Djebel Boukornine — Wikipédia

Djebel Boukornine
Vue sur le massif du Djebel Boukornine.
Vue sur le massif du Djebel Boukornine.
Géographie
Altitude 576 m
Massif Dorsale tunisienne
Coordonnées 36° 42′ 18″ nord, 10° 20′ 00″ est
Administration
Pays Drapeau de la Tunisie Tunisie
Gouvernorat Ben Arous
Géolocalisation sur la carte : Tunisie
(Voir situation sur carte : Tunisie)
Djebel Boukornine

Le djebel Boukornine (arabe : جبل بوقرنين), aussi orthographié djebel Bou Kornine ou appelé encore mont Bou Kornine, désigne un massif montagneux ainsi que son point culminant qui domine le golfe de Tunis et surplombe la ville de Hammam Lif, au nord de la Tunisie. Le massif, étendu sur 3 600 mètres du nord au sud et 1 800 mètres d'est en ouest, constitue le dernier maillon de la dorsale tunisienne.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la montagne vient de l'arabe tunisien bou kornine qui signifie « celui aux deux cornes ». Elle le doit aux deux points culminants d'une altitude de 576 et de 493 mètres qui constituent son sommet. D'ailleurs, à l'époque carthaginoise, une aire sacrée y est dédiée à Ba'al Kornine, « seigneur aux deux cornes » en langue punique, nom que les Romains transcrivent en Balcaranensis.

Géographie[modifier | modifier le code]

Aperçu de la végétation du massif.

Culminant à 576 mètres[1], le djebel Boukornine est constitué par des affleurements de calcaire jurassique résistants, plissés et faillés. La crête dominant Borj Cédria est formée de terrains calcaires et marneux du Crétacé, moins résistants dans leur ensemble.

Faune et flore[modifier | modifier le code]

Les versants de la montagne sont couverts de pins d'Alep et de thuyas. Le parc est aussi considéré comme le seul lieu en Afrique du Nord à abriter le cyclamen de Perse (cyclamen persicum)[2]. Un festival annuel est dédié aux cyclamen, pendant lequel les visiteurs du parc peuvent ramasser librement les petites fleurs odorantes.

Le parc abrite le plus petit mammifère connu au monde, la musaraigne étrusque (Suncus etruscus)[3].

Histoire[modifier | modifier le code]

En 1960, les premiers réémetteurs de télévision du pays sont installés sur la montagne.

Le site est victime d'incendies, notamment en juillet[4] et octobre 2011[5]. En 2022, un épisode se déclare et cause l'intervention d'hélicoptères bombardier d'eau des forces aériennes et d'une dizaine de véhicules de la protection civile[6].

Activités[modifier | modifier le code]

Protection environnementale[modifier | modifier le code]

Le massif est partie intégrante du parc national de Boukornine couvrant une superficie de 1 939 hectares et protégeant de nombreuses espèces végétales et animales.

Carrières[modifier | modifier le code]

En bordure du massif protégé, des carrières, toujours en activité, ont fourni de grandes quantité de marbre pour la décoration de nombreuses riches demeures, monuments publics, et entreprises du Grand Tunis[7]. Les carrières, situées dans le quartier de la cité Seltène à Borj Cédria (montagne Kedder du massif du Boukornine) fournissent des roches calcaires fossilières du Crétacé (âge cénomanien), grises, blanchâtres, rouges ou jaunâtres, identifiables à leur faciès particulier de type récifal ou para-récifal[8],[9].

Culture[modifier | modifier le code]

La silhouette à deux sommets, facilement reconnaissables, de la montagne du Boukornine est très souvent représentée dans les tableaux du peintre Jellal Ben Abdallah, non sans rappeler la façon dont le mont Fuji apparaît dans de nombreuses estampes japonaises[10],[7]. Le peintre, qui résidait à Sidi Bou Saïd et pouvait voir le Boukornine de l'autre côté du golfe de Tunis de sa fenêtre, a effectué de nombreuses études préliminaires autour de la montagne pour son œuvre, le « Dieu Boukornine »[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Zohra Lili Chabaane, Houcine Bouafif, Abdelhamid Khalidi, Hédia Chakroun et Régis Caloz, « Télédétection et analyse spatiale de la régénération forestière post-incendie dans le massif de Boukornine au sud de Tunis », Télédétection, vol. 5, nos 1-2-3,‎ , p. 163 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  2. « Le parc national de Boukornine », sur guide-voyage-tunisie.com (consulté le ).
  3. Zaher Kammoun, « Boukornine : où se trouve le plus petit mammifère du monde », sur zaherkammoun.com, (consulté le ).
  4. « Incendie dans la forêt de Djebel Boukornine », sur tunisienumerique.com, (consulté le ).
  5. « Incendie à la montagne de Boukornine », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
  6. « Incendie à Boukornine : les hélicoptères de l'armée en renfort », sur webdo.tn, (consulté le ).
  7. a et b Hatem Bourial, « Paysages de Tunisie : la beauté discrète du Boukornine », sur webdo.tn, (consulté le )
  8. « Le marbre en Tunisie », sur sites.google.com (consulté le )
  9. « Le marbre Kadhel, le marbre le plus fameux à Tunis », sur digybusiness.com, (consulté le ).
  10. a et b Rachid Barnat, « Jalel Ben Abdallah, le peintre artisan », sur kapitalis.com, (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Gilbert Castany, « Le Jurassique du Djebel Bou Kornine de Hammam-Lif », Bulletin de la Société des sciences naturelles de Tunisie, vol. 5 « 1950-1951 »,‎ , p. 195-204.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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