Daniel Ligou — Wikipédia

Daniel Ligou
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 92 ans)
Dijon (Côte-d'Or)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Daniel Léon Edmond Bernard LigouVoir et modifier les données sur Wikidata
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Daniel Ligou, né le à Ploemeur en Bretagne et mort le à Dijon, est un historien et universitaire français. Spécialiste de l'histoire de la franc-maçonnerie et du protestantisme, il est professeur à l'université de Bourgogne de 1963 à 1989.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Daniel Ligou nait dans le Morbihan le à Ploemeur, où son père est ingénieur des travaux maritimes[1]. Ses deux parents sont d’origine protestante languedocienne. Son frère jumeau, Robert Ligou, est enseignant et écrivain[2]. À la retraite de son père en 1925, sa famille s'installe à Montauban.

Daniel Ligou obtient le baccalauréat option philosophie et s’inscrit à la faculté de Montpellier puis de Toulouse pour y préparer une licence d’histoire. En même temps il suit les cours de la faculté de théologie protestante où il développe ses connaissances du grec et s’initie à l’hébreu[1]. Il obtient l’agrégation d’histoire en 1947[3].

Carrière enseignante et éditoriale[modifier | modifier le code]

Il commence une carrière d’enseignant dans l'enseignement secondaire en 1947 à Cahors puis Montauban en 1948. Il obtient un détachement de trois ans au CNRS et il soutient en 1953 sa thèse d'État, intitulée Montauban à la fin de l’Ancien Régime et au début de la Révolution (1787-1794), publiée en 1958[4]. Il enseigne pendant deux ans à la faculté des lettres de Toulouse. Il est nommé ensuite maître de conférences à la faculté des lettres d’Alger de 1959 à 1962. Mais les menaces de l’OAS le contraignent à rejoindre prématurément la métropole[3].

Il est nommé professeur d'histoire moderne en 1963 à la faculté des lettres de Dijon où il enseigne jusqu’à sa retraite en 1989. Outre son enseignement, il consacre une grande part de son temps à la recherche avec ses étudiants en dirigeant leurs travaux mais aussi en explorant et approfondissant de nombreux domaines comme les institutions de l’Ancien Régime, la Révolution française, l’histoire des idées et des mouvements philosophiques, des mentalités et des religions. Il est spécialiste de l'histoire du protestantisme et membre du comité de la Société de l'histoire du protestantisme français[5]. Sa grande connaissance de l'Ancien Régime lui valent d’être retenu pour participer au Comité national pour le bicentenaire de la Révolution. Il partage ses connaissances lors des missions à l’étranger qui lui sont confiées en Yougoslavie, en Italie, en Roumanie, et aux États-Unis. Cette activité académique se traduit par près de 200 publications dont le Dictionnaire de la Franc-maçonnerie publié aux PUF[6].

Il est un spécialiste de la franc-maçonnerie française à laquelle il consacre plusieurs ouvrages[1],[7].

Engagements politiques et sociaux[modifier | modifier le code]

Daniel Ligou participe à la création d’un comité étudiant anti-fasciste, tout en se rapprochant du Front populaire. Membre du Comité national des jeunes socialistes en 1948, élu secrétaire national en 1949, en 1951, atteint par la limité d’âge (30 ans), il remet sa charge à Pierre Mauroy. Militant au PSA puis au PSU, il adhère au parti Radical, devient membre du Comité directeur du parti radical de gauche en 1978, président départemental de 1978 à 1981[3].

Franc-maçon, Daniel Ligou est membre du Grand Orient de France. Il figure parmi les hauts responsables de l'Obédience[8].

Activités sportives[modifier | modifier le code]

Daniel Ligou a pratiqué le rugby en 3e ligne à l’Union sportive montalbanaise, fut entraineur au Sporting club montalbanais, arbitre fédéral en 1953. Il pratique aussi l’athlétisme, en 1941 il est champion du Languedoc du 1 500 m et de cross-country, est élu vice-président de la Ligue d’athlétisme de Midi-Pyrénées de 1954 à 1958, fonction qui lui est confiée en Algérie de 1959 à 1962. Il a aussi pratiqué la natation (champion des Pyrénées au 100 m brasse cadet), le basket, football, et fut chroniqueur sportif à la Dépêche du Midi et d’autres journaux régionaux. Roger Bambuck, alors ministre de François Mitterrand, lui remit la médaille de la jeunesse et des sports[8].

Publications[modifier | modifier le code]

  • Documents sur le protestantisme montalbanais au XVIIIe siècle, Toulouse : Impr. universitaire, 1955[9].
  • Montauban à la fin de l'Ancien Régime et aux débuts de la Révolution (1787-1794), Paris, M. Rivière, 1958.
  • Histoire du socialisme en France (1871-1961), Paris, Presses universitaires de France, 1962.
  • La Loge maçonnique de Sorèze de 1786 à 1815, Albi, Archives départementales, 1963.
  • Le Protestantisme en France de 1598 à 1715, SEDES, , 277 p.[10].
  • Chansons maçonniques (18e et 19e siècles), choisies et commentées par Daniel Ligou, Paris, Cercle des amis de la bibliothèque initiatique, 1972.
  • Sur l'histoire de la Franc-Maçonnerie. Une « Maçonologie » scientifique est-elle possible ?, Paris, Garnier frères, 1972.
  • Dictionnaire de la franc-maçonnerie, Paris, Presses universitaires de France, « Quadrige Dicos Poche », 2004, rééd. 2006.
  • La Franc-maçonnerie, textes choisis et présentés par Daniel Ligou, Paris, Presses universitaires de France, 1977.
  • Anderson's constitutions, (1723), texte anglais de l'édition de 1723, introduction, traduction et notes par Daniel Ligou, Paris, Lauzeray, « Scripta ac fontes Ordinis latomorum. Textes et sources de l'Ordre maçonnique », 1978.
  • La Franc-maçonnerie à Chalon-sur-Saône et à Mâcon au XVIIIe siècle, Paris, Lauzeray, 1979, avec l'abbé J.-C. Desbrosse.
  • Histoire des francs-maçons en France, Toulouse, Privat, 1981, prix Marie-Eugène Simon-Henri-Martin de l’Académie française en 1982.
  • Commentaires sur les écrits maçonniques de Joseph de Maistre. Romantisme. Année 1985. Vol.15. no 48 ;p. 112-113.
  • Franc-maçonnerie et Révolution française, 1789-1799 : franc-maçonnerie et révolutions, Paris, Chiron-Detrad, coll. « Janus », , 295 p. (ISBN 2-7027-0396-8, présentation en ligne).
  • Introduction de: Rituels du Rite Français Moderne, 1786, Apprenti-Compagnon-Maître, Paris-Genève, Champion-Slatkine, 1991.
  • Introduction de: Rituels du Rite Français Moderne, 1786, Les quatre "Ordres supérieurs" Élu - Écossais - Chevalier d'Orient - Rose Croix, Paris-Genève, Champion-Slatkine, 1992.
  • Frederic Desmons et la Franc-maçonnerie sous la IIIe République, Paris, Éditions Théolib, 2012, (ISBN 978-2-36500-055-0).

Soutien à des rééditions[modifier | modifier le code]

Daniel Ligou a contribué à la réédition de nombreux écrits maçonniques dont les principaux auteurs sont :

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Pierre Levêque, « In Memoriam - Daniel Ligou (1921-2013) », Cahiers Jean Jaurès, no 210,‎ , p. 229 à 233 (lire en ligne, consulté le ).
  2. Notice Ligou Daniel, Léon, Edmond, Bernard par Jacques Girault, Pierre Lévêque, sur maitron.fr, version mise en ligne le 17 décembre 2011, dernière modification le 3 mai 2021 [lire en ligne].
  3. a b et c « Daniel Ligou, Professeur honoraire d'Université, s'en est allé », sur vivre-a-chalon.com, (consulté le ).
  4. [compte rendu] Georges Livet, « Daniel Ligou, Montauban à la fin de l'ancien régime et aux débuts de la révolution, 1787-1794 », Revue d'histoire et de philosophie religieuses, vol. 39, no 4,‎ , p. 411-413 (lire en ligne, consulté le ).
  5. Isabelle Sabatier, « Assemblée générale du 15 mai 2014: Rapport moral annuel », Bulletin de la Société de l'histoire du protestantisme français, vol. 160,‎ octobre-décembre 2014), p. 829 (lire en ligne, consulté le ).
  6. a et b « Daniel Ligou », sur bienpublic.com, (consulté le ).
  7. Martine François, « Daniel Ligou », sur cths.fr, CTHS La France savante, (consulté le ).
  8. a b et c « Daniel Ligou n’est plus », sur bienpublic.com, (consulté le ).
  9. [compte rendu] Émile Poulat, « Ligou (D.) Documents sur le protestantisme montalbanais au XVIIIe siècle », Archives de sciences sociales des religions, no 2,‎ , p. 157 (lire en ligne, consulté le ).
  10. [compte rendu] Jean Séguy, « Ligou (Daniel) Le Protestantisme en France de 1598 à 1715 », Archives de sciences sociales des religions, vol. 29,‎ , p. 220-221 (lire en ligne, consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • « Daniel Ligou : historien de la franc-maçonnerie », Chroniques d'histoire maçonnique, Iderm, no 88,‎ automne-hiver 2021, [lire en ligne].

Liens externes[modifier | modifier le code]