Dob-dob — Wikipédia

Deux Shengo (tibétain ཞལ་ངོ, Wylie : zhal ngo) lors des festivités du Losar en 1939 à Lhassa

Les dob-dob (tibétain ལྡོབ་ལྡོབ་, Wylie : ldob ldob) sont des moines tibétains entraînés aux arts martiaux, qui avaient pour rôle d'assurer la sécurité dans les trois principaux monastères guélougpa de Lhassa (Séra, Ganden et Drépung)[1]. À l'intérieur de l'institution monastique, les dob-dob n'ont pas d'appellation officielle, on les dénomme en fonction de leur « rang » : Dge tshul, Dge slong, Mkhan po, etc.[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Selon Rolf Stein les aspects historiques des dob-dob sont méconnus[3].

Le rôle de moines-policiers dévolu à certains dob-dob du monastère de Drépung remonterait au 5e dalaï-lama, lequel, pour symboliser la nature spirituelle et temporelle de son autorité, faisait passer durant le festival de Mönlam la juridiction civile et pénale de l'aristocratie laïque au clergé[citation nécessaire][4].

L'historien tibétain K. Dhondup mentionne qu'au XVIIe siècle le régent Sangyé Gyatso questionna un dob-dob pour connaître son opinion sur le gouvernement tibétain[5].

Il se produit un incident majeur en 1954, lorsque l'administration chinoise au Tibet interdit aux dob-dob d'assurer la sécurité lors des fêtes de Mönlam[citation nécessaire][6].

Tenue et armes[modifier | modifier le code]

Le médecin tibétain Tsewang Yishey Pemba décrit les moines-guerriers de Séra et de Drepung comme étant d'aspect rude, aux vêtements sales et graisseux[7].

L'ancien instructeur sportif autrichien Heinrich Harrer, qui allait souvent à Drépung s'entraîner avec les dob-dob, décrit ces derniers comme une organisation interdite mais tolérée de moines-soldats portant un brassard rouge, se grimant le visage avec de la suie, portant à la ceinture une énorme clé servant de matraque ou de projectile, et souvent armés d'un couteau de cordonnier. Ils avaient une démarche provocatrice et avaient vite fait de frapper, il valait mieux s'effacer sur leur passage[8]. Sir Charles Bell indique qu'ils portaient des cheveux longs[9] tandis qu'Harrer écrit qu'ils mettaient des épaulettes pour avoir l'air plus impressionnant[10].

Fonctions[modifier | modifier le code]

Melvyn C. Goldstein qualifie le dob-dob d'« épine dorsale du monastère »[11]. Selon Lydia Aran, les moines de combat dob-dob représentaient 15 % des moines des grands monastères gélougpa à l'intérieur et aux alentours de Lhassa[12].

Moines à tout faire[modifier | modifier le code]

Les dob-dob faisaient partie des moines sécularisés qui ne poursuivaient pas d'études monastiques supérieures et étaient chargés de travaux matériels et artisanaux[13], comme bâtir une nouvelle maison, faire le thé, transporter des denrées, accomplir les corvées de bois et d'eau[14]. À Lhassa, les moines de Drépung exerçaient des fonctions de maintien de l'ordre public lors des deux grandes fêtes religieuses annuelles tandis que dans le Kham ils faisaient office de service d'ordre lors des processions religieuses. Enfin, ils servaient de gardes du corps aux dignitaires monastiques en voyage[15].

Selon le Gekoe Lobsang Samdup, un ancien dob-dob du monastère de Ganden, les dob-dob y formaient une communauté monastique qui remplissait diverses tâches, comme jouer du dungchen, et d'autres instruments de musique religieux, et la plupart des travaux lourds dans le monastère, par exemple pour terminer des constructions ou des réparations. Au moment des festivals religieux, ils décoraient aussi le monastère. Quand des pique-niques étaient organisés, ils mettaient en place des tentes pouvant accueillir jusqu'à 100 moines. Quand le dalaï-lama se rendait à Ganden, les dob-dob lui préparaient une tente élaborée. Dans les collèges des monastères, des moines riches leur demandaient certaines tâches contre de l'argent, et ils devenaient finalement assez riches, formant une communauté efficace. La mauvaise réputation des dob-dob venait d'un groupe agressif de moines qui prenaient rang entre les dob-dob et les moines occupés à l'étude mais dès qu'ils rejoignaient Ganden, ils apprenaient à se maîtriser et se discipliner[16].

Moines-policiers[modifier | modifier le code]

Un moine-policier lors des festivités du Losar en 1939 à Lhassa

Chaque année, une vingtaine de dob-dob du monastère de Drépung assuraient la fonction de moines-policiers (guéyok) pour aider au maintien de l'ordre durant les 22 jours du festival de Mönlam, maîtrisant les foules turbulentes avec efficacité[17].

Ils portaient des vêtements rembourrés et tenaient un long bâton de bois ou une branche servant à maîtriser la foule[18].

Moines-gardes du corps[modifier | modifier le code]

Sir Charles Bell rapporte qu'on louait les services des dob-dob à des fins d'attaque ou de défense. Ainsi, les hauts lamas qui avaient à voyager dans des régions infestées de brigands engageaient des dob-dob comme gardes du corps[19].

Selon Tashi Khedrup, ancien moine dob-dob du monastère de Séra, ils assuraient la sécurité dans les monastères et la fonction de garde du corps de grands lamas lors de leurs déplacements au Tibet[20].

Moines-soldats[modifier | modifier le code]

Armée tibétaine (1939)

Selon Rolf Stein, on peut reconnaître dans les dob-dob les moines-guerriers de la Chine et du Japon[21].

Selon le spécialiste des religions Odon Vallet, le bouddhisme tibétain n'a pas toujours été un modèle de non-violence et les rivalités entre écoles se sont souvent réglées de manière musclée, par l'intermédiaire de moines-soldats[22]. Selon Lydia Aran, des monastères tibétains entretenaient des armées privées qui étaient déployées en cas de conflit avec le gouvernement local ou avec d'autres monastères ou parfois même entre différentes écoles à l'intérieur d'un même monastère[23]. Tsewang Pemba déclare pour sa part que les dob-dob se transformaient en guerriers fanatiques lorsque leur monastère se trouvait en péril[24].

Selon Christopher Hale, à l'époque de l'expédition allemande au Tibet (1938-1939), le nombre de moines de combat dépassait de loin les effectifs de l'armée tibétaine, forte d'à peine plus de 1 500 soldats dépenaillés. Ce furent les dob-dob qui combattirent avec le plus d'acharnement les troupes de Younghusband en 1904[25].

Compétitions athlétiques[modifier | modifier le code]

Les dob-dob des divers monastères étaient toujours en guerre les uns contre les autres, ce qui constituait un exutoire pour leur trop-plein d'énergie. Leur pugnacité s'épuisait aussi dans des compétitions athlétiques entre monastères rivaux. Ayant un plus grand éventail d'athlètes que les autres monastères, Drépung était généralement vainqueur[26].

Chaque année, une compétition sportive était organisée entre Séra et Drépung, donnant lieu à de sanglants combats. L'arme de prédilection des dob-dob était la clé tibétaine, qui servait à fermer la porte d'entrée des monastères. Mesurant un pied de long et pesant plus d'une livre, elle était attachée au poignet du dob-dob par une lanière de cuir pour être jetée sur le crâne de l'adversaire. Arme redoutable, la clé pouvait faire éclater même le crâne le plus épais[27].

Mœurs[modifier | modifier le code]

En 1964, Melvyn C. Goldstein, anthropologue américain, spécialiste du Tibet, décrit en détail, dans A Study of the LDABB LDB, les mœurs homosexuelles des dob-dob : selon lui, chez les moines tibétains, et surtout chez les dob-dob, l'homosexualité, bien que constituant un péché, était répandue. Elle se pratiquait entre les cuisses du compagnon, depuis l'arrière, de façon à ne pas enfreindre l'interdiction de rapports sexuels au moyen des orifices usuels. Une bonne partie des rixes entre dob-dob et laïcs et entre les dob-dob eux-mêmes découlaient du penchant très répandu chez ces derniers pour l'homosexualité et, partant, de leur habitude d'enlever des jeunes garçons ou des adultes pour assouvir leurs désirs. L'enlèvement d'un jeune garçon se produisait lorsque celui-ci ne répondait pas aux avances qui lui étaient faites, il était alors emmené au monastère et y passait la nuit s'il s'agissait d'un des trois grands monastères de Lhassa, en raison de leur éloignement de la ville. Les dob-dob s'en tiraient car leurs victimes craignaient des représailles si elles se plaignaient mais surtout en raison des stigmates attachés au fait d'avoir été compagnon sexuel contre son gré (« mgron po »). Les rixes entre dob-dob survenaient pour savoir lequel d'entre eux était le propriétaire d'un « mgron po » consentant. Des escarmouches se produisaient également avec des enfants qui se regroupaient pour éviter d'être enlevés et se défendaient à coups de couteau ou par des jets de pierres[2].

Dans son autobiographie, Mémoires d'un moine aventurier tibétain, publiée en 1998, l'ancien moine dob-dob Tashi Khedrup, affirme que la mauvaise réputation que des livres en Occident ont faite aux dob-dob en en faisant des bagarreurs, des tyrans violents terrorisant les autres moines et se prêtant à des pratiques immorales n'est pas toute la vérité : les dob-dob étaient connus pour leur bravoure et leur générosité ; il reconnaît toutefois qu'ils se battaient pour de jeunes favoris, ajoutant qu'on ne pouvait guère s'attendre à autre chose dans une communauté d'hommes et de garçons. Pour ces moines, enlever le fils d'une riche famille de Lhassa était traditionnellement un défi[28]. Tashi Khedrup mentionne aussi que des dob-dob fréquentaient les restaurants, les salles de jeu, et qu'ils couraient les filles[29],[30].

L'ancien danseur, puis professeur d'anglais, Tashi Tsering, lui-même « drombo » (« mgron po »), littéralement « invité » ou, par euphémisme, « compagnon homosexuel passif »[31] d'un moine de haut vol[32], rapporte dans ses mémoires avoir été enlevé et séquestré quelques jours par un dob-dob avant de parvenir à s'échapper. Personne ne put rien faire pour l'aider, ce dob-dob étant connu pour sa férocité avait toujours un poignard sur lui[33]. Il écrit que les dob-dob de Séra étaient notoirement connus pour leurs activités de prédation sexuelle à l'encontre des jeunes garçons de la ville. Aussi la plupart des écoliers de Lhassa s'efforçaient-ils de rentrer chez eux en groupe pour ne pas leur servir de gibier[34]. Patrick French, qui a rencontré Tashi Tsering à Lhassa en 1999[35], indique que Tashi Tsering lui a confié qu'avec le recul, il voyait les « pratiques sexuelles de l'ancien Tibet, comme une question d'habitudes et de conventions, la conséquence sociale acceptée de personnes exploitant les vides des règles religieuses »[33].

Tashi Tsering évoque également la fermeture de l'école anglaise de Lhassa en 1944 à la suite des menaces de viols proférées par des dob-dob à l'égard des élèves[36]. Kashopa donne une autre version de cette histoire. Selon cet ancien ministre, ce sont les factions monacales et laïques de l'ancien régent Reting Rinpoché qui lancèrent des rumeurs dans les trois monastères principaux, Séra, Drepung et Ganden, au sujet de l'école, l'accusant de conceptions hostiles à la religion bouddhiste du Tibet. Les abbés et les représentants de ces monastères décidèrent de rencontrer le régent Taktra Rinpoché et le Kashag pour leur demander de fermer l'école ouverte sans l'accord de l'assemblée nationale, ajoutant que si leur demande n'était pas prise en considération, ils rassembleraient un grand nombre de dob-dob pour la détruire. Les ministres défendirent l'école, qui avait été ouverte avec l'aval du régent et constituait un projet commun des gouvernements tibétain et britannique et serait utile aux besoins politiques actuels et à venir du Tibet. Les abbés menacèrent de fermer l'école par la force et de faire ramener par des moines policiers les élèves à leurs familles qui étaient de toute façon attachées à l'un des trois monastères. La plupart des dignitaires et des aristocrates ne souhaitaient pas la fermeture de l'école, mais la crainte et les rumeurs au sujet des dob-dob détruisant l'école et enlevant les élèves circulèrent à Lhassa, obligeant le Kashag à fermer l'école britannique[37].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Kunzang Dechen Lingpa Rinpoche, extrait de biographie.
  2. a et b (en) Melvyn C. Goldstein, A Study of the LDABB LDB, in Central Asiatic Journal, 1 x (2), 1964, pp. 123-141, en part. pp. 134-136.
  3. Rolf Stein, Tibetan Civilization, Stanford University Press, 1972, (ISBN 0804709017 et 9780804709019) p. 141 : « Little is known of them, and still less of their history. »
  4. Michael Harris Goodman, Le Dernier Dalaï-Lama ?, traduction de l'anglais Sylvie Carteron et Catherine Béranger, postface Jean-Paul Ribes, Éditeur Claire Lumière, 1993, (ISBN 2905998261) p. 52.
  5. (en) K. Dhondup , The water-horse and other years: a history of 17th and 18th century Tibet, 1984, LTWA, p. 36 : : « Of his numerous disguises, there is a story that once the Desi in masquerade questioned a monk Dob-dob for the latter's opinion on the Tibetan government. Promptly, the Dob-dob told the disguised Desi: "DebarShung is the concern of Desi Goleb." »
  6. Michael Harris Goodman, op. cit., p. 178-179.
  7. Tsewang Y. Pemba, Tibet, ma patrie (Young Days in Tibet), traduit de l'anglais par Marie-Claire Panzani, Éditions Pierre Horay, 1958, 225 p., p. 99.
  8. (en) Heinrich Harrer, Seven years in Tibet (Sept Ans d'aventures au Tibet), translated from the German by Richard Graves; with an introduction by Peter Fleming; foreword by the Dalai Lama, E. P. Dutton, 1954 : « The red-cowled forms are not all gentle and learned brothers. Most of them are rough, tough fellows for whom the whip is not discipline enough. The worst of them belong to the unauthorized but tolerated organization of the Dob-Dobs, or monkish soldiery. They wear a red armband and blacken their faces with soot. In their belts they stick a huge key, which they can use as a cosh or a missile, and they often have a sharp cobbler's knife in their pockets. Many of them are well-known bullies. Their gait is provocative, and they are quick to strike. Sensible people give them a wide berth. »
  9. Charles Bell, op. cit., p. 224 : « They keep their hair long and their skirts short [...]. »
  10. Heinrich Harrer, Sept ans d'aventures au Tibet, Arthaud, 1954, p. 160 : « Pour augmenter encore leur carrure, ils ne dédaignent pas de rembourrer leur robe aux épaules. »
  11. (en) Melvyn C. Goldstein, 1964, op. cit., p. 136 : « The Ldab ldob is the backbone of the monastery. »
  12. Lydia Aran, op. cit. : « Fighting “dobdos” were known to constitute 15 percent of the monks of the great Gelugpa monasteries in and around Lhasa ».
  13. Michael Harris Goodman, op. cit., p. 51.
  14. Tsewang Pemba, Tibet, ma patrie (Young days in Tibet), traduit de l'anglais par Marie-Claire Panzani, Pierre Horay, 1958, 225 pages, p. 99.
  15. Melvyn C. Goldstein, 1964, op. cit., p. 136 : « The Ldab ldob is the backbone of the monastery. He performs the majority of the manual labor in the monastery - building a new house, making tea, or transporting goods from place to place. At the time of Smon lam and Tshogs mchod in Lhasa, the monks of 'Bras spungs are put in charge of that city. The head of the monastic police force is the Zhal ngo. Under him there is a large force of Dge g. yog (dge skos g. yog po) who are recruited from the Ldab ldobs and who function as police during the two religious holidays. [...] In Khams, also, the Ldab ldobs are used for police purposes at the time of religious processions. The Ldab ldobs march at the head of processions clearing the road of crowds. [...] Whenever the religious officials of the monastery have to travel to remote areas, Ldab ldobs serve as bodyguards. »
  16. Gekoe Lobsang Samdup, Brian Harris et Heather Wardle, Tibetan Voices, Pomegranite, , 103 p. (lire en ligne)
  17. Michael Harris Goodman, op. cit., p. 52.
  18. The Tibet Album, Dobdob monk policemen outside the Jokhang : « Monk policemen, dobdob (ldob ldob) outside the entrance to the Shira gate on the south side of the Jokhang during Monlam Torgyap. They are wearing padded clothing and holding long wooden staves and branches used to control the crowds during the Great Prayer Festival (Monlam Chenmo). »
  19. (en) Charles Bell, Portrait of a Dalai Lama: The Life and Times of the Great Thirteenth, Wisdom Publications, 1987, p. 312 : « People hire them for purposes of attack and defense; in fact, lamas travelling in places infested with robbers may take some of them as bodyguards. »
  20. Tashi Khedrup et Hugh E. Richardson, Mémoires d'un moine aventurier tibétain, Picquier, 1998, (ISBN 2-87730-397-7).
  21. Rolf Stein, ibid « we can recognize in them the tradition of the warrior monks, so important in China and Japan »
  22. Philippe Couanon et Laetitia Luzzi, Le Tibet contemporain, site Les Amis de l'Université [de la Réunion], 12 mai 2009 : « "Le bouddhisme tibétain n'a pas toujours été un modèle de non-violence et les écoles rivales ont souvent réglé leurs comptes de manière musclée, par l'intermédiaire des (...) moines-soldats" (Odon Vallet, in Le Monde, 1995). »
  23. (en) Lydia Aran, Inventing Tibet, Commentarymagazine.com, January 2009 : « Tibetan monasteries maintained private armies that were deployed in conflicts with the local government, with other monasteries, and sometimes even among schools within the same monastery. »
  24. Tsewang Pemba, Tibet, ma patrie (Young days in Tibet), traduit de l'anglais par Marie-Claire Panzani, Pierre Horay, 1958, 225 p., p. 99.
  25. (en) Christopher Hale, Himmler's Crusade. The Nazi Expedition to Find the Origins of the Aryan Race, John Wiley & Sons, Hoboken (NJ), 2003, 422 p., chap. 10 (non paginé) : « At least 15 per cent of the monks were dobdos, or 'fighting monks'. Dobdos were trained in combat, dressed to kill and usually acted as bodyguards. They far outnumbered the ill-equipped Tibetan Army, which could muster a mere fifteen hundred ragged soldiers. It was the dobdos who fought hardest against Younghusband […]. »
  26. Heinrich Harrer, Seven Years in Tibet, op. cit. : « In peacetime, too, they have opportunities for getting rid of their superfluous energy, as the Dob-Dobs of the different monasteries are always at war with one another. It is fair to add that their differences are not always settled by violence, and that some of their pugnacity is expended in athletic contests between rival monasteries. Drebung is usually the victor, having a larger choice of athletes than its competitors. As a former sports instructor, I often used to go to Drebung, and the monks were always glad to have me taking part in their training. This was the only place in Tibet where I found men with athletic figures and trained muscles. »
  27. Tsewang Y. Pemba, Tibet, ma patrie (Young Days in Tibet), traduit de l'anglais par Marie-Claire Panzani, Éditions Pierre Horay, 1958, 225 p., pp. 99-100.
  28. (en) Tashi Khedrup, Adventures of a Tibetan Fighting Monk, ed. Tadeusz Skorupski, comp. Hugh Richardson, Orchid Press, Bangkok, 1998 : « I know that they have been given a bad name in western books, as quarrelsome, violent bullies who terrorized other monks and went in for immoral practices. Any Tibetan will tell you that they are not only often amazingly strong and brave, but are also famous among all for open-handed generosity. It is true that they often fight, but what else can be expected if they are allowed to cultivate strength and daring? And it is true that their fights were often about favourite boys, but what else can be expected in a community of only men and boys? [...] It was a long-standing challenge to the Dob-dob to try to carry off some boy of a good family from Lhasa; and that led to fights in the city. »
  29. Tashi Khedrup, op. cit., pp. 106-107.
  30. Tashi Khedrup, Mémoires d'un moine aventurier tibétain, p. 78 : « Je sais que dans les livres occidentaux, les dob-dob sont souvent décrits comme des bagarreurs, de violents tyrans qui terrorisent les autres moines, s’adonnant à des pratiques immorales. Ce n'est nullement la vérité. Tout Tibétain vous confirmera qu'ils sont aussi connus pour leur force et leur bravoure que pour leur immense générosité. C'est vrai aussi qu'ils se battent pour de jeunes favoris, mais une fois encore, que doit-on attendre d'une communauté d'hommes et de garçons ? Ce type de comportement n'était pas aussi mal jugé et, vraisemblablement, les nobles de Lhassa préféraient que les moines restent entre eux plutôt que de tourner autour de leurs femmes et de leurs filles. Finalement, ces combats et ces favoris étaient une manière de jeu. C'était un vieux défi chez les dob-dob que d'entraîner le fils d'une riche famille de Lhassa, ce qui déclenchait des bagarres en ville. »
  31. (en) Melvyn C. Goldstein, William R. Siebenschuh, Tashi Tsering, The struggle for modern Tibet: the autobiography of Tashi Tsering, M. E. Sharpe, 1999, 207 p., p. 29 : « The Tibetan word for a boy in my situation is drombo. In our language the word literally means "guest," but it also is a euphemism for "homosexual (passive) partner." »
  32. (en) Colin MacKerras, The New Cambridge Handbook Of Contemporary China, Cambridge University Press, 2001, 313 pages, p. 148 : « The central figure of this biography is a Tibetan who left Tibet in the late 1950s [...] becoming a homosexual sex-toy for a well connected monk. »
  33. a et b Patrick French, Tibet, Tibet Une histoire personnelle d'un pays perdu, traduit de l'anglais par William Oliver Desmond, Albin Michel, 2005, p. 252-253.
  34. Melvyn Goldstein et al., op. cit., p. 29 : « The monks of Sera included many famous dobdos, or "punk" monks. [...] They were also notorious for fighting with each other to see who was toughest and for their sexual predation of lay boys. All schoolboys in Lhassa were fair game for these dobdos, and most tried to return from school in groups for protection against them. »
  35. Patrick French, op. cit. p. 203
  36. Melvyn C. Goldstein, William R. Siebenschuh, Tashi Tsering, op. cit., p. 187 : « dobdo monks known for their wild behavior threatened to steal the students for homosexual purposes unless the school was terminated. »
  37. Claude Arpi, Long and dark shall be the night : the Karma of Tibet, Éditions Auroville Press, Auroville, 2002. : « According to Kashopa it was “the monk and lay factions of the exregent Reting which began to instigate rumours against this school specially in the three major monasteries of Sera, Drepung and Ganden accusing the school of inimical designs on the Buddhist religion of Tibet [...] the abbots and representatives of the three monasteries resolved first to approach the regent Tagdra and the Kashag to request them to consider closing the English school [...]. They further resolved that if the regent and the Kashag does not take their request into consideration, the three monasteries will collect a large number of monk Dob-Dobs who will gather in Lhasa and destroy the school then and there. ” [...] The abbots told the Kashag that ”recently an English school was opened at Lhasa without discussing the matter in the National Assembly and as the school was harmful to the religion and politics of Tibet, they felt concerned to question on the why's and how's of this school.” [...] The ministers tried to defend the opening of the school and argue that they had taken prior permission from the Regent; it was a joint project between the Tibetan and British Governments; it would be useful to the present and future political requirements of Tibet. The abbots did not accept the argument [...] There were determined to close it down. The abbots further threatened that the school will be closed by force and the monk policemen will forcefully take away the students to their families which were in any case attached to one of the three monasteries. [...] Though most of the officials and the aristocrats were not keen to close the school, fear entered the Tibetan capital and wild rumours about the dob dobs destroying the school and kidnapping the students began circulating. At the end, there was no alternative for the Kashag but to decide to close a British school. »

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