Congrégation de l'Oratoire — Wikipédia

Congrégation de l'Oratoire
Image illustrative de l’article Congrégation de l'Oratoire
Devise : Fac ut ardeat cor meum.
Ordre de droit pontifical
Approbation pontificale 15 juillet 1575 et 1612 pour la constitution
par Grégoire XIII et Paul V
Type Société de vie apostolique
Spiritualité spiritualité philippine
But enseignement, direction spirituelle, prédication, apostolat liturgique
Structure et histoire
Fondation 1551
église San Girolamo della Carità, Rome
Fondateur Philippe Néri
Abréviation C.O.
Autres noms Oratoriens
Site web https://www.oratoriosanfilippo.org/
Liste des ordres religieux

L'Oratoire de Saint Philippe Néri ou Confédération des oratoriens de Saint Philippe Néri (en latin Confoederatio Oratorii Sancti Philippi Nerii) est une société de vie apostolique catholique fondée à Rome par saint Philippe Néri au XVIe siècle. Le petit oratoire du fondateur, où se réunissait le groupe d'origine, avait donné son nom à la société. Elle fut érigée de manière canonique par le pape Grégoire XIII le , en tant que société de prêtres séculiers, sans vœux, mais vivant en commun, dans le but de travailler à la sanctification de ses membres et à celle de son prochain par la prédication et l'enseignement. Sa règle fut approuvée par Paul V en 1612.

Quelques oratoriens célèbres[modifier | modifier le code]

Fondateur[modifier | modifier le code]

Membres[modifier | modifier le code]

Théologiens[modifier | modifier le code]

Compositeurs[modifier | modifier le code]

Un oratorien prédicateur et écrivain : Dom Edme-Bernard Bourée[modifier | modifier le code]

Dom Edme-Bernard Bourée est un prêtre catholique français de l’Oratoire, disciple[1] de ses fondateurs, prédicateur et écrivain réputé[2],[3] du XVIIe siècle, du XVIIème siècle.

Né le 15 février 1652 à Dijon, il est le troisième enfant de Jacques Bourée, avocat au Parlement de Bourgogne et échevin de la ville de Dijon, et d’Anne Cazotte. Il était de santé fragile[4].

Entré dans la Congrégation de l’Oratoire, Dom Edme-Bernard Bourée enseigna la théologie aux séminaires de Langres, Chalon-sur-Saône et Langres, et fut un prédicateur et écrivain infatigable dans les domaines de la théologie parénétique (c’est-à-dire liée à des exhortations morales), de la piété et de l’histoire.

Si Bossuet ou Fénelon appartenaient au premier ordre des écrivains et orateurs ecclésiastiques, La Tour du Pin à un second ordre, le père Bourée relève du troisième ordre dans les publications que l’éditeur Migne fit d’une partie de ses œuvres au milieu du XIXe siècle[5].

Ses ouvrages incluent notamment des Sermons, des panégyriques de saints, une Vie de la Révérende Mère Jeanne-Françoise de Courcelle Pourlan, dernière abbesse titulaire et réformatrice de l'abbaye de Tart, avec un abrégé de la vie de messire Sébastien Zamet, réformateur des religieuses de l’abbaye Notre-Dame de Tart, ou encore un Abrégé de la vie du Père François de Clugny, prêtre de l’Oratoire, par un Père de sa congrégation[6].

La quantité très abondante des écrits de Dom Edme-Bernard Bourée a pu absorber la qualité. Il aborde une multitude sujets en citant abondamment la Bible, les Pères de l’Église ou encore tel ou tel saint (tel que saint Bernard, lui aussi originaire de la Bourgogne dijonnaise). Il manie tant une approche dithyrambique (« Dieu n’a pour vous que des pensées de paix ») qu'un style menaçant ou imprécateur. Il recourt à un large registre de figures de style et notamment d'images, par exemple en décrivant un « nombre certain pour un incertain » pour évoquer les 144 000 élus de l’Apocalypse.

Certains ouvrages ont été partagés avec son confrère le père François de Clugny (1637-1694).

Il meurt à Dijon le 26 mai 1722 à 70 ans.

En France[modifier | modifier le code]

Il existe une branche distincte de l'oratoire originel qui a été fondée par Pierre de Bérulle. C'est une société de vie apostolique appelée Oratoire de France (ses membres sont les Oratoriens). Toutefois, depuis peu, des oratoires de Saint Philippe Néri se créent en France, indépendants les uns des autres (Nancy, Lyon, Hyères, etc.).

Oratoire Saint Philippe Néri[modifier | modifier le code]

Après plusieurs fondations en France au début du XVIe siècle (Cotignac, Avignon, Carpentras, Hyères…) et au XIXe par le P. Félix Jourdan de la Passardière (1841-1913, oratorien de Rome, devenu ensuite évêque auxiliaire de Rouen), de nouvelles maisons (toutes maisons sui juris) ont été fondées. Dans un passé très récent, d'autres fondations ont eu lieu, par exemple :

  • à Nancy, où la basilique Saint-Epvre de Nancy est desservie par les pères oratoriens, la congrégation a été érigée par rescrit (env. réponse écrite) du Saint-Siège le [7] ;
  • la congrégation de Dijon (émanation de celle de Nancy) a été érigée le [8] ;
  • la congrégation de Hyères a été érigée le [9] ;
  • la congrégation de Lorient, dans le diocèse de Vannes[10], a été érigée le 14 septembre 2022 ;
  • une communauté est en formation dans le diocèse d'Angoulême[11].
  • une communauté est en formation dans le diocèse de Lyon (paroisse de la Rédemption-St Joseph des Brotteaux).[1]
  • une communauté est en formation dans le diocèse de La Rochelle (à Saintes).

Oratoire de Jésus[modifier | modifier le code]

Une société fille, distincte et indépendante de l'Oratoire de Saint Philippe Néri, fut fondée à Paris par le futur cardinal de Bérulle en 1611, la société de l'Oratoire de Jésus et de Marie[12].

L'Oratoire de Saint Philippe dans le monde[modifier | modifier le code]

Chaque Oratoire de Saint Philippe Néri est indépendant, même si des liens de charité unissent les différentes maisons. Ils sont toutefois réunis au niveau mondial dans une Confédération[13]. Chaque communauté, même petite, est une structure assez forte : un Oratoire est érigé par le Saint-Siège, avec le statut « de droit pontifical » : à sa tête le prévôt (élu pour trois ans) préside à l’organisation de la vie commune, et peut, après accord de la congrégation, appeler aux ordres. Par ailleurs son autorité n’est pas monarchique, il est plutôt « primus inter pares »[14].

Europe continentale[modifier | modifier le code]

Les communautés oratoriennes se trouvent à Vienne, en Autriche ; Dijon, Hyères, Nancy et Lorient en France ; Acireale, Biella, Bologne, Brescia, Florence, Gênes, Naples, Palerme, Rome, Vérone, Prato, Guardia Sanframondi, Acireale, Acicatena et Vicenza, en Italie ; Allemagne (Aix-la-Chapelle, Aufhausen, Dresde, Francfort-sur-le-Main, Hanovre, Heidelberg, Leipzig et Munich) ; Lituanie (Vilnius) ; Pays-Bas (Maastricht) ; Pologne (Gostyń, Studzianna, Tarnów, Radom, Tomaszów Mazowiecki, Bytow et Poznań) ; Espagne (Barcelone, Séville, Porreras, Tudela, Vic, Albacete, Alcala de Henares, Getafe et Palma de Majorque) et Suisse (Zurich). Il y a aussi des communautés en formation à Bratislava, en Slovaquie, et à Mikulov en République tchèque.

Royaume-Uni[modifier | modifier le code]

Le cardinal John Henry Newman fut le fondateur du premier Oratoire de langue anglaise, l'Oratoire de Birmingham dans la ville de Birmingham le . Le cardinal s'est d'abord installé à Old Oscott, qu'il baptisa Maryvale (en souvenance de la première maison de l'Oratoire à Rome, Santa Maria in Vallicella). La communauté vint s'établir enfin à Edgbaston. Attachée à cet Oratoire se trouvait la célèbre école Oratory School qui se situe maintenant à Woodcote, dans le Berkshire, près de Reading. L'Oratoire se trouve aussi à Londres (the London Oratory), à Fulham ; Oxford (the Oxford Oratory) ; et Manchester (St Chad’s), où se trouve une communauté en formation. Depuis octobre 2013, l'église St Wilfrid's d'York est confiée aux pères de l'Oratoire ; la communauté a été érigée en 2019.

Amérique latine et les Antilles[modifier | modifier le code]

On retrouve l'Oratoire de Saint Philippe Néri en Argentine : (Mercedes); Brésil : (São Paulo); Chili : (Villa Alemana); Colombie: (Bogota, Ipiales et Pasto); Costa Rica : (San José); Mexique : (Guanajuato, Mexico, Orizaba, Puebla, San Miguel de Allende). Depuis 2012, il y a un Oratoire en formation dans les Antilles à Port Antonio, en Jamaïque (archidiocèse de Kingston). Cette communauté de prêtres, formée il y a bien des années, serait le premier Oratoire de Saint Philippe Néri à être érigé dans l'histoire des Antilles de langue anglaise.

Amérique du Nord[modifier | modifier le code]

Les pères de l'Oratoire ont une maison au Canada à Toronto, de langue anglaise, bien que la toute première communauté fût fondée à Montréal en 1975. Le premier oratoire aux États-Unis fut fondé à Rock Hill, en Caroline du Sud, en 1934[15]. L'Oratoire se trouve aussi à Monterey; Pharr; Pittsburgh; Brooklyn; New Brunswick; Philadelphie et Sparkill. Depuis 2012, il y a une communauté en formation à Cincinnati[16] (Ohio). De plus en 2012, son excellence Mgr Kevin C. Rhoades a promulgué un décret érigeant une association privée de fidèles en vue d'établir l'Oratoire dans le diocèse de Fort Wayne-South Bend. Finalement, en août de la même année 2012, son excellence Mgr Richard J. Malone a autorisé trois prêtres du diocèse de Portland (Maine) à Lewiston de vivre la vie commune en vue d'y établir l'Oratoire de St. Philippe Néri. Le 1er août 2014, une congrégation de l'Oratoire est établie à Star of the Sea Church dans l'archidiocèse de San Francisco en Californie[17].

Afrique du Sud[modifier | modifier le code]

Le premier oratoire établi en Afrique du Sud a été fondé à Oudtshoorn en 1997. La Congrégation de l'Oratoire de Port Elizabeth célébra la messe d'inauguration le .

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Adolphe Perraud, Le second centenaire et le jubilé de la bienheureuse Marguerite-Marie, Gallica (lire en ligne), p. 185
  2. Edme Beguillet et Claude Courtépée, Description générale et particulière du duché de Bourgogne, tome 2, Gallica, avant 1800 (lire en ligne), p. 275
  3. Jean-Baptiste Honoré Bourée, Jules Beaudouin, Gabriel Bourée, Notice sur la vie et les relations de voyage du capitaine Bossu / par feu M. le docteur Bourée ; précédée de notices biographiques sur le docteur Bourée, Gallica, (lire en ligne), p. 3
  4. Dictionnaire de biographie française, sous la direction de M. Prevost et Roman d'Amat, tome sixième (Bergeron-Bournon), éditions de la Librairie Letouzy et Ané, Paris VI, 1954
  5. Collection intégrale et universelle des orateurs sacrés, publiée par M. l’Abbé Migne, chez l‘éditeur J.-P. Migne, tomes 39 et 40, 1854 [lire en ligne]
  6. Dom Edme-Bernard Bourée, Abrégé de la vie du Père François de Clugny prêtre de l'Oratoire. Par un Père de sa congrégation, Gallica via Numelyo, (lire en ligne)
  7. Oratoire de Nancy – Site de la congrégation de l'Oratoire.
  8. Oratoire de Dijon.
  9. « Oratoire Saint Philippe Néri – Hyères | "Fac ut ardeat cor meum" » (consulté le )
  10. « Saint Philippe Néri - L'originalité de l'oratoire et son héritage à Lorient », sur rcf.fr (consulté le )
  11. « Charente : les lieux de culte restent fermés, l’église catholique s’organise », sur SudOuest.fr (consulté le )
  12. Figures oratoriennes.
  13. La question religieuse et la Confédération : ontogenèse de la dualité nationale.
  14. Congrès général de la Confédération de l'Oratoire de saint Philippe Néri. Audience du pape Jean-Paul II du 5 octobre 2000.
  15. (en) Congregation of the Oratory of St Philip Neri, Rock Hill, South Carolina
  16. (en) Oratoire de Cincinnati
  17. (en) The Traditional Latin Mass Society of San Francisco 26 avril 2014

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]