Colorisme (discrimination) — Wikipédia

Publicité pour un blanchisseur de peau dans les années 1920, exemple de commercialisation du colorisme.

Le colorisme est une forme de discrimination intra-communautaire qui se distingue du racisme, même s'il en est issu[1].

C'est un traitement différentiel stéréotypé, souvent inégalitaire, des individus selon la couleur de leur peau.

Historique[modifier | modifier le code]

Alice Walker a popularisé ce concept en utilisant ce mot en 1983[2].

Selon Toni Morrison, le colorisme ne touche pas seulement les « Noirs américains »[3].

Pour le psychiatre Frantz Fanon, le colorisme peut être considéré comme une recherche de ressemblance au colonisateur. Comme il écrit dans Peau noire, masques blancs :

« Les peuples colonisés ont fini par intégrer les discours de stigmatisations, le sentiment d’être inférieur, par mépriser leur culture, langue et peuple et souhaitent par résultat ressembler au colonisateur. »

Produits pour blanchir la peau[modifier | modifier le code]

Des fabricants de cosmétiques créent des produits visant à éclaircir la peau. Ces produits, extrêmement controversés, font l'objet de mesures d'interdictions. Ils contiennent en effet pour la plupart d'entre eux, pour ne pas dire la totalité, des substances pouvant avoir des effets néfastes sur le corps, allant de la simple apparition de boutons au cancer de la peau[4].

Ainsi, les crèmes à base d'hydroquinone sont interdites dans l'Union européenne depuis 2001[5].

« Rien qu’en France, plus de 150 produits interdits ont été recensés cette année [en 2018] par la Direction générale de la concurrence[1]. »

Une pression psychologique fréquente[modifier | modifier le code]

De nombreux témoignages de femmes noires dans le monde montrent que, lors de leur enfance, elles ont reçu des commentaires faisant allusion à leur couleur de peau différente et stigmatisant un « trafiquage » pour reprendre le terme de Toni Morrison dans L'Origine des autres[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Tiphaine Guéret et Coline Clavaud-Mégevand, « Qu'est-ce que le colorisme et pourquoi c’est un problème ? », Glamour,‎ (lire en ligne [archive du ]).
  2. Ophélie Manya, « Le colorisme sévit toujours dans les séries afro-américaine », Slate (édition française),‎ (lire en ligne)
  3. Claude Grimal, « Toni Morrison: l’Autre et la race », Médiapart,‎ (lire en ligne)
  4. Faustine Vincent, « La dépigmentation volontaire de la peau, une pratique taboue, répandue et dangereuse », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  5. Twenty-fourth Commission Directive 2000/6/EC of 29 February 2000 adapting to technical progress annexes II, III, VI and VII to Council Directive 76/768/EEC on the approximation of the laws of the member states relating to cosmetic products.
  6. Toni Morrison, L'Origine des autres, Christian Bourgois éditeur, , 85 p., p. 15.

Articles connexes[modifier | modifier le code]