David George Kendall — Wikipédia

David George Kendall
David Kendall au centre de recherches allemand d'Oberwolfach, en 1971
Fonctions
Président
Société Bernoulli pour la statistique mathématique et les probabilités
-
Leopold Schmetterer (en)
Président
London Mathematical Society
-
Biographie
Naissance
Décès
(à 89 ans)
Cambridge
Sépulture
Church of St Mary and St Michael, Trumpington (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
britannique
Domicile
Cambridge
Formation
Ripon Grammar School (en) (-)
The Queen's College (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Enfants
Judy Kendall (d)
Wilfrid Kendall (en)
Bridget Kendall (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Churchill College (-)
Magdalen College (-)
T-Force (en) (-)
Ministère de l'approvisionnement britannique (en) (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Directeur de thèse
Distinction
Archives conservées par
Œuvres principales

David George Kendall (né le à Ripon, Yorkshire, mort le à Cambridge ; à ne pas confondre avec Maurice Kendall), est un statisticien britannique et est un des spécialistes mondiaux de l'application du calcul des probabilités à l’analyse des données et aux processus stochastiques. Il est passé à la postérité pour la notation de Kendall qu'il a introduite dans le domaine des files d'attente.

Biographie[modifier | modifier le code]

Kendall étudie au Queen´s College (Royaume-Uni), où il obtient son Master en 1943. À l'origine, il veut devenir astrophysicien, et publie d'ailleurs un article en 1938 dans le Zeitschrift für Astrophysik[1], qui lui vaut une bourse d'études[a]. Cependant, il se tourne ensuite vers l’analyse abstraite, une branche des mathématiques pures, à laquelle il a été initié par la lecture de Hardy[b], et qu'il a apprise de U. Haslam-Jones et d’Edward Charles Titchmarsh[2].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est affecté au centre de recherches balistiques d’Aberforth au Pays de Galles, et y travaille à l'exploitation statistique des données sous la direction de William Cook puis de Louis Rosenhead[2]. Il y côtoie notamment les scientifiques Robert Alexander Rankin, Maurice Bartlett et Francis Anscombe[c].

En 1946, il obtient le titre de Fellow de Magdalen College (Oxford) et est ainsi maître de conférences à l'Université d'Oxford. En 1952-53, il part enseigner à l'Université de Princeton aux États-Unis. Cette expérience lui permet de rencontrer le monde académique étasunien, et il fait notamment la connaissance des mathématiciens et statisticiens William Feller, John W. Tukey, Joseph Leo Doob et Mark Kac[2].

En 1962, il quitte le Magdalen Colledge pour la chaire de Statistique mathématique à l’Université de Cambridge et est admis comme Fellow du Churchill College. Il est en outre directeur du Statistical Laboratory de Cambridge jusqu'en 1973, date à laquelle il laisse la place à Peter Whittle[2]. Il est enfin élevé au rang de professeur émérite en 1985 par Cambridge, puis en 1989 par Magdalen College.

Travaux[modifier | modifier le code]

Kendall se consacre surtout à la théorie des files d'attente (qu'il aborde au début des années 1950 par le biais de chaînes de Markov discrètes), aux processus stochastiques et à la géométrie stochastique. Il introduit notamment la notation GI/G/1 en théorie des files d'attentes : cette notation est désormais appelée notation de Kendall[3].

Avec Harry Reuter[d], il développe au cours des années 1950 la théorie des processus de Markov à temps continu à nombre d'états infini, ainsi que la théorie des semi-groupes d'opérateurs, qui lui permet de mettre en évidence les limites d'application des équations différentielles de Kolmogorov pour ces processus[2], et même d'anticiper de peu la conclusion de Kolmogorov, Doob etc., ainsi que le théorème de Hille-Yosida[réf. souhaitée]. En 1954, Kendall et Reuter prononcent une conférence décisive à l'ICM d'Amsterdam concernant cette théorie[4].

En parallèle de ses travaux théoriques, il étudie aussi des questions appliquées : il contribue à l'étude statistique des épidémies, s'intéresse au temps moyen de retour des comètes du système Solaire, applique les statistiques à l’archéologie (notamment en travaillant sur la datation des strates archéologiques, inspiré par les travaux de l'égyptologue Flinders Petrie[2]), effectue l'analyse des données des registres d'État-civil, s'intéresse à la théorie des barrages en terre et à la démographie.

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

Kendall est élu en 1964 membre (Fellow) de la Royal Society, qui lui accorde la Médaille Sylvester en 1976, et fait partie de son conseil d’administration de 1967 à 1969 puis en 1982-83.

La Royal Statistical Society récompense ses recherches par la médaille d'or Guy en 1981. En 1980, l'Université de Princeton lui décerne le Prix Samuel Wilks.

De 1972 à 1974, il est président de la London Mathematical Society, qui lui décerne plus tard le Prix Whitehead Senior (1980) et la Médaille De Morgan (1989). En 1975, il est président de la Bernoulli Society for Mathematical Statistical and Probability. En 1982, il préside la Section de Mathématiques et de Physique de la British Association for the Advancement of Science.

Il est par ailleurs membre de l'Académie des sciences de Roumanie (1992) et est docteur honoris causa de nombreuses universités.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Kendall épouse Diana Fletcher en 1952, qui lui donne six enfants, dont le mathématicien Wilfrid Kendall et la journaliste Bridget Kendall[2]. Kendall est lié d'amitié avec le statisticien polonais Jerzy Neyman.

Écrits[modifier | modifier le code]

  • Frank Roy Hodson, D. G. Kendall, Petre Tăutu et Royal Society, Mathematics in the archaeological and historical sciences: proceedings of the Anglo-Romanian Conference, Mamaia, 1970,, Edinburgh University Press, (ISBN 0-85224-213-1 et 978-0-85224-213-1, OCLC 286974, lire en ligne).
  • (en coll. avec E.F. Harding) Stochastic Analysis, Wiley 1973 (avec une annexe: An introduction to stochastic analysis, p. 3-43)
  • (en coll. avec E. F. Harding) Stochastic Geometry, Wiley 1974
  • (en coll. avec D. Barden, T.K. Carne et H. Le) Shape and Shape Theory, Wiley 1999
  • Some problems and methods in statistical archeology, in World Archeology vol.1, 1969, p. 68-76
  • Some problems in the theory of comets, sowie The distribution of energy perturbations for Halley´s and some other comets, in Jerzy Neyman (éd.), Proceedings of the 4. Berkeley Symposium on Mathematical Statistica and Probability, 1961
  • Stochastic processes occuring in the theory of queues and their analysis by the method of the imbedded Markov chain, Annals Math.Statistics vol. 24, 1953, p. 338-354
  • Some problems in the theory of queues, J.Royal Statistical Society B, vol.13, 1951, p. 151-173

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. En tant qu'étudiant, il suit à Oxford les cours de James Jeans sur la radioélectricité, et ceux de H. H. Plaskett et d’Edward Arthur Milne sur l'astronomie. Il publie par la suite un article sur les applications du calcul des probabilité à la période moyenne des comètes.
  2. Depuis 1931, Hardy a quitté Oxford pour Cambridge. Sur la recommandation de ses maîtres, Kendall étudie l'ouvrage Pure Mathematics de Hardy.
  3. Jusque dans les années 1990, Kendall garde secret ce qu'il a fait là-bas. En 1996-97 il publie avec K. Post deux articles qui lèvent un coin du voile : The British 3 Inch Antiaircraft Rocket, Notes Rec. Royal Soc., vol. 50, 1996, p. 229, et vol. 51 1997, p. 133.
  4. Harry Reuter est le fils d'Ernst Reuter, professeur de mathématiques à l'Université de Durham.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Kendall, D. G., « The effect of radiation damping and Doppler broadening on the atomic absorption coefficient. », Zeitschrift für Astrophysik, vol. Vol. 16,‎ , p. 308
  2. a b c d e f et g (en) John Kingman, « David George Kendall. 15 January 1918 — 23 October 2007 », Biographical Memoirs of Fellows of the Royal Society, vol. 55,‎ , p. 121–138 (DOI 10.1098/rsbm.2008.0017, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) D. J. Daley et D. Vere-Jones, « David George Kendall and Applied Probability », Journal of Applied Probability, vol. 45, no 2,‎ , p. 293–296 (ISSN 0021-9002 et 1475-6072, DOI 10.1239/jap/1214950348, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) D. G. Kendall et G. E. H Reuter « Some pathological Markov processes with a denumerable infinity of states and the associated semigroups of operators on l. » ()
    Proceedings of the International Congress of Mathematicians

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • John Kingman, « David George Kendall. 15 January 1918–23 October 2007 », Biographical Memoirs Fellow Royal Society., vol. 55, no 14 mai,‎ , p. 121 (DOI 10.1098/rsbm.2008.0017, lire en ligne)
  • J. F. C. Kingman & G. E. H. Reuter (éd.): Probability, statistics and analysis. Papers dedicated to David Kendall for his 65. birthday (= London Mathematical Society Lecture Note Series. no 79). Cambridge University Press, 1983, (ISBN 0-521-28590-9)

Liens externes[modifier | modifier le code]