Comité départemental de libération — Wikipédia

Comité départemental de Libération
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Réseau ou mouvement de la Résistance françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Domaine d'activité
Pays

Un comité départemental de libération (ou CDL) est une structure de la résistance intérieure française, attachée à un département de la France métropolitaine.

Dans chaque département, la résistance a été unifiée en 1944 autour de deux structures :

  • une structure de résistance militaire : les Forces françaises de l'intérieur (FFI) ;
  • une structure de résistance civile : le comité départemental de libération (CDL), propre à ce département.

Historique[modifier | modifier le code]

Dès le milieu de l’année 1943 les MUR (Mouvements unis de la Résistance) et les Forces françaises libres (FFL) sous l’autorité du général de Gaulle, souhaitent donner une représentation politique aux forces combattantes en France. Ainsi se développent des CDL.

Le gouvernement d'Alger (CFLN) appuie la constitution des CDL et les légalise par l'ordonnance d'Alger du portant organisation des pouvoirs publics en France. Ils doivent regrouper toutes les forces politiques et sociales locales. Leur mise en place sera souvent difficile du fait des rivalités politiques. Aussi celui des Pyrénées-Orientales ne fut-il constitué que le 10 août 1944[1]. Parallèlement ont été créés des comités locaux de libération (CLL), des comité cantonaux de libération mais surtout des comités communaux de libération (CCL). Dans les Pyrénées-Orientales, la plupart des communes eurent un CLL[2]. Ces derniers dépendent du CDL de leur département. En , au moment de l’insurrection, il existe quarante CLL à Paris[3]. La mise en place des différents comités de libération fut l’occasion de lutte d’influences acharnées. Toutes les composantes de la société devaient être représentées, mais les différents groupes de la Résistance, et notamment le parti communiste, tentèrent de noyauter bon nombre de CDL, CCL, et CLL, à commencer par le Comité parisien de la Libération (CPL)[4].

Les CDL sont chargés de :

  • prendre en charge les tâches de résistance : aide aux réfractaires, aux maquis, aux emprisonnés et à leur famille, la propagande ;
  • préparer la Libération : en collaboration avec le noyautage des administrations publiques (NAP), il participera à la désignation des personnes chargées d'assumer l'administration du département libéré.

Cependant, une fois l’insurrection contre l’occupant allemand terminée, le GPRF voulait cantonner les CDL à un rôle consultatif. L’ordonnance du 21 avril précise que les CDL devaient disparaître après les élections cantonales et donc la désignation des Conseils généraux. Mais dans de nombreuses régions et en particulier dans le Sud-Ouest et le centre de la France, les commissaires de la République et les préfets désignés par le GPRF ont parfois du mal à s’imposer face aux CDL. Dans les régions récemment libérées, les CDL assument parfois le rôle de Conseil général, et désignent les conseils municipaux. Cet état de fait constaté par le ministère de l’Intérieur de l’époque n’implique pas forcément des exactions ou un manque d’organisation.

Durant le second semestre de 1944, les CDL tentèrent de s’organiser en force politique capable de représenter la Résistance. Divers congrès régionaux aboutirent à la tenue de l’Assemblée nationale des comités de libération à Paris du 15 au . Dans sa résolution finale (serment de l’Hôtel de Ville), l’Assemblée nationale des comités de libération demanda le maintien des CDL jusqu’au retour des prisonniers, ce qui ne liait pas l’existence des CDL à des élections. Elle refusa également de substituer les CDL au pouvoir préfectoral, et réduisit le rôle des CDL à celui d’assemblée consultative.

Le , à l’Assemblée consultative provisoire, Adrien Tixier, ministre de l’intérieur du GPRF demande le maintien des CDL après les élections cantonales, ce qui fut fait. Même si le même Adrien Tixier ne donne aucune suite à l’ordonnance du sur le statut des CDL[5].

Les CDL, CCL et CLL possèdent souvent une commission d'épuration, et préparent les dossiers en vue du passage ou pas des collaborateurs présumés devant les cours de justice.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Georges Seentis, Les Communistes et la Résistance dans les Pyrénées-Orientales, Perpignan, 1985, p. 127.
  2. Georges Sentis, Le CLL de Rivesaltes au cours de l'été 1944, Perpignan, Éditions M./R., 2015.
  3. Madjarian, p. 117.
  4. Madjarian, p. 118.
  5. Foulon, p. 192.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Charles-Louis Foulon (dir.) et Collectif, « La Résistance et le pouvoir de l’État dans la France libérée », dans Le Rétablissement de la légalité républicaine, 1944, Bruxelles, Éditions Complexe, coll. « Bibliothèque complexe », , 904 p. (ISBN 978-2870276105 et 2870276109) — Actes du colloque des 6, 7 et , (fondation Charles-de-Gaulle)
  • Grégoire Madjarian, Conflits, pouvoirs et société à la Libération, Union générale d’édition (10/18), .

Articles connexes[modifier | modifier le code]