Compagnie de sécurisation et d'intervention — Wikipédia

Les compagnies de sécurisation ou CSI (renommées « compagnies de sécurisation et d'intervention » à Paris et en petite couronne parisienne), communément appelées compagnies de sécu ou CS, sont des unités de police urbaine dépendant en province de la Direction centrale de la sécurité publique, et de la Préfecture de Police pour Paris et banlieue parisienne dont la création remonte à 2003 pour la CSI 75, relancées en 2008 dans le but « de renforcer la sécurité dans les quartiers et la capitale ainsi que le renfort des collègues en cas de difficultés, avec la particularité d'être appelée en priorité afin d'intervenir sur toutes les violences urbaines ou événements à risques. Le travail consiste à sécuriser certains secteurs et faire de l'anti-criminalité en tout temps et à tout moment en cas de flagrant délit[1]. ».

Organisation[modifier | modifier le code]

Policiers de la CSI (bande de casque bleu roi) en tenue de maintien de l'ordre à Paris en 2016
CSI en intervention à Strasbourg en 2019, sans casque. Au premier plan, un policier en uniforme standard

Une Compagnie de Sécurisation et d'Intervention (appellation en petite couronne et à Paris) est divisée en deux unités :

  • Unités tenues (composée de trois compagnies, ALPHA, BRAVO, CHARLIE)
    • Groupe LAPI pour la CSI 75, la CSI 77 et la CSI 93, effectifs travaillant en tenue sur l'activité liée aux véhicules volés, maquillés, etc.
  • Unités spécialisées composées :
    • unité civile (composée de trois groupes, les effectifs opèrent en civil, comme des BAC),
    • groupe moto (composée de trois groupes, travaillant en tenue et en civil en moto sérigraphiées ou banalisées),
    • Groupe de Soutien Opérationnel (“GSO”) pour la CSI-75, la CSI-92 et la CSI-93. Pas de GSO structurel pour la CSI-94 et la CSI-77 pour le moment, Mais peut se constituer à la demande en colonne GSO, fournies alors par les sections tenues. Ces différentes unités sont destinées à assister les services de police judiciaires (SAIP, BSU, BEI, URI, SIT, SD, GIR) pour les perquisitions et interpellations à domicile et plus récemment fournir un appui à la BRI PP pour les CSI de la préfecture de police.
    • Unité cynophile de la préfecture de police rattachée à la CSI-75 pour Paris et la petite couronne.

Localisation[modifier | modifier le code]

Depuis 2007, les CS se créent un peu partout en France :

Avec la création de la Direction de sécurité de proximité de l'agglomération parisienne consécutive à l'extension des compétences de la Préfecture de Police sur le Grand Paris, les ex-CDI (Compagnie départementale d'intervention) de petite couronne ont été transformées en compagnies de sécurisation et d'intervention :

  • CSI-92 ex CDI-92
  • CSI-94 ex CDI-94

Véhicules[modifier | modifier le code]

Renault Mégane III
Peugeot Traveller police nationale (en arrière) et en version CSI à Strasbourg, en 2019

Banalisés :

Sérigraphiés :

Motos (sérigraphiées/banalisées)

Historique[modifier | modifier le code]

La première compagnie de sécurisation avait été installée à Paris le par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'intérieur, au sein de la Direction de la Police Urbaine de Proximité, sous la responsabilité du préfet de police. Appelée à se développer, elle était initialement composée de 150 personnels[8]. À l'époque, outre ses interventions pour sécuriser les quartiers, il était indiqué que la compagnie était également susceptible d'intervenir ponctuellement dans le cadre des plans anti-vols à main armée, ou d'opérations conjointes de contrôles routiers avec les services des douanes au titre de la lutte contre divers trafics[8]. La Compagnie de sécurisation de Paris fut employée, souvent aux avant-postes d'une compagnie CRS, par exemple lors des manifestations anti-CPE en février-, des événements de la Gare du Nord en , des émeutes de Villiers-le-Bel en ou pour le dispositif de sécurité du parcours de la flamme olympique en [9].

Une nouvelle Compagnie de sécurisation comprenant 113 personnels a été installée à Bobigny le , dans le cadre du plan de cohésion pour la Seine-Saint-Denis précédemment annoncé[10],[11],[12]. Cette compagnie se déploiera également à Raincy, Saint-Ouen, Villetaneuse et Noisy-le-Sec. Elle est aussi susceptible d'intervenir en cas d'émeutes dans d'autres régions. Cette compagnie est dotée d'une quarantaine de véhicules et de motos. Elle devrait être transférée à Aulnay-sous-Bois en 2009[13].

La compagnie de sécurisation, modèle Bobigny, est composée de fonctionnaires de police volontaires, spécialement formés à la polyvalence, la réactivité, la mobilité et la connaissance du terrain[14]. Ils sont aussi particulièrement formés aux violences urbaines. Leurs particularités sont d'être équipés de lanceur de balle de défense et de Taser[14], ainsi que de mini-caméras clipées à l'uniforme des chefs de patrouille qui testeront ce nouveau moyen pour collecter les preuves[13]. Comme pour la compagnie parisienne, les policiers opèrent aussi bien en civil qu'en uniforme et l'unité dispose de véhicules et de motos.

C'est pourquoi la création des Compagnies de sécurisation semblait aller de pair avec la création des Unités Territoriales de Quartier (UTeQ) appelées à se développer simultanément[15] mais qui ont connu un coup d'arrêt en avec leur remplacement par des BST[16]. Il est prévu d'implanter ces compagnies dans les départements les plus sensibles, mais à même d'intervenir dans les départements voisins[15], comme ce sera le cas de celle de Bobigny. En 2009, le département des Yvelines (78) devrait être doté d'une compagnie, forte d'une centaine de fonctionnaires. C'est le préfet qui vient d'annoncer ce dispositif. À terme, l'ensemble du dispositif UTeQ et Compagnies de sécurisation devrait comprendre près de 4000 policiers[15].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Déclaration du ministre de l'Intérieur lors de la conférence de presse organisée le 30 septembre 2008 à la direction départementale de la sécurité publique de Bobigny
  2. AFP, « Scandale dans la police de Seine-Saint-Denis: quatre agents mis en ... », sur Mediapart, (consulté le )
  3. « Une enquête de l’IGPN met en cause un policier de la CSI 93 », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. Pascale Pascariello, « Violences policières: les camouflages de la «CSI 93» mis au jour par l’IGPN », sur Mediapart (consulté le )
  5. « Scandale dans la police du 93 : la compagnie de sécurisation et d'intervention de Seine-Saint-Denis ne sera finalement pas dissoute », sur Franceinfo, (consulté le )
  6. Ismaël Halissat, « Violences policières, racisme, vol, mensonges : l’affligeante impunité de l’unité CSI 93 », sur Libération, (consulté le )
  7. « Cinq policiers de la « CSI 93 » renvoyés devant une cour criminelle pour « violences aggravées » et « faux » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. a et b Sur le site de la Prefecture de police de Paris
  9. Sur le site du Figaro
  10. L'annonce de sa création avait été faite en janvier 2008 par la ministre de l'Intérieur, Mme Michèle Alliot-Marie dans le cadre du "plan de cohésion pour la Seine-Saint-Denis". Cf sur le site de l'Humanité
  11. À l'origine, il semble qu'il était prévu une quatrième compagnie de CRS. Cf. sur le site de 20 minutes
  12. Certains médias annonçaient 109. Le site du premier ministre précise 113 « pour l'heure ». À terme, il semble que selon l'organigramme prévu [1], l'effectif théorique soit de 145
  13. a et b Selon le site Paris Obs
  14. a et b Sur le site du Nouvel Observateur
  15. a b et c Selon le site du syndicat SGP Paris
  16. Sur le site de Libération.fr : Hortefeux supprime les UTeQ, symboles d'une certaine police de proximité

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]