Danilo Di Luca — Wikipédia

Danilo Di Luca
Danilo Di Luca avec le maillot de leader du ProTour
Informations
Naissance
Nationalité
Spécialités
Équipes amateurs
1998Record Cucine
Équipes professionnelles
Principales victoires
1 classement mondial
UCI ProTour 2005
1 grand tour
Leader du classement général Tour d'Italie 2007
1 classement annexe sur un grand tour
Leader du classement par points Classement par points du Tour d'Italie 2007
8 étapes dans les grands tours
Tour d'Italie (6 étapes)
Tour d'Espagne (2 étapes)
4 classiques
Tour de Lombardie 2001
Liège-Bastogne-Liège 2007
Amstel Gold Race 2005
Flèche wallonne 2005
1 course à étapes
Tour du Pays basque 2005

Danilo Di Luca, né le à Spoltore, est un coureur cycliste italien. Professionnel de 1999 à 2013, il remporte le Tour d'Italie 2007 après avoir gagné Liège-Bastogne-Liège au printemps. Il remporte également le Tour de Lombardie 2001 et le classement du ProTour en 2005. Il a été suspendu pour des infractions à la réglementation antidopage à deux reprises, en 2007 et 2009. Il est à nouveau positif lors d'un contrôle antidopage effectué le , pour lequel il est suspendu à vie le par le Comité national olympique italien.

Il a écrit son autobiographie « Cycliste infiltré » (« Bestie da Vittoria » en version originale). Ce livre dénonce également l'utilisation de substances dopantes par les cyclistes et l'utilisation de contrôles antidopage comme moyen de manipuler les résultats de la compétition.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né à Spoltore, Danilo Di Luca commence la compétition en 1984 à l'âge de 8 ans[1]. Sa première course amateur se solde par une victoire. En 1998 à 22 ans, il remporte le Baby Giro (Tour d'Italie amateurs), le championnat d'Italie espoirs ainsi que le Tour du Frioul-Vénétie julienne au sein de l'équipe Record Cucine. Il termine aussi troisième du championnat du monde espoirs à Valkenburg derrière deux compatriotes : Ivan Basso et Rinaldo Nocentini.

Début de carrière chez Cantina Tollo[modifier | modifier le code]

L'année suivante, il passe chez les professionnels en signant chez Cantino Tollo. Dès ses débuts, il se classe deuxième du Tour de Lombardie. En 2000, il participe à son premier Giro et remporte une étape. Après deux semaines de courses, il se sera distingué en tenant tête aux meilleurs grimpeurs, mais lors de la troisième semaine, il sera plus en recul. En 2001, il remporte de nouveau une étape sur le Giro, cette fois-ci en montagne mais diminué par une maladie, il ne peut lutter pour le classement final. La même année, il remporte le Tour de Lombardie devançant Giuliano Figueras.

Cette même année 2001, il est inquiété par le Blitz du Giro (affaire concernant la découverte de produits prohibés dans les hôtels de certaines équipes), mais ceci n´aura aucune conséquence sur sa carrière.

2002-2004 : chez Saeco[modifier | modifier le code]

À partir de 2002, Di Luca se spécialise dans les différentes classiques du printemps. Il signera de nombreux accessits sans vraiment réaliser la carrière qui lui était promise.

Malgré une bonne entame, la saison 2004 s'avère des plus difficiles. Après ses prestations sur l'Amstel Gold Race (4e) et la Flèche wallonne (2e), il apparaît comme l'un des favoris pour Liège-Bastogne-Liège. Il est cependant contraint de renoncer à prendre le départ à quelques heures du départ en raison d'une inflammation de la prostate[2], qui le prive également du Giro[3]. En juin, le journal Le Monde révèle la mise en examen de plusieurs coureurs italiens dans le cadre d'une opération nommée « Oil for drugs », parmi lesquels Di Luca et ses coéquipiers Alessandro Spezialetti et Eddy Mazzoleni, soupçonnés de s'être procurés des produits dopants auprès du docteur Carlo Santuccione[4],[5]. La direction du Tour de France décide alors de refuser la participation de Di Luca à l'épreuve. Malgré le soutien initial du directeur sportif Claudio Corti[6], la Saeco est contrainte de le faire remplacer par le Suisse David Loosli[7]. Faute de Tour, Di Luca remporte en juillet le Trofeo Matteotti et le Brixia Tour. Non-sélectionné par Franco Ballerini pour les Jeux olympiques d'Athènes[8] et les championnats du monde organisés à Vérone[9], il participe pour la quatrième fois au Tour d'Espagne, avec le récent vainqueur du Giro Damiano Cunego. Il ne s'y montre pas à son avantage : lors des étapes de montagne, il rejoint systématiquement l'arrivée avec le gruppetto. Il fint par abandonner pendant la dix-neuvième étape[10], alors qu'il occupe la 95e place du classement général, à plus de deux heures et demie de Roberto Heras[11].

Danilo Di Luca au Tour d'Allemagne en 2005
Danilo Di Luca lors du Tour d'Italie 2009

Chez Liquigas : numéro un mondial en 2005, vainqueur du Tour d'Italie 2007[modifier | modifier le code]

En 2005, il s´impose coup sur coup sur le Tour du Pays basque, l'Amstel Gold Race et la Flèche wallonne, ce qui lui permettra d'endosser le maillot de leader du ProTour. En confiance, il décide de participer au Giro (qui n'était pas prévu dans son programme au départ), il y réalisera ses meilleures performances sur cette épreuve en y remportant deux étapes, en portant le maillot rose et en se classent finalement quatrième du classement général. Son année sera plus que réussie, car en raison de sa régularité tout au long de l'année il conserve son maillot de leader et devient le premier vainqueur de l'histoire du ProTour.

En 2006, fort de son année 2005 réussie, il axe sa préparation sur le Giro qu'il ne terminera que 23e, il se rattrapera en remportant une étape de montagne sur la Vuelta et en portant le maillot de Oro (maillot de leader de la Vuelta).

En 2007, après un début d'année réussi en remportant Milan-Turin et Liège-Bastogne-Liège, il fait partie des outsiders pour le Giro où il impressionnera en haute montagne, remportant l´épreuve devant le Luxembourgeois Andy Schleck et l'Italien Eddy Mazzoleni. Leader du ProTour, il est cependant rattrapé par l'affaire Oil for Drugs, en instruction depuis 2004 : après que la justice civile eut classé son dossier sans suite, Di Luca est condamné par le Comité olympique italien (CONI) à trois mois de suspension le [12]. Il est ainsi privé de participation au Tour de Lombardie et surtout de ses points au ProTour 2007, et cède donc le maillot blanc de leader à Cadel Evans.

Passage chez LPR et suspension[modifier | modifier le code]

Mi-, Danilo Di Luca signe un contrat pour 2008 avec l'équipe LPR.

En mai 2009, il est contrôlé positif à l'EPO Cera à deux reprises durant le Tour d'Italie[13]. Le , le Comité national olympique italien prononce à son encontre une suspension de toutes compétitions de deux ans. Cette période de deux ans démarre le , date à laquelle a commence sa suspension provisoire, et prend fin le . Il est également condamné au paiement d'une amende de 280 000 euros[14]. Il perd tous ses résultats acquis à partir de la 11e étape du Tour d'Italie 2009.

Retour puis suspension à vie[modifier | modifier le code]

Sa suspension finissant en 2011, il signe dans l'équipe russe Katusha où il roulera sans salaire fixe[15]. Sans résultat significatif jusqu'aux classiques printanières, hormis une treizième place sur Tirreno-Adriatico, il est sélectionné par l'équipe Katusha pour participer au Tour d'Italie, dans le but d'y épauler son leader Joaquim Rodríguez[16].

En 2012, il roule pour l'équipe Acqua & Sapone, qui disparaît en fin d'année.

En , Danilo Di Luca est recruté par l'équipe Vini Fantini-Selle Italia. Il amène avec lui le sponsor de son ancienne équipe, Acqua e Sapone, qui apparaît sur le maillot de l'équipe Vini Fantini lors du Tour d'Italie[17],[18]. Le , la Gazzetta dello Sport annonce qu'il est positif à l'EPO lors d'un contrôle inopiné à son domicile effectué le [19]. Il est immédiatement licencié par son équipe[20]. Le , le Tribunal National Antidopage italien condamne Danilo Di Luca à la suspension à vie et à une amende de 35 000 euros[21].

En 2016, il publie le livre « Bestie da vittoria », traduit en français en 2017 sous le nom de « Cycliste infiltré », dans lequel il raconte sa vie sportive[22].

Palmarès[modifier | modifier le code]

Palmarès amateur[modifier | modifier le code]

Palmarès professionnel[modifier | modifier le code]

Résultats sur les grands tours[modifier | modifier le code]

Tour de France[modifier | modifier le code]

Danilo Di Luca a participé à deux fois au Tour de France, en 2003 et 2006, auxquels il a abandonné.

Tour d'Italie[modifier | modifier le code]

Danilo Di Luca a participé à dix éditions du Tour d'Italie. Il en a terminé sept et en a remporté une, en 2007. Il a également gagné le classement par points et trois étapes de cette édition, dont un contre-la-montre par équipes. Il a gagné quatre autres étapes lors d'éditions précédentes. Il est disqualifié lors du Tour d'Italie 2009, durant lequel il est contrôlé positif à l'EPO. Il en avait pris la deuxième place et remporté deux étapes et le classement par points.

  • 1999 : abandon
  • 2000 : abandon, vainqueur de la 5e étape
  • 2001 : 24e, vainqueur de la 4e étape
  • 2005 : 4e, vainqueur des 3e et 5e étapes, maillot rose pendant cinq jours
  • 2006 : 23e
  • 2007 : Leader du classement général vainqueur du classement général, Leader du classement par points vainqueur du classement par points, vainqueur des 1re (contre-la-montre par équipes), 4e et 12e étapes, maillot rose pendant douze jours
  • 2008 : 8e
  • 2009 : disqualifié
  • 2011 : 69e
  • 2013 : exclu pour dopage

Tour d'Espagne[modifier | modifier le code]

Danilo Di Luca a participé à cinq éditions du Tour d'Espagne. Il en a terminé un, en 2002, à la vingtième place. Il a gagné deux étapes, en 2002 et 2006, et a porté le maillot or pendant deux jours lors de cette édition.

  • 2000 : non-partant (12e étape)
  • 2001 : abandon (15e étape)
  • 2002 : 20e, vainqueur de la 2e étape
  • 2004 : abandon (19e étape)
  • 2006 : abandon, vainqueur de la 5e étape, Maillot or maillot or pendant 2 jours

Classements mondiaux[modifier | modifier le code]

Jusqu'en 2004, le classement UCI concerne tous les coureurs ayant obtenu des points lors de courses du calendrier international de l'Union cycliste internationale (324 courses en 2004). En 2005, l'UCI ProTour et les circuits continentaux sont créés, ayant chacun leur classement. De 2005 à 2008, le classement de l'UCI ProTour classe les coureurs membres d'équipes ProTour en fonction des points qu'ils ont obtenus lors des courses du calendrier UCI ProTour, soit 28 courses en 2005, 27 en 2006, 26 en 2007. En 2008, le calendrier du ProTour est réduit à 15 courses en raison du conflit entre l'UCI et les organisateurs de plusieurs courses majeures. Les trois grands tours, Paris-Roubaix, la Flèche wallonne, Liège-Bastogne-Liège, le Tour de Lombardie, Tirreno-Adriatico et Paris-Nice ne sont donc pas pris en compte dans le classement ProTour 2008. En 2009 et 2010, un « classement mondial UCI » remplace le classement ProTour. Il prend en compte les points inscrits lors des courses ProTour et des courses qui n'en font plus partie, regroupées dans un « calendrier historique », soit au total 24 courses en 2009 et 26 en 2010. Ce nouveau classement prend en compte les coureurs des équipes continentales professionnelles. En 2011, l'UCI ProTour devient l'UCI World Tour et reprend dans son calendrier les courses qui l'avaient quitté en 2008. Il comprend 27 courses en 2011 et son classement ne concerne plus que les coureurs membres des 18 équipes ProTeam.

Danilo Di Luca apparaît pour la première fois au classement UCI en 1998. En 2005, il remporte la première édition de l'UCI ProTour. Il n'est pas classé en 2007, 2009 et 2010, année durant lesquelles il est suspendu. Il est membre d'équipes continentales professionnelles en 2008 et 2012 et est par conséquent classé à l'UCI Europe Tour ces années-là.


Année 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Classement UCI 1241e[23] 89e[24] 56e[25] 32e[26] 13e[27] 12e[28] 33e[29]
Classement ProTour 1er[30] 78e[31] nc[32]
Calendrier mondial UCI nc[33]
UCI World Tour 172e[34]
UCI Europe Tour 5e[35] nc[36] 5e[37]
Légende : nc = non classé

Distinctions[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Cycliste infiltré. City Éditions, 2017

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Du 1er janvier 2009 au 12 août 2009
  2. Du 17 février 2013 au 24 mai 2013
  3. Après la disqualification d'Alessandro Petacchi pour dopage.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Danilo di Luca (trad. de l'italien), Cycliste infiltré, Bernay, City Éditions, , 316 p. (ISBN 978-2-8246-1004-7), page 23
  2. « Liège-Bastogne-Liège Di Luca, la résurrection », L'Humanité, 23 avril 2005.
  3. « Tour d'Italie - Di Luca forfait », L'Équipe, 24 avril 2004.
  4. « Des écoutent téléphoniques accablent Danilo Di Luca », Le Monde, 18 juin 2004 (reproduit sur le site Cyclisme-dopage.com).
  5. « Dopage à la chaîne », L'Humanité, 17 juin 2004.
  6. « Di Luca contre-attaque », L'Équipe, 26 juin 2004.
  7. « Di Luca remplacé », L'Équipe, 1er juillet 2004.
  8. (en) « Saeco snubbed for Olympics », Cyclingnews.com, 20 juillet 2004.
  9. (en) « Ballerini names 15 », Cyclingnews.com, 20 septembre 2004.
  10. (en) « Tino follows the yellow brick road », Cyclingnews.com, 24 septembre 2004.
  11. (en) « Kelme score another », Cyclingnews.com, 23 septembre 2004.
  12. « Cyclisme: Di Luca suspendu trois mois », AFP, 16 septembre 2007.
  13. « Di Luca positif sur le Giro », sur lequipe.fr, (consulté le )
  14. « Di Luca suspendu deux ans », sur lequipe.fr, (consulté le )
  15. Di Luca courra gratuitement pour Katusha sur cyclismactu, le 10 janvier 2011
  16. (en) « Pozzato and Paolini dropped from Katusha Giro d’Italia squad », sur cyclingnews.com, (consulté le )
  17. (en) « Di Luca signs with Vini Fantini-Selle Italia », sur cyclingnews.com, (consulté le )
  18. (en) « Di Luca stays in the picture », sur cyclingnews.com, (consulté le )
  19. « Dopage : le cycliste Danilo Di Luca encore repris par la patrouille », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le )
  20. « Di Luca licencié », sur lefigaro.fr, (consulté le )
  21. « Danilo Di Luca suspendu à vie, c'est officiel », sur cyclismactu.net, (consulté le )
  22. Danilo Di Luca : «Je ne regrette rien»
  23. « Classement UCI 1998 » [PDF], Union cycliste internationale (consulté le )
  24. « Classement UCI 1999 » [PDF], Union cycliste internationale (consulté le )
  25. « Classement UCI 2000 » [PDF], Union cycliste internationale (consulté le )
  26. « Classement UCI 2001 » [PDF], Union cycliste internationale (consulté le )
  27. « Classement UCI 2002 » [PDF], Union cycliste internationale (consulté le )
  28. « Classement UCI 2003 » [PDF], Union cycliste internationale (consulté le )
  29. « Classement UCI 2004 » [PDF], Union cycliste internationale (consulté le )
  30. « Classement ProTour 2005 », sur www.memoire-du-cyclisme.eu (consulté le )
  31. « Classement ProTour 2006 », sur www.memoire-du-cyclisme.eu (consulté le )
  32. « Classement ProTour 2007 », sur www.memoire-du-cyclisme.eu (consulté le )
  33. « Classement Mondial UCI 2009 », sur dataride.uci.ch, UCI, (consulté le )
  34. (en) « UCI WorldTour Ranking - 2011 - Individual », sur dataride.uci.ch, UCI (consulté le )
  35. « Classements Route UCI 2007 - 2008 - 10/17/2008 - Classements finaux des Circuits Continentaux UCI - Classement Individuel - Hommes Elite et Moins de 23 ans - Europe Tour », sur uci.html.infostradasports.com, UCI (consulté le )
  36. (en) « UCI Europe Tour Ranking - 2009 - Individual », sur dataride.uci.ch, UCI (consulté le )
  37. (en) « UCI Europe Tour Ranking - 2012 - Individual », sur dataride.uci.ch, UCI (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :