Convention de Jarnac — Wikipédia

Convention de Jarnac

Type de traité Convention
Signature
Lieu de signature Londres (Royaume-Uni)
Signataires Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Drapeau du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande
Terminaison
Langues Français, anglais

La convention de Jarnac est un traité signé entre le royaume de France et le Royaume-Uni en 1847 et dont le but était de mettre un terme à la crise diplomatique franco-britannique en garantissant l'indépendance du groupe des îles Sous-le-Vent en Polynésie. Elle fut abrogée avec l'accord des deux signataires en 1887.

Histoire[modifier | modifier le code]

En 1839, un missionnaire protestant britannique nommé George Pritchard est envoyé en Polynésie pour convertir les peuples indigènes. Devenu consul britannique à Tahiti il voit d'un mauvais œil l'arrivée des catholiques dans la région. Il conseille alors à la reine de Tahiti, Pomare IV, d'expulser deux missionnaires catholiques, ce qui va avoir pour conséquence de pousser la France à investir puis à annexer l'île, avec, en 1843, la mise en place d'un protectorat français. Pritchard est ensuite expulsé de l'île, ce qui crée des tensions diplomatiques entre la France et le Royaume-Uni.

Afin de mettre fin à la querelle franco-britannique, Louis-Philippe Ier accepte la convention de Jarnac qui reconnaît l’indépendance des îles Sous-le-Vent[1], signée le à Londres par lord Palmerston, ministre des Affaires étrangères britannique, et le comte de Jarnac, ministre plénipotentiaire du Roi près la Cour de Londres[2].

Par cette signature, les deux grandes puissances coloniales s’engagent à ne pas prendre possession de ces îles, ni même à les placer sous protectorat.

La convention reste valide pendant 40 ans. En 1880, à la suite de la demande des îles Raiatea et Tahaa[3], la France les place sous protectorat provisoire, afin d'empêcher les Allemands, intéressés par les lieux, de les annexer[4]. En octobre 1887, et après accord entre les deux États signataires de la convention, celle-ci est abrogée[5]. S'ensuit une révolte indigène pendant dix ans[6] qui se solde par l'annexion militarisée des deux îles par la France ainsi que de l'ensemble des îles Sous-le-Vent qui deviennent, le 19 mars 1898, territoire français[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Bertrand de la Roncière, La reine Pomaré : Tahiti et l’Occident 1812-1877, Éditions L’Harmattan, , p. 232.
  2. Pierre-Yves Toullelan (dir.), Encyclopédie de la Polynésie, vol. 6, La Polynésie s'ouvre au monde 1769-1842, p. 65.
  3. Paul Deschanel, La politique française en Océanie. À propos du Canal de Panama, , p. 527.
  4. « Le fait colonial en Polynésie orientale 1880-1939 », sur des.pf, .
  5. a et b Francis Cheung, Tahiti et ses îles (1919-1945) : étude d'une société coloniale aux antipodes de sa métropole, L'harmattan, , p. 44.
  6. « Hapaitahaa a Etau, dit Teraupoo, le rebelle », sur ladepeche.pf, .

Voir aussi[modifier | modifier le code]