Diaspora asiatique en France — Wikipédia

La diaspora asiatique en France désigne l'ensemble des populations issues de l'immigration venue d'Asie en France.

Histoire[modifier | modifier le code]

Émergence d'une autonomination commune[modifier | modifier le code]

À partir du XXIe siècle émerge en France, comme c'est le cas dans d'autres pays tels que le Canada, les États-Unis et l'Australie, une autodésignation de populations comme asiatiques, alors que jusqu'alors c'était le pays ou l'ethnie d'origine[1]. Cette convergence panasiatique se fait via les médias, tels que Koï, actif de 2017 à 2021, les actions collectives contre le racisme anti-asiatique, ou la géographie urbaine, où les différents commerces asiatiques partagent un même quartier[1].

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Descendants d'immigrés[modifier | modifier le code]

En 2019, l'INSEE dénombre 37 000 descendants d'immigrés chinois en France, dont les trois quarts ont moins de 30 ans, et 153 000 descendants des pays de l'ex-Indochine (Cambodge, Laos, Vietnam)[2].

Une ligne de fracture existe au sein de ce groupe, entre ceux qui sont nés en Asie et ont immigré en France pendant leur enfance, surnommée « génération 1,5 », et la seconde génération, née dans l'Hexagone[2]. La génération 1,5, généralement aînée d'une fratrie, a grandi dans la double norme sociale, linguistique et culturelle de leur pays d'origine et de la France, tandis que la seconde génération est plus proche des normes françaises[2].

Transmission[modifier | modifier le code]

Si la transmission familiale culturelle et spirituelle se fait facilement, que ce soit dans le quotidien ou lors des festivités, celle de l'histoire des parcours migratoires et des violences qui leur sont associés peut être plus difficile, au point d'aboutir à des non-dits[2]. Face aux silences, ce sont les descendants qui interrogent leurs parents et grands-parents dans l'optique d'une quête identitaire[2].

Conditions de vie[modifier | modifier le code]

Activités économiques et culturelles[modifier | modifier le code]

Restaurant[modifier | modifier le code]

En 2023, sur les 160 000 restaurants que compte la France, 20 000 sont des restaurants asiatiques. Ceux-ci servent très majoritairement une fusion de spécialités vietnamiennes, cambodgiennes, laotiennes, thaïlandaises, chinoises, japonaises et coréennes ; le géographe Emmanuel Ma Mung y voit une volonté pour les propriétaires de se présenter comme représentants d'un espace asiatique large[1].

Relations politiques[modifier | modifier le code]

Les évènements culturels, plus particulièrement le Nouvel an chinois à Paris, sont des moments hautement politiques : de nombreuses personnalités, telles que François Hollande en 2012, Valérie Pécresse, Anne Hidalgo et Nathalie Kosciusko-Morizet en 2013, Manuel Valls et Bernard Cazeneuve en 2015[3]. Plus généralement, les élus (maires d'arrondissement, maire de Paris, députés) accueillent notables de la diaspora asiatique et ambassadeurs des pays asiatiques, tenant des discours célébrant la richesse culturelle et les échanges économiques entre la France et l'Est et le Sud-Est asiatique[3]. Ces évènements sont initiés par Jacques Chirac, d'abord comme maire de Paris où il inaugure une réception à l'hôtel de ville lors de la fête des lanternes en février 1989 puis comme président de la République, avec réception à l'Élysée en 2002[3].

Par diaspora[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Emmanuel Ma Mung, « Continuités et ruptures dans les mobilités, de 1990 à nos jours », dans Émile Gandon, Simeng Wang, Immigration Est & Sud-Est asiatiques depuis 1860,
  2. a b c d et e Simeng Wang, « Grandir dans une famille de migrants asiatiques : (non-)transmissions intergénérérationnelles et quête de sens », dans Émile Gandon, Simeng Wang, Immigration Est & Sud-Est asiatiques depuis 1860,
  3. a b et c Jing Wang, « Communautés imaginées et reconnaissance républicaine : la diaspora asiatique en France », Revue européenne des migrations internationales, vol. 37, nos 3-4,‎ , p. 135–156 (ISSN 0765-0752, DOI 10.4000/remi.19300, lire en ligne, consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Émile Gandon et Simeng Wang, Immigration Est & Sud-Est asiatiques depuis 1860, (ISBN 9782711879885)

Articles connexes[modifier | modifier le code]