Bataille d'Ypres (1915) — Wikipédia

Bataille d'Ypres
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Carte de la bataille.
Informations générales
Date du 22 avril au
Lieu Ypres, Belgique
Issue Indécise
Belligérants
Drapeau de la France France

Drapeau du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande

Drapeau de la Belgique Belgique
Drapeau de l'Empire allemand Empire allemand
Commandants
Drapeau du Canada Arthur Currie
Drapeau de la France Gabriel Putz
Drapeau de la Belgique Armand De Ceuninck
Drapeau de l'Allemagne Albert de Wurtemberg
Forces en présence
Drapeau de la Belgique Armée belge
6e DI
Drapeau de la France Détachement d'armée de Belgique
45e DI, 87e DIT
Drapeau du Royaume-Uni 5e corps d'armée
1re division canadienne
27e DI, 28e DI
4e armée allemande
23e corps de réserve
26e corps de réserve
27e corps de réserve
15e corps d'armée
Pertes
70 000 morts, blessés ou disparus 35 000 morts, blessés ou disparus

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Coordonnées 50° 53′ 58″ nord, 2° 56′ 26″ est
Géolocalisation sur la carte : Belgique
(Voir situation sur carte : Belgique)
Bataille d'Ypres
Géolocalisation sur la carte : Flandre-Occidentale
(Voir situation sur carte : Flandre-Occidentale)
Bataille d'Ypres

La deuxième bataille d'Ypres est une bataille de la Première Guerre mondiale opposant la IVe armée allemande aux troupes alliées britanniques, belges et françaises du au . Cette bataille est la seconde tentative allemande pour prendre le contrôle de la ville flamande d'Ypres en Belgique, après celle de l'automne 1914. C'est lors de ces combats que l'armée allemande utilise pour la première fois des gaz de combat toxiques à grande échelle sur le front de l'Ouest.

Cette bataille peut être divisée en quatre parties distinctes :

  • Bataille de Gravenstafel : 22 au
  • Bataille de Saint-Julien : -
  • Bataille de Frezenberg : -
  • Bataille de Bellewaerde : - .

Chronologie[modifier | modifier le code]

Prélude[modifier | modifier le code]

Le , les troupes de la 1re division canadienne d'infanterie arrivent sur le front d'Ypres armées de fusils Ross Mark III d’utilisation difficile dans les tranchées: trop longs et vite enrayés par la boue. Cette position correspond aux 4 kilomètres à gauche de la position britannique. Le , les Allemands bombardent la ville d'Ypres. On croit d'abord que c'est une vengeance contre les attaques britanniques aux environs de la colline 60, mais c'est en fait le début d'une offensive allemande par un bombardement préliminaire.

Bataille de Gravenstafel[modifier | modifier le code]

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Le , la deuxième bataille d'Ypres est un baptême du feu violent pour les troupes canadiennes. C'est une bataille défensive qui se déroule alors que les tranchées sont encore peu développées, car on croit à ce moment que la guerre ne va pas durer. Cette bataille est pour les Canadiens un apprentissage de l'assaut de tranchée, qui annonce la fin des batailles rangées et le début de la guerre de tranchées. Ces assauts, marqués principalement par des initiatives héroïques, manifestent plusieurs lacunes : un manque d'appui de l'artillerie puis une difficulté d’utilisations du fusil Ross Mark III vite obstrué par la boue et vite enrayé. Afin de pallier ce manque d’artillerie, les soldats utilisent un arsenal important tel que la grenade et le mortier. Toutefois, un appui avec des mitrailleuses sur les flancs aide l'assaut. La bataille sur le front occidental débute avec l'utilisation d'un gaz toxique par l’armée allemande: le dichlore. Les Allemands ont rassemblé 5 730 cylindres de ce gaz que leur IVe armée utilise pour monter à l'attaque. Sans protection aucune contre les gaz, les deux divisions françaises qui tiennent le flanc nord du saillant paniquent et s'enfuient. Les grenadiers belges de la 6e D.A. reprennent le terrain que les troupes françaises ont abandonné. Les Français reviennent par trois fois à la charge pour reprendre leur terrain perdu. Les combats de Steenstrate durent trois jours et coûtent 900 hommes au régiment belge de grenadiers. Cette attaque allemande ouvre ainsi une brèche de 8 km de large dans la ligne de front. Au centre, les troupes canadiennes devront se redéployer pendant la nuit pour couvrir leur flanc exposé par cette débandade.

Bataille de Saint-Julien[modifier | modifier le code]

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Les Allemands libèrent de nouveau des nuages de gaz toxiques lors de leur offensive sur le saillant d'Ypres. Leur attaque se concentre sur Saint-Julien, position tenue par la 1re division canadienne, qui improvise des protections à l'aide de mouchoirs imbibés d'eau ou d'urine, et qui empêche une percée allemande[1].

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Les troupes canadiennes sont enfin relevées par des troupes britanniques, françaises et indiennes.

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Le commandant de la 2e armée britannique d'Ypres, le général Sir Horace Smith-Dorrien, est limogé après avoir suggéré qu'un retrait tactique réduirait la pression sur le saillant. Son supérieur, le maréchal sir John French, désapprouve et continue d'ordonner des contre-attaques, mais aucune ne lui permet d'avancer de façon significative. Smith-Dorrien est remplacé par le général Herbert Plumer.

Tir de barrage allemand contre les tranchées alliées durant la bataille.

Bataille de Frezenberg[modifier | modifier le code]

Le , les Allemands tentent de s’emparer de la crête de Frezenberg , assaut qui se conclura par une défaite allemande, les soldats canadiens du Princess Patricia's Canadian Light Infantry ayant réussi à défendre la côte au prix de lourdes pertes :392 hommes tués ou blessés sur les 546 hommes du bataillon. Cette victoire a pour effet d’empêcher les allemands d’enfoncer les lignes britanniques vers Armentières au Sud.

Bataille de Bellewaerde[modifier | modifier le code]

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L'offensive allemande dirigée contre la crête de Bellewaerde, tenue par les Britanniques, permet de gagner des positions, mais les troupes allemandes doivent reculer à la suite d'une contre-attaque britannique. Les combats cessent le , marquant la fin de la deuxième bataille d'Ypres. Les pertes humaines britanniques s'élèvent à 58 000 hommes depuis le début de l'offensive, les pertes allemandes à 35 000 et les pertes françaises à 10 000 environ. La deuxième bataille d'Ypres coûta en tout 6 035 Canadiens à la 1re division canadienne d'infanterie et 678 au Princess Patricia's Canadian Light Infantry [2],[3]. Les troupes britanniques n'ont reculé que de 5 km sur le front.

À la fin de la bataille, les troupes belges qui tenaient un saillant en forme de crochet à Steenstrate, ont perdu 1 469 hommes, surtout du fait des gaz, mais elles sont parvenues à contre-attaquer pour reconquérir les positions qu'elles avaient perdues sous l'effet de surprise.

Ruines de la place du Marché à Ypres.

Juillet-août[modifier | modifier le code]

La route de Menin à Ypres (l'actuelle N8) fait l'objet de violents combats au niveau du village de Hooge. Des cratères de mines sont successivement pris et repris par les belligérants.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Capitaine Robert M. Foster, Steady the Buttons Two by Two : Governor General's Foot Guards Regimental History 125th Anniversary, 1872-1997, Ottawa (Ontario), Governor General's Foot Guards, , 354 p. (ISBN 0-9683792-0-6), p. 105.
  2. Anciens Combattants Canada, « Mémorial virtuel de guerre du Canada (MVGC) - Mémoriaux - Commémoration - Anciens Combattants Canada », sur www.veterans.gc.ca, (consulté le )
  3. « Le jour du Souvenir | Musée canadien de la guerre », sur www.museedelaguerre.ca (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Yves Buffetaut, La Première attaque aux gaz : Ypres, 22 novembre 1915 : Bretons, coloniaux et Normands dans l'enfer des gaz, Louvier, Ysec, coll. « Un jour de la Grande guerre », , 80 p. (ISBN 2-84673-020-2).
    Titre de couverture: Ypres, 22 avril 1915.
  • Yves Buffetaut, Batailles de Flandres et d'Artois, 1914-1918, Paris Tallandier, 1992 (OCLC 30607604).
  • Joseph Clément et Jean-Pierre Cotte (dir.), Carnets de guerre d'un officier d'infanterie territoriale, lieutenant Clément Joseph, au 76e RIT, 5 octobre 1914 au 20 novembre 1918 et La première attaque aux gaz du 22 avril 1915, Plessala, Association Bretagne 14-18, , 99 p. (ISBN 2-913518-37-0).
  • Albert Londres, La Bataille des Flandres six mois de guerre, 1915 (OCLC 179792642).
  • Desmond Morton, Une histoire militaire du Canada; 1608-1991, Sillery: Les éditions du Septentrion, 1992, p. 205-206 (ISBN 978-2-921114-70-7).
  • L. Serant, La guerre chimique, , Versailles.
  • George F.G. Stanley, Nos soldats; L'histoire militaire du Canada de 1604 à nos jours, Montréal, Les éditions de l'homme, 1980, p. 245-246 (ISBN 978-2-7619-0105-5).
  • Général Verraux, La Bataille des Flandres en 1917, Paris G. van Oest, 1920 (OCLC 38792168).