Diocèse de Grenoble-Vienne — Wikipédia

Diocèse de Grenoble-Vienne
(la) Dioecesis Gratianopolitana-Viennensis Allobrogum
Image illustrative de l’article Diocèse de Grenoble-Vienne
La cathédrale Notre-Dame de Grenoble.
Informations générales
Pays France
Rite liturgique romain
Type de juridiction diocèse
Affiliation Église catholique en France
Province ecclésiastique Lyon
Siège Grenoble
Diocèses suffragants aucun
Titulaire actuel Jean-Marc Eychenne
Langue(s) liturgique(s) français
Calendrier grégorien
Statistiques
Paroisses 46
Religieux 25
Religieuses 75
Territoire Isère
Population totale 1 243 597 hab.
Site web https://www.diocese-grenoble-vienne.fr/
Image illustrative de l’article Diocèse de Grenoble-Vienne
Localisation du diocèse
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Le diocèse de Grenoble-Vienne (en latin : diocesis Gratianopolitana-Viennensis Allobrogum) est un diocèse français suffragant de Lyon.

Depuis le 14 septembre 2022, Jean-Marc Eychenne en est l'évêque nommé, installé le 22 octobre 2022.

Géographie[modifier | modifier le code]

Les 560 paroisses du diocèse ont été regroupées en 1999 en 46 paroisses nouvelles[d 1]. Le site diocésien présente chacune d'elles sur son site à travers une « Carte du diocèse »[d 2], ainsi qu'une « Carte des paroisses et curés »[d 3].

En 2010, 228 prêtres sont incardinés dans le diocèse.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le diocèse de Grenoble a été fondé vers 380[1],[2], par la décision de l'empereur Gratien, sous la probable influence d'Ambroise de Milan et du pape Damase[3]. L'empereur donne son nom à l’antique Cularo, « Gratianopolis » (Grenoble)[2]. Son territoire est issu en partie de l'ancien diocèse romain de Vienne devenu un archidiocèse de Vienne[1].

Le diocèse de Vienne serait quant à lui le premier évêché fondé en Gaule, par saint Crescent, compagnon de saint Paul, vers 160. Il s'étendait sur l'essentiel du Viennois (Romans, La Tour-du-Pin, etc.) mais aussi sur le nord du Vivarais, sur la rive droite du Rhône (Condrieu, Annonay). Les archevêques étaient comtes de Vienne. Le diocèse a été supprimé en 1790. La titulature archiépiscopale a été relevée à la Restauration par l'archevêque de Lyon.

Le premier évêque connu de Grenoble est Saint Domnin, attesté vers 380[2]. Les évêques étaient princes de Grenoble. Le territoire du diocèse s'étendait sur une grande partie du Haut-Dauphiné, mais une partie de la Combe de Savoie (70 paroisses autour de Chambéry) en relevait également jusqu'au début du XVIIIe siècle. Était soumis à la juridiction de l'archevêque de Vienne les diocèses de Grenoble, Valence, Die, Viviers, Tarentaise, Genève et Maurienne.

Le siège épiscopal de Grenoble est retenu en 1791 pour l'établissement d'un diocèse correspondant au département de l'Isère[d 1]. Sont ainsi placées sous la juridiction de l'évêque de Grenoble des territoires relevant jusqu'alors des diocèses de Vienne (Nord-Isère), mais aussi de Die (Trièves) et de Gap (région de Corps). Douze paroisses de l'archiprêtré de Villeurbanne en sont détachées en 1955 pour rejoindre le diocèse de Lyon.

En 2006, le diocèse devient celui de Grenoble-Vienne-les-Allobroges (diocesis Gratianopolitana-Viennensis Allobrogum), plus communément appelé diocèse de Grenoble-Vienne[4].

Actuellement, le diocèse compte 46 paroisses[d 1].

Édifice religieux[modifier | modifier le code]

La cathédrale Saint-Maurice de Vienne.

Cathédrale Notre-Dame de Grenoble[modifier | modifier le code]

La cathédrale Notre-Dame de l'Assomption est une des rares à avoir conservé un groupe cathédral complet (cathédrale XIIIe-XIVe s, église Saint-Hugues, Palais épiscopal, baptistère du IVe siècle, cloître et maisons canoniales).

Ancienne primatiale Saint-Maurice de Vienne[modifier | modifier le code]

Églises remarquables[modifier | modifier le code]

Sanctuaires mariaux & pèlerinages[modifier | modifier le code]

La sanctuaire de Notre-Dame de La Salette.
  • Notre-Dame-de-l'Osier, sur les contreforts des Chambarans, par Vinay, est un lieu de pèlerinage depuis l'apparition de la Sainte-Vierge à Pierre Port-Combet, protestant, le jour de l'Annonciation 1649. Basilique édifiée par Alfred Berruyer, architecte diocésain, vers 1858. Pèlerinages le , le dimanche autour du et le .
  • Notre-Dame d'Esparron, patronne du Trièves, au Percy (ancien diocèse de Die). L'origine du pèlerinage remonte à une apparition de la Vierge à des muletiers au XIIIe siècle. Plusieurs communautés monastiques s'établirent à l'ermitage tout au long du XIXe siècle.
  • Notre-Dame de Milin à Burcin, par Virieu, est le plus ancien pèlerinage marial du Dauphiné. La Sainte-Vierge y était déjà vénérée en 1111. Sa fondation remonte à un vœu fait par trois croisés français revenant de Terre Sainte, et qui furent assaillis en pleine mer par une violente tempête. Pèlerinage annuel aux environs du .
  • Saint-Antoine à Saint-Antoine-l'Abbaye, un des grands pèlerinages français du Moyen Âge : les reliques de saint Antoine, père des Moines, sont rapportées de Terre Sainte par un seigneur de la région en 1070. Étape sur le chemin de Compostelle.
  • Notre-Dame de Parménie, à l'extrémité du plateau des Chambarans, au-dessus de Tullins. Refuge au VIIe siècle des évêques de Grenoble et de Vienne chassés par les Sarrasins. Chapelle édifiée au XIIe siècle, dédiée à la Sainte-Croix et déjà lieu de pèlerinage, très fréquenté après les inondations de Grenoble en 1219 par les habitants de la région, pour remercier le Christ et la Vierge de les avoir épargnés. Ancienne chartreuse de femmes. Aujourd'hui lieu de retraites animé par les lasalliens.
  • La Vierge Noire, sur les contreforts du mont Esson à La Tronche, par Grenoble, très ancien lieu de pèlerinage. Au cimetière ancien de La Tronche, petite chapelle (construite au XIXe s. en remplacement d'une autre du XIIe) dédiée à saint Ferjus, évêque de Grenoble au VIIe siècle, non loin du lieu de son martyre, et où son corps fut déposé.
  • Saint-Chef, abbaye fondée au VIe siècle en Bas-Dauphiné par saint Theudère.

Communautés religieuses (actives)[modifier | modifier le code]

Possessions des évêques de Grenoble et de Vienne[modifier | modifier le code]

Liste non exhaustive des possessions historiquement tenues en nom propre ou en fief par les évêques de Grenoble et de Vienne :

Personnalités du diocèse[modifier | modifier le code]

Les évêques de Grenoble et de Vienne[modifier | modifier le code]

En 1161, l'évêque Geoffroy est fait « prince de Grenoble » par l'Empereur[5],[6]. Le titre est conservé par ses successeurs jusqu'à la Révolution française.

Le siège épiscopal a été occupé sur de longues périodes par des familles nobles dauphinoises, donnant lieu à des dynasties épiscopales. Ainsi les Guigonides, dont sont issus les comtes d'Albon, placent quatre évêques entre la fin du Xe siècle et la fin du siècle suivant[7].

Peu de temps après et pendant près d'un siècle, du début du XIIe siècle au début du siècle suivant, ce sont les Chartreux qui occupe le siège épiscopal[8] : Hugues II (1132 — 1148) ; Noël (1148 — 1150) ; Othmar (1150 — 1151) ; Geoffroy (1151 — ap. 1163) ; Jean Ier (1164 — 1220) et Guillaume Ier (1220). Bernard Bligny qualifie cette période d'influence de la Grande Chartreuse d'union de « la bure et la mitre »[8]. Parmi eux deux membres de la famille de Sassenage, auxquels s'ajoute un troisième, Guillaume de Sassenage (1266 — 1281).

À partir de 1337, et pendant près d'un siècle, ce sont cinq membres de la famille de Chissé qui siègent[9], avant de laisser la place à quatre membres de la famille Alleman, entre 1450 et 1561[10].

Depuis 2006, le titre d'évêque de Vienne est relevé par l'évêque de Grenoble, portant désormais le titre de Grenoble-Vienne.

Les saints du diocèse[modifier | modifier le code]

Le site du diocèse présente une liste des « grandes figures du diocèse de Grenoble et Vienne »[d 1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d « Histoire » (lire en ligne).
  2. « Carte du diocèse » (lire en ligne).
  3. [PDF] « Carte des paroisses et curés » (lire en ligne).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Gérard Lucas, Vienne dans les textes grecs et latins: Chroniques littéraires sur l'histoire de la cité, des Allobroges à la fin du Ve siècle de notre ère, MOM Éditions, coll. « Travaux de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée », , 345 p. (ISBN 978-2-35668-185-0, lire en ligne), p. 222.
  2. a b et c Laurent Perrillat, « Géographie historique des diocèses de Savoie (conférence) », Les Rendez-vous de l’Académie salésienne, no 20,‎ , p. 30 (lire en ligne [PDF]).
  3. Bligny, 1979, p. 15.
  4. Bénévent Tosseri, « Le diocèse de l'Isère s'appellera « de Grenoble-Vienne » », La Croix,‎ (lire en ligne).
  5. Bligny, 1979, p. 50 ([1]).
  6. Regeste dauphinois, p. 691, Acte no 4128 (lire en ligne).
  7. Aurélien Le Coq, « La trajectoire des Guigues d’Albon : Réseaux et lieux de pouvoir, Xe – XIIe siècle », Florilegium, no 29,‎ , p. 201-227 (lire en ligne).
  8. a et b Bernard Bligny, L'Église et les Ordres religieux dans le royaume de Bourgogne aux XIe et XIIe siècles, Paris, Presses universitaires de France, , 535 p. (lire en ligne), p. 310-314.
  9. Paravy, 1993, p. 86-89, « Les Chissé (1337-1450) ».
  10. Paravy, 1993, p. 89-92, « Les Allamnd (1450-1561) ».

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Bernard Bligny, Histoire des diocèses de France : Grenoble, vol. 12, Paris, Éditions Beauchesne, , 350 p. (ISSN 0336-0539). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article. (présentation partielle en ligne, sur books.google.fr).
  • Ulysse Chevalier, Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349, Impr. valentinoise, 1912-1926 (volumes présents sur gallica.bnf.fr, présentation en ligne).
  • Pierrette Paravy, De la chrétienté romaine à la Réforme en Dauphiné : Évêques, fidèles et déviants (vers 1340-vers 1530), Rome, Publications de l'École française de Rome, , 1584 p. (ISBN 2-7283-0296-0, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Auguste Prudhomme, Histoire de Grenoble, Grenoble, A. Gratier, (lire en ligne).
  • Valérie Huss, "Abel Gabert, prêtre musicien né à Longechenal (1861-1929) : Un singulier parcours jusqu’à Washington", in Les Chroniques. Revue d’histoire en Dauphiné, no 70, décembre 2020, pp. 30–34 (première partie) et no 71, juin 2021, pp. 14–19 (deuxième partie).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]