Constantin de Fife — Wikipédia

Constantin de Fife
Fonctions
Comte de Fife
Titre de noblesse
Comte
Biographie
Famille
Enfant

Causantín ou Constantin de Fife (floruit 1095-1128)[1] est le premier personnage historique attesté comme Mormaer de Fife au début du XIIe siècle.

Origine[modifier | modifier le code]

On connaît très peu de choses sur la vie de Causantín et de son règne comme Mormaer de Fife. On ignore même le nom de son père. Il devait être le fils ou le petit-fils du « Mac Duib » à l'origine du personnage de la tragédie Macbeth de William Shakespeare; le thane MacDuff. Ce dernier étant le fils ou le neveu putatif de Giric, fils de Cináed mac Duib, roi d'Alba (997-1005)[2]. Son rôle postérieur comme « juriste éminent », laisse penser qu'il a passé ses premières années à étudier le droit gaélique d'Écosse, mais il ne s'agit que d'une simple conjecture[3].

Signification historique[modifier | modifier le code]

Causantín apparaît pour la première fois dans l'histoire dans une charte datée de 1095 où il est désigné comme Constantinus filius Magduffe. L'historien John Bannerman suggère qu'il s'agit de la traduction en latin de Causantín mac meic Duib. Ici, mac meic signifie petit-fils, ou par extension ancêtre, avec le même usage que l'irlandais Ua. La formule mac meic se trouve également en Irlande. Les Annales d'Ulster (s.a. 1028), par exemple, utilisent la formule quand elles utilisent ensuite Ua[4]. Si le raisonnement de Bannerman est correct, la charte nomme Causantin le « descendant de Dub » C'est-à-dire issu du Clan MacDuff, plutôt que le fils d'une homme nommé MacDuib.

Des exemples semblables peuvent être trouvés et conforter cette interprétation dans l'Irlande de cette époque. Par exemple, les Annales d'Ulster dénomment Tadg, fils de Muiredach; Mac Carthaig[5], mais c'est le grand-père de Tadg, et le père de Muiredach, qui est nommé Carthach. Par comparaison, les Annales d'Inisfallen appellent le même homme mac meic Carthaig[6]. En Irlande même, les rois du Cenél nEógain se nomment eux-mêmes Meic Lochlainn. Un personnage est nommé Conchobar mac Meic Lochlainn[7]; Le même groupe familial est aussi connu comme les Uí Lochlainn (AU, s.a. 1102 & 1109)[8].

Fonctions occupées[modifier | modifier le code]

En 1128, dans la 4e année du règne du roi David Ier d'Écosse, Causantín apparaît comme Magnus Judex in Scotia, c'est-à-dire « Supérieur en Brithem » d'Écosse au nord de la rivière Forth, un office qui semble être le précurseur gaélique de ce qui deviendra celui de Justiciar d'Écosse[9]

Dans sa fonction il apparaît au côté du Judex Máel Domnaich mac Meic Bethad (Maldoven fils de Macbeth) comme arbitre dans un conflit de délimitation de territoire entre un chevalier nommé Robert de Burgon (i.e. Robert le Burgundian), qui possède le domaine de Lochore et le Céli Dé de l'île de St Serf sur le Loch Leven. Dans cette affaire Causantín et Máel Domnaich décident de faire appel à la sagesse supérieure d'une autre Judex, Dubgall mac Mocche (Dufgal fils de Mochta (?)[10].

Causantín est présent dans une charte du roi David Ier, datée de 1126, qui confirme les droits du Prieuré de Dunfermline et l'élève au statut d'abbaye. Son nom comme témoin accompagne ceux d'évêques: Jean le Chapelain de Glasgow, Robert de Scone de St Andrews, Cormac de Dunkeld, Grégoire de Moray, Mac Bethad de Rosemarkie; et de mormaers: Máel Ísu de Strathearn, Ruadrí de Mar, Matad d'Atholl, ainsi que celui de son parent Gille Míchéil, chef du Clann meic Duib et d'autres nobles[11]. Il se trouve que Causantín semble être impliqué dans plusieurs différends avec ledit monastère, et qu'il aurait accaparé des terres autour de Kirkcaldy qui avaient été données au monastère[12].

Succession et postérité[modifier | modifier le code]

Causantín/Constantin semble être mort vers 1130, lorsqu'un autre membre du lignage Mac Duib, le Gille Míchéil qui apparaît au côté de Causantín dans la charte de 1126, sans doute son cousin et taniste, règne comme mormaer; bien que ce dernier utilise désormais le titre de comes (mormaer) dès 1126, après avoir utilisé la forme Mac Duib jusqu'au moins 1126[13]. Donnchad Ier, qui succède à Gille Mícheil, semble être le fils de Causantín[14].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) G. W. S. Barrow et Alexander Grant, Sir, Medieval Scotland : Crown, Lordship and Community, Edinburgh University Press, , 319 p. (ISBN 978-0-7486-1110-2, lire en ligne)
  2. John Bannerman, "MacDuff of Fife," in A. Grant & K. Stringer (eds.) Medieval Scotland: Crown, Lordship and Community, Essays Presented to G.W.S. Barrow, (Edinburgh, 1993), p. 21–33.
  3. (en) John Bannerman, « The Kings Poet and the Inauguration of Alexander III », dans The Scottish Historical Review, 68 (1989), p.  139.
  4. Annales d'Ulster, s.a. 1028.7, here.
  5. Annales d' Ulster, s.a. 1118.6, here.
  6. Annales d'Innisfallen, s.a. 1118.7, here.
  7. Annales d'Ulster, s.a. 1128.3, here.
  8. E.g. Annals d'Ulster, s.a. 1102.8 & 1109.5, here et here, où Ua est rendu par H; Cf. John Bannerman, « MacDuff of Fife », dans A. Grant & K. Stringer (eds.) Medieval Scotland: Crown, Lordship and Community, Essays Presented to G.W.S. Barrow, (Edinburgh, 1993), p. 24–30.
  9. (en) G.W.S. Barrow, « The Justiciar », dans G.W.S. Barrow (ed.), The Kingdom of the Scots, (Edinburgh, 2003), p. 84–5; Dauvit Broun, « Anglo-French acculturation », dans (en) Brendan Smith (ed.), Britain and Ireland, 900-1300, (Cambridge, 1999), p.  139.
  10. (en) Archibald Lawrie, Early Scottish Charters Prior to A.D. 1153, (Glasgow, 1905), no. 80; Cf. Barrow, « The Judex » , dans (en) G.W.S. Barrow (ed.), The Kingdom of the Scots, (Edinburgh, 2003), p. 58.
  11. Cf. Registrum de Dunfermelyn, (Bannatyne Club, 1842), p. 3–4; Richard Oram, David: The King Who Made Scotland, (Gloucestershire, 2004), p. 82.
  12. Cf. (en) James Balfour Paul, The Scots Peerage, Vol. VI, (Edinburgh, 1909), p. 3–4.
  13. John Bannerman (1993), p. 31.
  14. Bannerman (1993), p. 33.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) John Bannerman, « The Kings Poet and the Inauguration of Alexander III », dans The Scottish Historical Review, 68 (1989)
  • (en) John Bannerman, « MacDuff of Fife », dans A. Grant & K. Stringer (eds.) Medieval Scotland: Crown, Lordship and Community, Essays Presented to G.W.S. Barrow, (Edinburgh, 1993), p. 20–38
  • (en) G.W.S. Barrow, « The Judex », dans G.W.S. Barrow (ed.), The Kingdom of the Scots, (Edinburgh, 2003), p. 57–67
  • (en) G.W.S. Barrow, « The Justiciar », dans G.W.S. Barrow (ed.), The Kingdom of the Scots, (Edinburgh, 2003), p. 68–111
  • (en) Dauvit Broun, « Anglo-French acculturation », dans Brendan Smith (ed.), Britain and Ireland, 900-1300, (Cambridge, 1999), p. 135–53
  • (en) Sir Archibald Lawrie, Early Scottish Charters Prior to A.D. 1153, (Glasgow, 1905)
  • (en) Richard Oram, David: The King Who Made Scotland, (Gloucestershire, 2004)
  • (en) James Balfour Paul, The Scots Peerage, Vol. VI, (Edinburgh, 1909)
  • (en) John.L.Roberts Lost Kingdoms Celtic scotland and the Middle Ages Edinburgh University Press (Edinburgh 1997) (ISBN 0748609105).
  • (en) William Forbes Skene Celtic Scotland Volume I: «  History and Ethnology ». Seconde édition, David Douglas (Edinburgh 1886) Reprint par Forgotten Book Classic Reprint Series (ISBN 978-144008053-1) p. 509.
  • (en) William Forbes Skene Celtic Scotland Volume II: « Church and Culture ». David Douglas (Edinburgh 1877) Reprint par Forgotten Book Classic Reprint Series (ISBN 978-144008274-0) p. 510.
  • (en) William Forbes Skene Celtic Scotland Volume III: «  Land and People ». Seconde édition, David Douglas (Edinburgh 1890) Reprint par Forgotten Book Classic Reprint Series (ISBN 978-144005510-2) p. 532.