Corps de place — Wikipédia

Un corps de place est l'enceinte principale d'une place forte[1], c'est-à-dire l'ensemble des ouvrages formant une enceinte continue autour de la place forte[2].

Châteaux forts[modifier | modifier le code]

Dans le Nord-Ouest de la France et en Angleterre, au XIe siècle, le corps de place fait partie d'un système de défense en profondeur, qui précède le donjon. Pour réduire l'espace à défendre et éviter de disperser la garnison, le corps de place est de plus en plus réduit à partir de la fin du XIIe siècle et le donjon y est incorporé[3].

Le corps de place de Strasbourg, construit par Vauban à partir de 1681. Dessin de 1692 (l'Est est à gauche)

Fortifications modernes[modifier | modifier le code]

Dans le premier système de Vauban, le corps de place est composé de courtines, de bastions surmontés de cavaliers et d'un fossé (lui-même composé d'une escarpe, d'une cunette et d'une contrescarpe)[4].

Dans son second système, Vauban détache les bastions du corps de place, créant ainsi une enceinte extérieure, dite de combat et une enceinte intérieure, appelée de sûreté[5],[6],[7].

Ce corps de place est précédé des dehors (les demi-lunes et les tenailles) et des avancées (le glacis et le chemin couvert)[4].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Faucherre 1991, p. 105.
  2. Gilles Aubagnac, « Le corps et l’architecture militaire : « corps de place », « corps de logis », « corps d’enceinte », « corps de garde », « corps de siège »: », Corps, vol. N° 12, no 1,‎ , p. 85–86 (ISSN 1954-1228, DOI 10.3917/corp1.012.0085, lire en ligne, consulté le ).
  3. Pierre Héliot, « L'évolution des donjons dans le Nord-Ouest de la France et l'Angleterre au XIIe siècle », Comptes rendus de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, vol. 113, no 3,‎ , p. 439–448 (DOI 10.3406/crai.1969.12417, lire en ligne, consulté le ).
  4. a et b Faucherre 1991, p. 50-51.
  5. Faucherre 1991, p. 52-53.
  6. Camille Crunchant, « Mathématiques et art de la guerre : l’exemple de l’école royale du génie de Mézières (1748-1794): », Revue historique des armées, vol. n° 298, no 1,‎ , p. 4–14 (ISSN 0035-3299, DOI 10.3917/rha.298.0004, lire en ligne, consulté le ).
  7. Olivier Chaline, Les armées du Roi : Le grand chantier - XVIIe – XVIIIe siècle, Paris, Armand Colin, , 340 p. (ISBN 9782200614157, lire en ligne), p. 96-97.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Nicolas Faucherre, Places fortes : Bastion du pouvoir, Paris, R.E.M.P.A.R.T Desclée de Brouwer, coll. « Patrimoine vivant Notre histoire », , 4e éd. (1re éd. 1986), 115 p. (ISBN 9782904365027)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]