Devise olympique — Wikipédia

Médaille des Jeux olympiques d'hiver de 1948 à Saint-Moritz.

La devise olympique est la devise des Jeux olympiques modernes, composée depuis 2021 des quatre mots latins « Citius, Altius, Fortius – Communiter », dont la traduction officielle est « Plus vite, plus haut, plus fort – ensemble »[1].

Elle fait partie des symboles olympiques. Elle remplace et complète la devise originelle « Citius, Altius, Fortius », créée par le père Henri Didon et proposée par le baron Pierre de Coubertin à la fondation du Comité international olympique en 1894 à la Sorbonne[2].

Historique[modifier | modifier le code]

Le père Henri Didon

La paternité de l’expression originelle est attribuée à Henri Didon, prêtre dominicain[3],[4], proviseur du collège Albert-le-Grand d'Arcueil qui, en 1891 — exhortant ses élèves à cultiver leur jeunesse dans la pratique sportive — dans une éloquente allocution, a souhaité que « ce drapeau les conduise souvent à la victoire, à la lutte toujours ». Ce père dominicain a précisé qu’il leur donnait pour devise ces trois mots qui sont le fondement et la raison d’être des sports athlétiques : « citius, altius, fortius », traduisible en français par « plus vite, plus haut, plus fort »[5].

Pierre de Coubertin a fait la rencontre du père Henri Didon à l’occasion de l’organisation conjointe de jeux sportifs entre des adolescents de l’école publique et de l’école religieuse et c’est lors de cet évènement que le discours a été prononcé[6]. Les deux hommes deviennent très amis, le père dominicain devenant conseiller de Coubertin. Il est d’ailleurs présent à Athènes aux Jeux olympiques d'été de 1896 à la tête d’une délégation de ses élèves où il célèbre la première « messe olympique » de l’Histoire devant 4 000 personnes.

Fait peu connu, Henri Didon a toutefois associé les mots dans un ordre différent : « Citius, fortius, altius »[7]. L'historien du sport Pierre Lagrue explique que ce prêtre donne à chacun de ces mots un sens spirituel, et altius est à comprendre comme une élévation de l'âme vers Dieu, résultant d'un travail sur l'esprit (symbolisé par citius) et le corps (symbolisé par fortius) [8]. Alors que la devise olympique est adoptée dans l'ordre défini par Henri Didon en 1894, Pierre de Coubertin change l'ordre des mots eu égard à la neutralité laïque du sport[9],[10], après la mort de son ami[7].

Devise olympique au musée olympique de Lausanne.

Ces trois mots, Citius, Altius, Fortius, sont une invitation à donner le meilleur de soi-même et à vivre ce dépassement comme une victoire. Cheminer vers ses limites et tendre vers l’excellence ne veut pas nécessairement dire être le premier, et il faut rapprocher la devise olympique de cette autre phrase : « L’essentiel n’est pas de gagner mais de participer », principe repris à son compte par le baron Pierre de Coubertin à la suite du sermon de Ethelbert Talbot, évêque de Pennsylvanie, lors de la messe olympique des Jeux de Londres en 1908 rappelant en ces termes : « l'important, dans ces olympiades, c'est moins d'y gagner que d'y prendre part ».

En 1992, la devise olympique a donné son titre à Citius, Altius, Fortius (ISSN 1085-5165), le journal de la Société internationale des historiens olympiques, une association à but non lucratif d'historiens des Jeux olympiques ; ce journal a ensuite été rebaptisé Journal of Olympic History en 1996[11].

Le , la 138e session du CIO réunie à Tokyo approuve une modification de la devise olympique qui devient : « Citius, Altius, Fortius – Communiter » dont la traduction dans les deux langues olympiques officielles est, en français « Plus vite, plus haut, plus fort – ensemble » et en anglais « Faster, Higher, Stronger – Together »[2],[1].

Polémique[modifier | modifier le code]

La devise originale a souvent[Par qui ?] été associée ces dernières années[Quand ?] au culte de la performance et à la course au dopage[12], raison pour laquelle le CIO a décidé de rajouter le mot « communiter », issu du terme latin communis signifiant « ensemble » en français. Selon plusieurs latinistes, dont les professeurs italiens Giorgio Piras et Mario De Nonno, le mot « communiter » est mal employé et constitue une erreur sémantique[pourquoi ?][13],[14].

Sculptures[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « La devise olympique », sur olympics.com, Comité international olympique, (consulté le ).
  2. a et b « "Plus vite, plus haut, plus fort – ensemble" : La Session du CIO approuve le changement historique de la devise olympique », sur olympics.com, Comité international olympique, (version du sur Internet Archive).
  3. « Quelle est la devise olympique ? », sur olympics.com, Comité international olympique (version du sur Internet Archive).
  4. Alain Arvin-Bérod, « Genèse olympique : Le père Didon », Cahiers de l'INSEP, Institut national du sport, de l'expertise et de la performance, no H-S « L'Empreinte de Joinville, 150 ans de sport »,‎ , p. 139–147 (DOI 10.3406/insep.2003.1723, lire en ligne).
  5. Les Sports athlétiques, .
  6. Pour mieux connaitre l’histoire voir : Alain Arvin-Berod (préf. Juan Antonio Samaranch), Les Enfants d’Olympie : 1796-1896, Paris, Cerf, coll. « L'histoire à vif », , 254 p. (ISBN 2-204-05341-4) ; ou encore Jean-Luc Ferre, « Atlanta 96 », La Croix,‎ , p. 19.
  7. a et b « « Plus vite, plus haut, plus fort » : Arcueil, ville de naissance de la devise olympique », sur actu.fr, (consulté le )
  8. Philippe Lorette, « origine devise olympique "Citius, altius, fortius" née à Arcueil », sur Webradio associative Paris sud : 91 92 94 et partout ailleurs..., (consulté le )
  9. Christèle Dedebant, « Pierre de Coubertin L'ombre et la flamme », Géo Histoire, no Jeux Olympiques - Quand le sport rencontre l'histoire,‎ , p. 32-41
  10. On peut d'ailleurs voir la devise dans l'ordre « citius, fortius, altius » en une du premier numéro du Bulletin du comité international des Jeux olympiques en 1894.
  11. (en) « Journal of Olympic History », International Society of Olympic Historians.
  12. Livre Pour le plaisir du sport. dopage or not dopage Tome 1, par Olivier Genitoni, Edilivre-Aparis 2013
  13. (it) Francesco Cofano, « Tokyo 2020, il professore di latino: 'Vi spiego perché la gaffe del Cio è clamorosa' », sur RepTV, La Repubblica, (consulté le ).
  14. (it) « Olimpiadi, la gaffe del Cio è clamorosa: sbaglia il latino sul motto di Tokyo2020 », Il Tempo, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]