Archidiocèse de Cambrai — Wikipédia

Archidiocèse de Cambrai
(la) Archidioecesis Cameracensis
Cathédrale Notre-Dame-de-Grâce de Cambrai.
Cathédrale Notre-Dame-de-Grâce de Cambrai.
Informations générales
Pays France
Affiliation Église catholique en France
Archevêque Vincent Dollmann
Langue(s) liturgique(s) Français
Superficie 3 420 km2
Création du diocèse VIe siècle
Élévation au rang d'archidiocèse et
Patron Vierge Marie (Notre-Dame de Grâce),
saint Géry
Province ecclésiastique Lille
Diocèses suffragants Aucun
Adresse 11, rue du Grand-Séminaire, 59400 Cambrai, France
Site web Site officiel
Statistiques
Population 1 020 000 hab. ([[]])
Population catholique 921 900 fidèles (2013)
Pourcentage de catholiques 90,4 %
Nombre de paroisses 51
Nombre de prêtres 185
Nombre de diacres 37
Nombre de religieux 11
Nombre de religieuses 257
Image illustrative de l’article Archidiocèse de Cambrai
Localisation du diocèse
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Le diocèse puis archidiocèse de Cambrai est une circonscription de l'Église catholique de France dont le siège est à la cathédrale de Cambrai. Vincent Dollmann en est l'archevêque depuis .

Histoire[modifier | modifier le code]

Le diocèse franc[modifier | modifier le code]

Le diocèse de Cambrai est créé en comme diocèse suffragant de l'archevêché de Reims dans le cadre du démembrement de l'évêché d'Arras. Le territoire s'étendait de Cambrai à Bruxelles et Anvers.

Au début de l'époque de la division de l'Empire carolingien après le décès de Charlemagne, il faisait partie de la Francie médiane. Lors de la conclusion du traité de Verdun en , le diocèse est rattaché au domaine de l'empereur Lothaire Ier (Lotharii Regnum) ; par le traité de Ribemont, en , la Lotharingie échoit à la Francie orientale, noyau du futur Saint-Empire romain.

La principauté épiscopale de Cambrai au sein des Pays-Bas, vers .

Les évêques de Cambrai qui relevaient des ducs de Lotharingie deviennent vassaux du roi de Germanie et de l'empereur des Romains. En , ils obtinrent le comté de Cambrai en fief et l'immédiateté impériale comme seigneurs temporels d'une principauté épiscopale (Hochstift) des mains de Henri II, roi des Romains. Les frontières de la principauté et du diocèse de Cambrai ne coïncidaient pas.

Durant le Moyen Âge, les comtes de Flandre et de Hainaut ont temporairement réclamé la maîtrise sur la principauté ; en même temps, les citoyens de Cambrai se sont opposés à la domination des princes-évêques. De plus, le diocèse, à la frontière avec le royaume de France, souffre des conséquences de la guerre de Cent Ans. Au XVe siècle, le territoire des évêques est totalement entouré par le domaine seigneurial des ducs de Bourgogne.

L'archevêché[modifier | modifier le code]

L'évêché avant .

De sa création à , l'archévêché comprenait toute la rive droite de l'Escaut jusqu'à son embouchure dans la mer du Nord. Il était bordé au nord et à l'est par le diocèse de Liège, au sud par les diocèses de Laon et de Noyon et à l'ouest par les diocèses d'Arras, réuni à Cambrai jusqu'en , et de Tournai. C'était un des trois diocèses de Basse-Lotharingie, avec ceux de Liège et d'Utrecht et il comptait six archidiaconés : Cambrai, Brabant, Bruxelles, Hainaut, Valenciennes et Anvers, recouvrant approximativement l'ancien territoire des Nerviens.

C'est en , à l'initiative d'Urbain II, au cours de la querelle des Investitures, que l'ancien diocèse d'Arras, uni pendant longtemps à celui de Cambrai, en fut séparé et considéré comme un ressort distinct[1]. Le roi de France et le comte de Flandre avaient tous deux intérêt à se débarrasser de l'ingérence d'un évêque allemand[2].

Le , la bulle Super universas érigea Cambrai en archevêché, avec quatre évêchés suffragants : Arras, Tournai, Namur, Saint-Omer. Mais la réorganisation des évêchés des Pays-Bas espagnols lui retira une partie importante de son territoire au profit des nouveaux diocèses de Malines et d'Anvers. Il ne conserva que quatre archidiaconés : Cambrai, Brabant, Hainaut et Valenciennes[réf. nécessaire].

En , à l'occasion de tractations territoriales, le puissant chapitre des chanoines perdit l'antique privilège de pouvoir élire son archevêque. Fénelon fut ainsi le premier archevêque français nommé par Louis XIV et entériné par le pape[réf. nécessaire].

Au concordat du , le diocèse de Cambrai perdit toute sa partie belge, et ses limites furent calquées sur celles du département du Nord créé en . Louis Belmas, évêque constitutionnel de l'Aude, fut nommé évêque, et le titre d'archevêque ne fut concédé de nouveau qu'à son successeur. Rome n'appréciait pas la nomination d'un ancien évêque jureur et Paris se méfiait de sa forte personnalité[réf. nécessaire].

Les limites actuelles du diocèse de Cambrai ont été fixées le , avec la création du nouveau diocèse de Lille : les arrondissements de Lille, Hazebrouck et Dunkerque ont ainsi été soustraits au diocèse de Cambrai. Les limites actuelles du diocèse correspondent aux arrondissements de Cambrai, Douai, Valenciennes et Avesnes-sur-Helpe. L'archidiocèse de Cambrai est demeuré « métropole » pour les diocèses de Lille et d'Arras jusqu'au , date à laquelle l'archidiocèse de Lille est devenu métropolitain de Cambrai et Arras[3]. L'archidiocèse a réduit le nombre de ses paroisses, passées de 334 en à aujourd'hui 51 ; elles regroupent désormais plusieurs clochers en 12 doyennés.

Les saints patrons de l'archidiocèse sont Notre-Dame de Grâce, à laquelle la cathédrale de Cambrai est dédiée, et Géry de Cambrai, évêque aux VIe et VIIe siècles.

Statistiques[modifier | modifier le code]

  • En , l'archidiocèse de Cambrai comptait 99,8 % de catholiques : environ 838 000 sur 839 773 habitants. Ils étaient desservis par 614 prêtres dans 493 paroisses.
  • En , l'archidiocèse de Cambrai comptait 93,3 % de catholiques dans 452 paroisses pour plus d'un million d'habitants et près de 980 000 baptisés catholiques. Le nombre de prêtres s'élevait à 320, et celui des diacres permanents à 32. Il y avait 397 religieuses et 17 religieux.
  • En , l'archidiocèse de Cambrai comptait 90,4 % de catholiques : 921 900 baptisés sur 1 020 000 habitants dans 12 doyennés pour 51 paroisses. Le nombre de prêtres a chuté à 185 (dont 10 réguliers). Ils sont assistés de 37 diacres permanents. Il y a encore 257 religieuses et 11 religieux dans l'archidiocèse[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Paul Bertrand, Bruno Dumézil, Xavier Hélary, Sylvie Joye, Charles Mériaux et Isabelle Rosé, Pouvoirs, Église et société dans les royaumes de France, de Bourgogne et de Germanie aux Xe et XIe siècles (888-vers 1110), Ellipses, 2008, p. 173
  2. Léon Vanderkindere, La Formation territoriale des principautés belges au Moyen Âge, vol. I, Bruxelles, H. Lamertin, (réimpr. 1981) (lire en ligne), p. 141
  3. annonce sur le site zenit.org
  4. Statistiques de l'Annuaire pontifical

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Hugues Du Tems, « Cambray », dans Le Clergé de France, ou Tableau historique et chronologique des archevêques, évêques, abbés, abbesses et chefs des chapitres principaux du royaume, depuis la fondation des églises jusqu'à nos jours, t. 4, Paris, Chez Brunet, (lire en ligne), p. 1-123

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]