Ceratodontimorpha — Wikipédia

Dipneustes, Poissons pulmonés

Les Ceratodontimorpha (Dipneustes ou Poissons pulmonés) sont un super-ordre de poissons osseux de la classe des Sarcopterygii et le seul de la sous-classe des Dipnoi[1],[2].

Ces espèces ont la particularité d'être dotées d'un poumon[3] utilisé en complément de la respiration branchiale[4]. Elles étaient répandues dans le monde entier au Dévonien et au Trias, mais l'aire de distribution des six espèces et trois genres survivants au XXIe siècle est réduite à l'Amérique du Sud, à l'Afrique et à l'Australie, faisant de ces taxons des espèces reliques.

Ce groupe est connu depuis 1836, date à laquelle est décrite l'espèce Lepidosiren paradoxa par le zoologue viennois Leopold Fitzinger grâce à son collègue Johann Natterer qui l'a rapporté d'une expédition au Brésil, dans le bassin de l'Amazone[5].

Étymologie[modifier | modifier le code]

Du grec ancien δίς (dís, « deux fois ») et πνέω (pnéô, « respirer »). Ces animaux pratiquent en effet la respiration branchiale et pulmonaire.

Description[modifier | modifier le code]

Ils sont caractérisés par la présence d'un poumon fonctionnel en plus des branchies. Cet organe dérive de structures primitives qui ont évolué vers des vessies natatoires dans les lignées aquatiques comme les actinoptérygiens ou vers des poumons fonctionnels dans les lignées plus adaptées à la vie terrestre comme les dipneustes et les premiers tétrapodes.

  • Comme les autres sarcoptérygiens, leurs nageoires ventrales s'attachent sur la ceinture scapulaire par un seul os, annonçant les membres des tétrapodes. À savoir :
    • nageoire pectorale allongée, avec de nombreux mésomères ;
    • tubules rostraux ;
    • ramifications postérieures dans les ailerons dorsaux postérieurs.
  • Ils sont aussi caractérisés par des plaques dentaires broyeuses. L'émail de leurs dents entrant dans les cavités constituant la cosmine.
  • Os pinéal non entouré par les pariétaux.
  • Le canal sensoriel infraorbital suit la suture prémaxillaire.

Les dipneustes respirent à l'air libre et peuvent descendre jusqu'à 30 mètres de profondeur. Ils peuvent ramper dans la boue (Neoceratodus fosteri d'Australie). Certains dipneustes (Protoptère d'Afrique et Lépidosirène d'Amérique) s'enkystent en été : ils creusent un terrier dans la vase hors de l'eau en début de saison sèche et sécrètent un mucus qui les enferme dans un cocon ; ils peuvent y rester plusieurs années (en fonction de la durée de la sécheresse) avant d'en ressortir dès la première pluie[6],[7]. Ce cocon est, d'après de récentes découvertes, "un tissu vivant" possédant "des propriétés antimicrobiennes", un "système immunitaire externalisé"[8]

Liste des ordres, familles, genres et espèces[modifier | modifier le code]

Sous-classe des Dipnoi

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Meyer C., ed. sc., 2009, Dictionnaire des Sciences Animales. consulter en ligne. Montpellier, France, Cirad.
  2. Informations lexicographiques et étymologiques de « dipneuste » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  3. De l'eau à la terre, site du parc national de Miguasha
  4. « Le poisson à poumons, une bête d’évolution », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. (en) William E. Bemis, Warren W. Burggren, Norman E. Kemp, The Biology and Evolution of Lungfishes, A.R. Liss, , p. 7
  6. « Protopterus : définition de « protopterus » », sur La langue française (consulté le )
  7. Documentaire : Congo - Le fleuve de l'extrême (2014), Réalisation : Thomas Behrend
  8. Nathaniel Herzberg, « Le poisson à poumons - Une bête d'évolution » Inscription nécessaire, sur lemonde.fr, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Références taxonomiques[modifier | modifier le code]

Sous-classe Dipnoi[modifier | modifier le code]

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Super-ordre Ceratodontimorpha[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]