Congé de maternité — Wikipédia

Le congé de maternité est une période de congé rémunérée prévue par la loi dans certains pays pour les salariées enceintes ou amenées à accoucher.

Congé de maternité dans le monde[modifier | modifier le code]

L'Organisation internationale du travail recommande[1] une durée totale du congé maternité minimum de 14 semaines et la mise en place d'une prestation de congés maternité suffisante pour assurer un niveau de vie convenable.

Malgré ces recommandations, plusieurs pays notamment les États-Unis n'accordent aucun congé maternité[2].

Congé de maternité en Inde[modifier | modifier le code]

Selon le Code de la sécurité sociale, 2020, la durée du congé de maternité payé à 100% disponible pour les salariées est de 26 semaines. Cette prestation pourrait être utilisée par les femmes pour une période allant jusqu'à un maximum de 8 semaines avant la date prévue de l'accouchement et le temps restant peut être utilisé après l'accouchement. Pour les femmes qui ont au moins 2 enfants survivants, la durée du congé de maternité payé est de 12 semaines (c'est-à-dire 6 semaines avant et 6 semaines après la date prévue de l'accouchement)[3]. Un congé de maternité de 12 semaines doit être mis à la disposition des mères adoptant un enfant de moins de trois mois à compter de la date de l’adoption ainsi qu’aux «commissionnaires». La mère commanditaire a été définie comme une mère biologique qui utilise son œuf pour créer un embryon planté chez une autre femme. La loi indienne rend la crèche obligatoire pour chaque établissement employant 50 employés ou plus[4]. Les employées seraient autorisées à visiter la crèche 4 fois par jour (y compris les intervalles de repos).Les employeurs doivent obligatoirement informer les femmes des prestations de maternité qui leur sont offertes au moment de leur nomination.

Congé maternité en Europe[modifier | modifier le code]

Les congés de maternité en Europe[5]
Pays Durée Montant de sa rémunération
Allemagne 14 semaines 100 % du salaire
Autriche 16 semaines 100 % du salaire
Belgique 15 semaines 82 % du salaire le 1er mois puis 75 %
Bulgarie environ 58 semaines (410 jours) 90 % du salaire
Chypre 18 semaines 72 % du salaire
Danemark 18 semaines 100 % du salaire
Espagne 16 semaines 100 % du salaire
Estonie 20 semaines 100 % du salaire
Finlande 21 semaines (105 jours ouvrables) 90 % du salaire pendant 56 jours, 70 % à partir du 57e
France 16 semaines[6] 100 % du salaire limité à 89,03 € par jour
Grèce 17 semaines 47,47 €/jour à 66,46 €/jour
Hongrie 24 semaines 70 % du salaire
Irlande 26 semaines minimum de 230 €/semaine
Italie 4 à 6 mois 80 % du salaire
Lettonie 16 à 20 semaines 80 % du salaire
Lituanie 18 à 20 semaines 100 % du salaire
Luxembourg 16 à 20 semaines 100 % du salaire
Malte 14 semaines 160 €/semaine pendant quatre semaines
Pays- Bas 16 semaines 100 % du salaire
Pologne 20 à 37 semaines (naissances multiples) 100 % du salaire
Portugal 17 à 25 semaines (plus 30 jours par enfant en cas de naissances multiples) 80 % à 100 % du salaire
République Tchèque 28 à 37 semaines (naissances multiples) 70 % du salaire
Roumanie environ 17 semaines (120 jours) 85 % du salaire
Royaume- Uni 39 semaines maximum 90 % du salaire les six premières semaines puis 139,58 £/semaine
Slovaquie 34 à 43 semaines (naissances multiples) 65 % du salaire
Slovénie 15 semaines 100 % du salaire
Suède 75 semaines 80 % du salaire
Suisse 14 semaines[7] 80 % du salaire, mais au maximum 196 CHF/jour[7]

La directive 92/85/CEE du fixe à 14 semaines la durée minimale du congé de maternité[8].

Le , le Parlement Européen s'est prononcé pour l'allongement du congé maternité à un minimum de 20 semaines indemnisées à 100 %[9]. Cette position a été critiquée pour les raisons suivantes :

  • la France et la Grande-Bretagne avancent les coûts importants qu'entraîneraient le financement de cette mesure[10] ;
  • crainte que la mise en place d'un congé maternité trop long coupe les femmes du monde du travail[11],
  • les opposants aux textes l'accusent de cantonner la femme au soin des enfants et demandent à mieux répartir les congés entre le père et la mère[10].

Congé de maternité en France[modifier | modifier le code]

Le congé de maternité voit le jour en France en 1909, la loi accorde alors un congé de 8 semaines[12] mais ne prévoit pas de rémunération. Les institutrices obtiennent les premières en 1910, la rémunération de leur congé maternité à 100 %. Mais il faudra attendre 1929 pour que ces dispositions soient étendues à l'ensemble des fonctionnaires, puis 1970 pour que ces dispositions soient étendues à l'ensemble des salariées[13].

D'une durée de 14 semaines depuis 1946[14], le congé maternité est porté à 16 semaines[15] par la loi du 17 juillet 1980[16]. Il donne droit à une indemnité de 100 % du salaire, mais plafonnée. La durée du congé maternité est également fonction du nombre d'enfants déjà à charge ou du nombre d'enfants attendus. Par exemple, si une femme a deux enfants, son congé de maternité peut aller jusqu'à 26 semaines, ou encore, si une femme est enceinte de jumeaux, le congé peut atteindre 34 semaines et 46 semaines à partir de triplés[17].

Les femmes salariées peuvent réduire la durée de leur congé maternité ; il est toutefois obligatoire de prendre au moins 8 semaines dont 6 après l'accouchement[6].

En , l'Assemblée nationale vote un amendement proposé par Marie-George Buffet pour porter la durée du congé de maternité à 18 semaines contre l'avis du gouvernement[18]. La suspension de la session parlementaire en raison des élections présidentielles et législatives fait que le texte ne reviendra que de nombreux mois plus tard devant de nouveaux députés[18].

Congé de maternité en Suisse[modifier | modifier le code]

Les congés légaux de 14 semaines sont prévus pour être pris intégralement après l'accouchement, avec un minimum obligatoire de 8 semaines. En cas de travaux dangereux, des congés peuvent être pris avant l'accouchement si un aménagement du poste ne peut être proposé ; la durée des indemnités en résultant dépend de l'ancienneté. Ces secondes règles ne s'appliquent pas aux salariées des exploitations agricoles, transports publics, ménages privés, et travailleuses à domicile[19],[20].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Dispositions pour la protection de la maternité dans la Convention no 103 de 1952 sur la protection de la maternité et no 183 de 2000 sur la protection de la maternité (voir listes des conventions de l'Organisation internationale du travail)
  2. (en) Jody Haydman, Alison Earle et Jeffrey Hayes, Work, Family, and Equity : How Does the U.S. Measure Up?, Institue for help and social polley,
  3. https://www.mondaq.com/india/employee-benefits-compensation/583170/maternity-benefit-amendments-closer-to-reality
  4. « Le ministère du Travail va bientôt encadrer les règles sur la crèche - Times of India », The Times of India,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  5. Centre des liaisons européennes et internationales de sécurité sociale, « Les systèmes nationaux de sécurité sociale », sur le site du CLEISS (consulté le ).
  6. a et b « Congé maternité d'une salariée du secteur privé », sur service-public.fr (consulté le )
  7. a et b « 6.02 Prestations des APG et de l’allocation de maternité – Allocation de maternité » [PDF], sur ahv-iv.ch, Centre d’information AVS/AI en collaboration avec l’Office fédéral des assurances sociales, (consulté le ).
  8. « Directive 92/85/CEE du Conseil, du 19 octobre 1992, concernant la mise en œuvre de mesures visant à promouvoir l'amélioration de la sécurité et de la santé des travailleuses enceintes, accouchées ou allaitantes au travail (dixième directive particulière au sens de l'article 16 paragraphe 1 de la directive 89/391/CEE) », sur EUR-Lex.
  9. Le congé maternité : le Parlement favorable à une durée minimale de 20 semaines et à la reconnaissance d'un congé paternité européen [1]
  10. a et b « Un congés maternité de 20 semaines pour toute l'Europe», La Tribune octobre 2010 [lire en ligne].
  11. Rapport sur l'initiative de l'OCDE pour la parité : l'égalité entre hommes et femmes en matière d'éducation, d'emploi et entrepreneuriat.
  12. « Congés maternité et paternité : toute une histoire... », sur SudOuest.fr (consulté le )
  13. « Les femmes en Bourgogne – Quelques dates dans l’histoire des femmes », insee.fr [PDF].
  14. « Un féminisme ouvrier : la maternité (1946–1980) », sur rougemidi.org, (consulté le ).
  15. Article L. 122-26 du code du travail.
  16. « Repères chronologiques », sur haut-conseil-egalite.gouv.fr, Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (consulté le ).
  17. « Vous êtes enceinte : votre congé maternité », ameli.fr.
  18. a et b Amandine Cailhol, « Allongement du congé maternité : les députés n'auront pas le temps d'accoucher », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. Soziale Sicherheit CHSS, « -interruptions-de-travail-avant-et-apres-laccouchement/ Congé de maternité : interruptions de travail avant et après l’accouchement », sur Soziale Sicherheit CHSS (consulté le )
  20. Secrétariat à l'Économie, « Maternité - Protection des travailleuses », sur vd.ch (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]