Devi Mahatmya — Wikipédia

Manuscrit du Devi Mahatmya, du XVIIe siècle, rédigé en écriture newari du Népal.

Devi Mahatmya en sanskrit देवीमाहात्म्यम् (devīmāhātmyam), littéralement en français : Gloire de la déesse, est un texte philosophique de l'hindouisme qui décrit la déesse Dourga/Adishakti (en) comme la puissance suprême et la créatrice de l'univers[1],[2]. Il fait partie du Markandeya Purana[3],[4],[5].

Devi Mahatmya est également connu sous le nom de Durgā Saptashatī (दुर्गासप्तशती) ou Śata Chandī (शत् चण्डी)[6]. Le texte contient 700 versets répartis en treize chapitres[6],[7]. Il s'agit de l'un des textes les plus importants du shaktisme, avec le Devi Bhagavata Purana (en) et le Devi Upanishad (en)[8]. Le texte est l'un des plus anciens manuscrits complets des traditions hindoues qui décrivent la révérence et l'adoration de l'aspect féminin de Dieu[5]. Dans le shaktisme, le Devi Mahatmya est considéré comme aussi important que la Bhagavad-Gita[9].

Devi Mahatmya décrit une bataille historique entre le bien et le mal, où la Devi, qui se manifeste sous la forme de la déesse Dourga, mène les forces du bien contre le démon Mahishasura, la déesse est très en colère et impitoyable, et les forces du bien l'emportent[10],[11],[12]. En des temps paisibles et prospères, indique le texte, la Devî se manifeste en tant que Lakshmi, favorisant la création et le bonheur. Les versets de cette histoire esquissent également un fondement philosophique selon lequel la réalité ultime (Brahman dans l'hindouisme) peut également être féminine.

Devi Mahatmya est particulièrement populaire dans les États de l'est de l'Inde, tels que le Bengale-Occidental, le Bihar, l'Odisha et l'Assam, ainsi qu'à Goa et au Népal. Il est récité lors des célébrations de Navratri, des festivités de la Durgā pūjā[13],[14] et dans les temples de Dourga à travers l'Inde[13],[15].

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le plus ancien manuscrit conservé du Devi Mahatmya, sur une feuille de palmier, dans une écriture Bhujimol ou Newari ancienne (Népal, XIe siècle).

Devi Mahatmya signifie en français : Glorification de la Déesse[16]. Le texte est également appelé Durga Saptaśati (littéralement un recueil de sept cents ou quelque chose qui contient sept centaines en nombre), car il contient 700 shlokas (versets)[7].

Il est également connu sous le nom de « Candi Patha ». Caṇḍī ou Caṇḍika est le nom par lequel la déesse suprême est désignée dans le Devi Mahatmya. Selon les Écritures hindoues, Caṇḍikā est « la déesse de la vérité et de la justice qui est venue sur Terre pour établir le Dharma », de l'adjectif caṇḍa, « féroce, violente, cruelle pour les forces du mal et non pour les forces du bien ». L'épithète n'a pas de précédent dans la littérature védique et apparaît pour la première fois dans une insertion tardive au Mahabharata, où Chaṇḍa et Chaṇḍī apparaissent comme épithètes[17].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. McDaniel 2004, p. 215–216.
  2. Kinsley 1988, p. 101–102.
  3. Cheever Mackenzie Brown 1998, p. 77 note 28.
  4. Coburn 1991, p. 13..
  5. a et b Coburn 2002, p. 1.
  6. a et b Pintchman 2014, p. 86.
  7. a et b Coburn 1991, p. 27-31.
  8. Jones et Ryan 2014, p. 399.
  9. Rocher 1986, p. 193.
  10. Rocher 1986, p. 191-192.
  11. Tracy Pintchman 2014, p. 20.
  12. June McDaniel 2004, p. 215-216, 219-220.
  13. a et b Dalal 2014, p. 118.
  14. Gavin Flood, An Introduction to Hinduism, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-43878-0, lire en ligne Inscription nécessaire), 181
  15. Kinsley 1997, p. 30-35.
  16. (en) « Devi Mahatmya », sur le site The British Library (consulté le ).
  17. Coburn 1991, p. 95.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Thomas B. Coburn, Encountering the Goddess : A translation of the Devi-Mahatmya and a Study of Its Interpretation, State University of New York Press, (ISBN 978-0-7914-9931-3, lire en ligne).
  • (en) Thomas B. Coburn, Devī Māhātmya : The Crystallization of the Goddess Tradition, South Asia Books, , 359 p. (ISBN 978-8-1208-0557-6, lire en ligne).
  • Constance Jones et James Ryan, Encyclopedia of Hinduism, Infobase Publishing, (ISBN 978-0-8160-5458-9). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • (en) David Kinsley, Hindu Goddesses : Visions of the Divine Feminine in the Hindu Religious Tradition, University of California Press, (ISBN 978-0-520-90883-3).
  • (en) Cheever Mackenzie Brown, The Devi Gita : The Song of the Goddess: A Translation, Annotation, and Commentary, State University of New York Press, (ISBN 978-0-7914-3939-5, lire en ligne).
  • (en) June McDaniel, Offering Flowers, Feeding Skulls, Oxford University Press, , 368 p. (ISBN 978-0-19-534713-5, lire en ligne).
  • (en) Tracy Pintchman, Seeking Mahadevi : Constructing the Identities of the Hindu Great Goddess, State University of New York Press, (ISBN 978-0-7914-9049-5). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généralisteVoir et modifier les données sur Wikidata :