Condition des femmes en Palestine — Wikipédia

Femme de Ramallah, dans la première moitié du XXe siècle.

La femme dans la société palestinienne est la base fondamentale et le membre le plus important de la famille palestinienne. Le facteur le important empêchant les femmes palestiniennes de jouir de leurs droits peut être l’intransigeance d'une société masculine. Par exemple, les hommes préfèrent que leurs enfants soient des garçons plutôt que des filles car c'est lui qui porte le nom de famille et garde les enfants. Le garçon sera par la suite une source de revenus pour sa famille car contrairement aux hommes, les filles ne rapportent pas d'argent car leur rôle consiste à être femme de foyer dépendant de son mari.

Enseignement des filles[modifier | modifier le code]

Depuis le milieu des années 1970, les familles se tournent vers un enseignement supérieur pour leurs filles et les inscrivent à l'université. Avant cette période, les filles obtenaient un diplôme d'études secondaires mais n'allaient pas plus loin dans leur formation. Ce changement s'explique par le fait que les femmes sont plus demandées sur le marché du travail et la situation économique en Cisjordanie a subi un changement. De plus, on considère à cette époque qu'une fille instruite est plus intéressante pour le mariage. Enfin, une femme non mariée[1] mais ayant suivi des études supérieures peut subvenir à ses dépenses et à celle de sa famille.

Lutte des femmes palestiniennes[modifier | modifier le code]

Les femmes palestiniennes contribuent depuis longtemps aux mouvements de résistance dans les territoires occupés, notamment en Palestine Khansa (Unm Nidal Farhat) et dans des pays tels que la Jordanie, la Syrie et le Liban. Cette lutte est suivie par la mise en place de plusieurs institutions nationales de soutien aux femmes palestiniennes, notamment l'Union palestinienne des Comités d'action des femmes en Cisjordanie et Gaza[2].

 Impact du conflit israélo-palestinien[modifier | modifier le code]

Le conflit israélo-palestinien pourrait avoir un impact négatif sur la vie des femmes palestiniennes .

À la suite de la guerre de Nakba en 1948, des millions des femmes ont été déplacées et la majorité sont restées des réfugiées. Les actions entreprises par Les Forces de défense israéliennes ont un impact sur la sécurité physique, psychologique, sanitaire, éducative et économique du pays et des habitants. Malgré la rareté des combattantes palestiniennes, ce sont elles qui souffrent le plus en étant victimes de peur extrême, d'insécurité, de crises de colère et d'autre troubles.

Au cours de l'histoire des guerres de 1948 à 2014, les forces israéliennes ont ciblé et humilié des femmes palestiniennes, au mépris des conventions internationales relatives aux droits humains. Dans le rapport de l'Observatoire euro-méditerranéen des droits de l'homme du 17 décembre 2014 intitulé « Falaise des fleurs », il est décrit les souffrances des femmes palestiniennes lors de l'agression israélienne contre la bande de Gaza en 2014. Selon ce rapport, 489 femmes ont été victimes d'agressions de la part de l'armée israélienne en 2014. Le rapport a également souligné que l'agression récente avait laissé 11.314 femmes déplacées dans des abris. D'un point de vue juridique, ces pratiques constituent une violation du droit international humanitaire, en particulier de la Convention de Genève de 1949 et du protocole additionnel à la convention de Genève de 1977 qui stipule à l'article 76 que « les femmes doivent être particulièrement respectées ». De plus, l'article 17 souligne la nécessité de transférer les femmes enceintes hors des zones assiégées. En dépit de ces accords, Israël commet des violations contre les Palestiniens en et en particulier sur les femmes.

Crimes d'honneur[modifier | modifier le code]

Israa Gharib[modifier | modifier le code]

Le 22 août 2019, la police palestinienne a annoncé la mort d'une jeune fille de 21 ans, Israa Gharib, de Biet Sahour. Les circonstances de l'incident ont provoqué une controverse généralisée sur les réseaux sociaux évoquant la possibilité que la jeune fille ait été soumise à un crime d'honneur. Les internautes ont alors publié des détails supplémentaires sur l'incident : Israa était fiancée à un jeune homme avec qui elle est sortie en pleine rue avec la complicité de sa mère. La vidéo fût postée sur Instagram[3].

Les amis d'Israël de la jeune fille, avec qui elle communiquait à l'hôpital, ont confirmé que cette sortie avait suscité une certaine colère chez cousine. Les frères respectifs des deux femmes ont estimé qu'elle avait fait honte à leur famille en se présentant avec son fiancé dans un lieu public avant son mariage officiel[4],[5].

Le 8 août 2019, Israa a été emmenée à l’hôpital[6],[7]. Elle est rentrée chez elle sous la responsabilité de sa famille. Quelques jours plus tard, elle est déclarée morte. Une vidéo diffusée par une infirmière a circulé sur les réseaux sociaux, montrant Israa hurlant après avoir été battue à nouveau pendant son séjour à l'hôpital[8],[9].

Dans une interview avec la presse, la belle sœur d'Israa a affirmé qu'elle s'était réveillée à l'hôpital après avoir été frappée. Israa avait commencé à crier parce qu'elle avait peur des injections et des médicaments. Elle a affirmé qu'ils l'avaient battue et a supplié la police. Sa blessure confirme qu'elle s'est jetée du balcon de sa chambre[10],[11].

Dans un communiqué publié le jeudi 5 septembre 2019, le bureau du procureur palestinien a annoncé l'arrestation de trois suspects dans l'affaire du meurtre d'Israa Gharib[12].

Le samedi 31 août 2019, une manifestation a eu lieu devant le siège de l'autorité palestinienne à Ramallah ainsi que dans la ville natale d'Israa à Bethléem afin de dénoncer le crime et la tuerie pour l'honneur ainsi que pour demander des comptes aux personnes impliquées[13],[14],[15]. Sur Internet, un hashtag a été lancé #NoussommestousIsraaGharib[16].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

  • Khansa Palestine
  • Union générale des femmes palestiniennes
  • Société palestinienne des travailleuses pour le développement
  • Randa Siniora, militante palestinienne des droits des femmes

Références[modifier | modifier le code]

  1. Manasra, Najah. Palestinian Women: Between Tradition and Revolution
  2. (Hasso, Frances S. Resistance, Repression, and Gender Politics in Occupied Palestine and Jordan (Syracuse University Press 2005
  3. « Palestinian woman allegedly killed after posting picture with fiance » (consulté le )
  4. « إسراء غريب التي قتلها رجال العشيرة ونساؤها »,‎ (consulté le )
  5. « Palestinian Woman Murdered in Honor Killing After Posting Instagram Video with Fiancé », (consulté le )
  6. « #WeAreIsraa reminds the Arab world of the misogyny that kills women », (consulté le )
  7. « Palestinians protest after alleged 'honor killing' of 21-year-old woman - Middle East - Jerusalem Post » (consulté le )
  8. « إسراء غريب.. فلسطينية تشعل بوفاتها مواقع التواصل الاجتماعي » (consulté le )
  9. « عائلة إسراء غريب تخرج عن صمتها.. ورئيس الوزراء الف... »,‎ (consulté le )
  10. « عائلة إسراء غريب تروي عبر وطن تفاصيل لاول مرة حول وفاة ابنتها » [archive du 8 أكتوبر 2019] (consulté le )
  11. « تفاصيل مثيرة عن حياة إسراء غريب »,‎ (consulté le )
  12. « قضية إسراء غريب.. تقدم كبير في التحقيقات واعتقال 3 أشخاص » (consulté le )
  13. « إسراء غريب.. كدمات وجروح بالوجه والمئات يتظاهرون مجدداً » [archive du 8 أكتوبر 2019] (consulté le )
  14. « Palestinians demand legal protection after ‘honour’ killing of Israa Gharib », (consulté le )
  15. « Palestinian women protest in Ramallah after suspected 'honor' killing », (consulté le )
  16. « Palestinian teen's suspected 'honour killing' provokes outrage in West Bank » (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • « Fleurs de falaise » : rapport documentant les souffrances des Palestiniennes au moment de attaque israélienne contre Gaza l'été 2014. Commission des relations nationales. 17-12-2014. Archivé de l'original le 4 mars 2019. Consulté le 26 novembre 2015.
  • Abd elHadi, Fayhaa (2005), « Les rôles des femmes palestiniennes dans les années trente la contribution politique des femmes palestiniennes : Récits de femmes , transcriptions des entretiens oraux ». Centre des femmes palestiniennes pour la recherche et la documentation (ISBN 9950345006).
  • Jad, Islah (2014), « Les femmes à la croisée des chemins: mouvements féministes palestiniens entre patriotisme, laïcité et identité islamique ». (Première édition) Institut palestinien pour l'étude de la démocratie, Dar Al-Farabi (ISBN 9953719217).