.

Géographie[modifier | modifier le code]

Bordé au nord par les rivières de la Broye et de l'Arbogne, au sud par les pentes du domaine forestier du Belmont, Domdidier se situe au cœur de la Basse-Broye, à mi-chemin entre Lausanne et Berne. Domdidier comprend la localité du même nom et ses hameaux Coppet, Eissy et Granges-Rothey[1]. À 8 kilomètres au nord se trouvent les rives et les plages bordant le lac de Neuchâtel et à 6 kilomètres au nord-est, celles du lac de Morat.

Selon l'Office fédéral de la statistique, l'ancienne commune de Domdidier couvre 8,91 km2. 15,8 % de cette superficie correspond à des surfaces d'habitat ou d'infrastructure, 68,0 % à des surfaces agricoles, 15,1 % à des surfaces boisées et 1,1 % à des surfaces improductives[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Le nom de Domdidier s'est écrit tour à tour Donno Desiderio (vers 1158), Dundedier (1215), Dongnodiderio (1267), c'est-à-dire domnus Desiderius, « Saint Didier », auquel l'église du village est dédiée[3].

L'occupation du territoire de Domdidier date au moins de l'époque romaine comme en témoignent quelques vestiges. La ville voisine d'Aventicum, ancienne capitale de l'Helvétie romaine, était entourée de villae qui ont probablement été anéanties à la suite des invasions germaniques[4]. Ceci expliquerait que le nom du village (comme pour les localités avoisinantes) soit une forme latine plus tardive d'origine chrétienne et que des toponymes plus anciens aient disparu[5].

Domdidier n'apparaît dans les sources historiques qu'au XIIe siècle. À cette époque, le village appartient aux comtes de Neuchâtel, vassaux de l'Empereur germanique[1]. Sur place, les Neuchâtel sont représentés par une famille noble qui adopte le nom de la localité et qui le détient entre le XIIe et le XIVe siècle[1]. De cette famille on connaît notamment Ulrich de Domdidier (1158) et Rodolphe de Domdidier (1180)[6]. Les nobles de Domdidier et leur village passent ensuite sous la domination des seigneurs de Montagny dès le milieu du XIIIe siècle[1]. Toute la Suisse romande subit alors petit à petit l'influence du comté puis duché de Savoie.

En 1478, après les guerres de Bourgogne et la défaite de Charles le Téméraire, Domdidier est vendu par la Savoie à la ville et futur canton de Fribourg avec toute la seigneurie de Montagny qui devient un bailliage. Le siècle suivant voit la reconnaissance des franchises et privilèges villageois par le gouvernement cantonal[3].

En 1625, Jean de Fégely, capitaine au service du roi de France, dote Domdidier de sa première école[1].

Dès l'époque romaine, le territoire de Domdidier s'est trouvé sur un axe de communication nord-sud important et a eu l'occasion de voir passer quelques hommes célèbres. En 1777, par exemple, l'empereur d'Allemagne Joseph II reçut les honneurs d'une sentinelle placée par le gouvernement à l'entrée de Domdidier. Le 25 novembre 1797, Napoléon Bonaparte prit son petit déjeuner à l'auberge de la Croix-Blanche alors qu'il se rendait au Second congrès de Rastatt[7].

L'entretien de cet axe routier cependant n'a pas toujours été parfait et a même amené la population à se rebeller contre l'État. En effet, en 1831, constatant que la route était endommagée, le gouvernement de Fribourg exige de la population qu'elle remédie au problème en se soumettant aux corvées légales de transport du gravier. Les habitants de la commune refusent en se retranchant derrière leurs anciennes franchises. Le 23 mars 1832, le gouvernement cantonal décide de contraindre les villageois par la force. Le 29 mars, quatre compagnies d'infanterie entrent dans Domdidier et reçoivent la soumission de la population[8]. En guise de réconciliation, Diderains et représentants de l'État auraient partagé le gâteau à l'oignon qui serait donc à l'origine du surnom des habitants de la commune : les Oignons[9]. Le récit de cet évènement a été repris en 1995 dans une pièce de théâtre écrite par Pascal Corminboeuf et mise en scène en plein air par la troupe locale Ludimania[10].

En 1876, la gare de Domdidier voit le jour lors de la création de la ligne de chemin de fer Palézieux-Lyss[1].

L'actuel château de Domdidier, situé au centre du bourg, a été bâti au XVIe siècle[11]. Abritant autrefois la famille Fégely, puis des religieuses, il a été complètement rénové par son propriétaire privé entre 2005 et 2007.

À quelques pas du château, se trouve l'actuelle église paroissiale, consacrée au saint patron de la commune, Didier, et qui a été construite entre 1837 et 1842. Auparavant, les paroissiens se rendaient à l'ancienne église du village, située sur un ancien temple romain, au bord de la route nationale. Aujourd'hui, il s'agit d'une chapelle dédiée à Notre-Dame de Compassion et dont la première construction remonte aux Ve – VIe siècles. Ses environs ont été l'objet de fouilles archéologiques dans les années 1980, puis à nouveau en automne 2013, permettant notamment la mise au jour d'une nécropole médiévale et d'un pan de l'antique route romaine d'Avenches[12].

Domdidier possède une deuxième chapelle, dans son hameau de Coppet : la chapelle Sainte-Anne, dont la fondation remonte à 1714 et qui a pu être bâtie grâce à une donation de Marie-Catherine Godel, fille d'un meunier de Coppet[13].

Depuis le 1er janvier 2016, les anciennes communes de Domdidier, Dompierre, Léchelles et Russy ont fusionné sous le nom de Belmont-Broye.

Économie[modifier | modifier le code]

Des entreprises comme Aldi Suisse, Von Bergen et Wago Contact sont implantées en zone industrielle dideraine, assurant ainsi des centaines d'emplois. Dans cette zone, se trouve également l'un des trois centres d'intervention de la police cantonale fribourgeoise (secteur nord) ainsi qu'un centre de l'Office de la circulation et de la navigation (OCN) du canton de Fribourg.

Commerces, éducation et transports[modifier | modifier le code]

Domdidier bénéficie de nombreux commerces et services : médecins, dentistes, vétérinaires, poste, banques, pharmacie, droguerie, home médicalisé, boulangeries, commerces d'alimentation, bijouterie, fleuriste, salons de coiffure, restaurants et bars.

Dans le domaine éducatif, les enfants peuvent y suivre un cursus scolaire obligatoire complet, de l'école enfantine jusqu'au cycle d'orientation en passant par l'école primaire. À cela s'ajoute une crèche ainsi qu'un service de garderie. Le cycle d'orientation accueille les élèves des trois dernières années d'école obligatoire de Domdidier et des villages alentour de la Basse Broye.

Au niveau des transports, Domdidier est traversé par la route nationale 1, à mi-chemin entre Lausanne et Berne. L'autoroute A1, qui traverse la Suisse d'Ouest en Est, dispose d'un accès à 2 minutes du centre de Domdidier avec la sortie d'Avenches.

En ce qui concerne le rail, Domdidier est desservi par la ligne de train S9 du RER Vaud qui relie Lausanne à Kerzers, via Payerne et Morat, et à certaines heures par la ligne S5 du RER bernois à destination de Berne et Payerne. Pour les bus, la ligne 544 des TPF relie Fribourg à Gletterens via Domdidier. Finalement, la ligne 556 des TPF Rueyres-les-Prés - Villarepos connecte Domdidier à d'autres localités environnantes. Deux arrêts sont parcourus par les bus, l'un à la gare et l'autre au CO.

Loisirs et manifestations[modifier | modifier le code]

Un grand nombre de sociétés locales proposent une palette de loisirs et de sports tels que chant, fanfare, football, lutte, gymnastique ou théâtre[14].

Pour les plus sportifs, des terrains de foot, de basket et de skater-hockey sont mis à disposition du public dans les quartiers du Pré-de-la-Cour et du Pâquier. Quant aux promeneurs et aux joggeurs, ces derniers peuvent se rendre au Parcours Vita de la Forêt de Chany ou sur les sentiers balisés de la Forêt du Grand Belmont.

Pour les amateurs de représentations théâtrales et musicales, la commission culturelle de Belmont-Broye propose différents spectacles dans leur programmation baptisée "Aulahop", d'après le nom de la salle où se tiennent les représentations, l'Aula du CO de Domdidier.

À la mi-septembre, le temps d'un week-end prolongé, se déroule la traditionnelle fête fribourgeoise appelée Bénichon, organisée par la Société de jeunesse de Domdidier. Tous les deux ans, en hiver, le Comptoir diderain réunit commerçants et artisans de Belmont-Broye et de la région. Finalement, à la belle saison, se tient un marché aux produits locaux chaque premier samedi du mois.

Personnalités[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

Selon l'Office fédéral de la statistique, Domdidier compte 3 064 habitants en 2022, ce qui en fait la deuxième localité la plus peuplée de la Broye fribourgeoise après Estavayer-le-Lac. Sa densité de population atteint 343,9 hab./km2.

Le graphique suivant résume l'évolution de la population de Domdidier entre 1850 et 2008[15] :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Article Domdidier dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  2. « Portraits régionaux 2021: chiffres-clés de toutes les communes » Accès libre [xls], sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
  3. a et b Jeanne Niquille, DHBS, p. 694.
  4. Max de Diesbach, NEF, p. 8
  5. Apollinaire Dellion, Dellion, p. 516-517
  6. Max de Diesbach, NEF, p. 10
  7. Max de Diesbach, NEF, p. 17
  8. Max de Diesbach, NEF, p. 17 (qui cite H. de Schaller, Souvenir d'un officier fribourgeois, Fribourg, 1890, p. 152)
  9. Historique de la commune de Domdidier sur le site officiel de la commune de Domdidier (consulté le 4 août 2012)
  10. La guerre du gravier sur le site de la troupe dideraine Ludimania (consulté le 4 août 2012)
  11. Heribert Reiners, Die Burgen und Schlösser des Kantons Freiburg, Bâle, E. Birkhäuser, 1937, p. 67
  12. Pour plus de détails sur cette chapelle et ses états successifs, on pourra consulter l'ouvrage archéologique de Philippe Jaton, Domdidier : chapelle Notre-Dame-de-Compassion (1992) ; voir aussi: http://www.24heures.ch/vaud-regions/nord-vaudois-broye/trentaine-squelettes-mis-jour-archeologues/story/16185002.
  13. Apollinaire Dellion, Dellion, p. 521-522
  14. cf. la liste des sociétés locales culturelles et sportives sur le site de la commune (pages consultées le 4 août 2012)
  15. [zip] « Évolution de la population des communes 1850-2000 », sur Office fédéral de la statistique (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Apollinaire Dellion, « Domdidier », dans Dictionnaire historique et statistique des paroisses catholiques du canton de Fribourg, t. 3-4, Genève, Slatkine Reprints, , p. 516-531
  • Max de Diesbach, « Le village de Domdidier », dans Nouvelles Étrennes fribourgeoises, Fribourg, (lire en ligne), p. 8-18
  • Philippe Jaton, Willi Schoch et Bruno Kaufmann, Domdidier : chapelle Notre-Dame-de-Compassion, Fribourg, Éditions universitaires,
  • Jeanne Niquille, « Domdidier », dans Dictionnaire historique et biographique de la Suisse, t. 2, Neuchâtel, , p. 694
  • Article Domdidier dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.

Lien externe[modifier | modifier le code]