Classe Agosta — Wikipédia

Classe Agosta
Image illustrative de l'article Classe Agosta
Le Ouessant en rade de Brest le 24 août 2005
Caractéristiques techniques
Type Sous-marin d'attaque conventionnel (SSK)
Longueur 67 m
Maître-bau 6,8 m
Déplacement 1 510 tonnes en surface, 1 760 t en plongée
Propulsion 2 groupes électrogènes SEMT Pielstick 16 PA 4 de 960 kW, 1 moteur électrique de propulsion de 3 500 kW, 1 hélice
Vitesse 12,5 nœuds en surface, 20 en plongée
Profondeur 300 m
Caractéristiques militaires
Armement 4 tubes lance-torpilles, 20 torpilles ou missiles
Autres caractéristiques
Électronique Sonar actif DUUA2, sonar ETBF remorqué DSUV62
Équipage 54 hommes
Histoire
Constructeurs DCN, Navantia
A servi dans  Marine nationale
 Marine pakistanaise
 Marine espagnole
 Marine royale malaisienne
Navires construits 13
Navires en activité 5

La classe Agosta est un type de sous-marin d'attaque à propulsion classique de conception française des années 1970.

Une version améliorée, baptisée Agosta 90B, a été développée pour l'exportation dans les années 1990, et vendue à la marine pakistanaise.

Leur successeur au sein du fabricant DCNS (Naval Group) est la classe Scorpène, sous-marin d'attaque conventionnel destiné à l'exportation.

Historique[modifier | modifier le code]

Sous-marins français[modifier | modifier le code]

Quatre unités de la classe Agosta ont été construites à l'arsenal de Cherbourg pour les forces sous-marines de la Marine nationale française dans le cadre de la loi-programme de 1970-1975. Désarmés entre 1997 et 2001, ils ont été les derniers sous-marins à propulsion classique de la marine française. Ils ont été remplacés en France par la classe Rubis à propulsion nucléaire.

Le dernier de la série, l’Ouessant, a été réarmé en 2005, après des travaux à l'arsenal de Brest, pour être prêté puis cédé à la Marine royale malaisienne[1]. Celle-ci, qui a acheté deux sous-marins type Scorpène au consortium DCNS/IZAR, l'utilise pour former ses équipages depuis la base navale de Brest, avec le concours de la société NAVFCO. La formation terminée en 2011, la Malaisie convoie le bâtiment sur barge et le transforme en navire musée[2].

Sous-marin Agosta en forme de radoub à Brest (en ).

La coque de l'Agosta sert quant à elle dans les années 2010 comme caisson de choc pour les expérimentations menées par la direction générale de l'Armement à Toulon[3].

En août 2019, Navaleo – filiale de l'entreprise Les Recycleurs bretons – obtient le marché de déconstruction des sous-marins Agosta, Bévéziers et La Praya qui sera réalisée d'ici à 2022 aux chantiers navals de Brest[2].

L'hélice de la dernière coque déconstruite a été cédée à la Région Bretagne par le service de Soutien de la Flotte de la Marine Nationale en avril 2022. Elle est maintenant exposée dans le parc du siège du Conseil régional de Bretagne, à Rennes.

Hélice de propulsion du sous-marin Agosta, devant le conseil régional de Bretagne (en ).

Elle a propulsé le sous-marin Agosta de 1977 à 1997, avant l'arrivée dans la flotte des sous-marins à propulsion nucléaire. Cette hélice de 2 tonnes est en bronze, elle comporte 5 pales et mesure de 2,7 m de diamètre.

Sous-marins espagnols[modifier | modifier le code]

La marine espagnole a construit, avec l'aide technique française, quatre Agosta au début des années 1980 en utilisant l'équipement électronique français et les torpilles françaises L5, F17 et E18.

Sous-marins pakistanais[modifier | modifier le code]

Le Pakistan a acheté, en 1978, deux exemplaires, à l'origine destinés à la Marine sud-africaine, mais frappés d'embargo en raison de la politique d'apartheid. Par la suite, la Marine pakistanaise a commandé trois Agosta 90B, qui ont été vendus pour 825 millions d'euros en 1994. Il semble que ce contrat ait fait l'objet de rétrocommission[4] (affaire des frégates d'Arabie saoudite et des sous-marins du Pakistan). Le premier de la série (Agosta 70) a été construit par DCNS à Cherbourg ; les deux autres ont été assemblés à Karachi, avec l'assistance technique française. Le dernier, le S139, a été directement équipé du moteur AIP de type Mesma (Module d'Énergie Sous-Marine Anaérobie). Les autres l'ont reçu au cours d'une refonte en 2004.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Plus grands que les navires de la classe Daphné, les Agosta ont été étudiés pour accomplir des missions à longue distance. Les sources de bruit, extérieures et intérieures, ont été réduites dans toute la mesure du possible. Notamment les apparaux de coque sont rétractables et effacés à la mer. Amélioration notable par rapport aux Daphné, les tubes lance-torpilles, au nombre de quatre, sont à rechargement rapide à la mer. Ils peuvent lancer indifféremment des torpilles de 550 mm (norme française) ou 533 mm (norme britannique) de diamètre, des missiles à changement de milieu Exocet SM39 ou des mines.

Agosta 90B (Mesma)[modifier | modifier le code]

Différences par rapport à l'Agosta :

  • longueur 76,24 m (allongement de 9 m)
  • déplacement porté à 1 730 tonnes en surface et 1 980 tonnes en plongée
  • coque en acier 80 HLES : immersion maximale 320 m
  • Système de combat : SUBTICS de UDSI (désormais DCNS), Sonar actif TSM 2253
  • emport d'armes : 16
  • équipage : 36 hommes
  • Énergie-propulsion : 2 groupes électrogènes SEMT Pielstick 16 PA 4 de 850 kW et un moteur auxiliaire MESMA de 200 kW
  • l'autonomie en plongée profonde est multipliée par 5

Sous-marins[modifier | modifier le code]

Pays no  coque Nom Construction Lancement Chantier Mise en service Désarmement Destin
Drapeau de la France France S 620 Agosta 19 octobre 1974 Cherbourg 28 juillet 1977 1997 Coque utilisée pour des essais de chocs à Toulon[3] ; En démantèlement à Brest depuis 2021
S 621 Bévéziers 17 mai 1973 14 juin 1975 Cherbourg 29 juillet 1977 1998 En attente de démantèlement à Brest (2009-2020) ; Démantelé à Brest (2020-2021)[5].
S 622 La Praya 1974 15 mai 1976 Cherbourg 9 mars 1978 2000 En attente de démantèlement à Brest (2009-2020) ; Démantelé à Brest (2020-2021)[5].
S 623 Ouessant 1974 23 octobre 1976 Cherbourg 27 juillet 1978 2001 Prêté puis cédé[6] à la Marine royale malaisienne comme sous-marin d'entraînement, puis transformé en musée.
Drapeau de l'Espagne Espagne S-71 Galerna 12 mai 1981 21 janvier 1983
S-72 Siroco 27 novembre 1978 2 décembre 1982 12 mai 1983 26 juin 2012[7],[8] En attente de démantèlement à l'arsenal de Carthagène (es) depuis 2012.
S-73 Mistral 30 mai 1980 4 novembre 1984[9] 6 juin 1985 dernière mission :10 juin 2020[10]/retrait officiel : 27 février 2021[11] En attente de démantèlement à l'arsenal de Carthagène (es) depuis 2020.
S-74 Tramontana 30 novembre 1984 27 janvier 1986 Retrait offciel: 16 février 2024[12]
Drapeau du Pakistan Pakistan S 135 Hashmat (en) 15 septembre 1976 4 décembre 1977 Chantiers Dubigeon-Chantier naval de Karachi (en) 17 février 1979
S 136 Hurmat (en) 18 septembre 1977 Chantiers Dubigeon-Chantier naval de Karachi (en) 18 février 1980
S 137 Khalid (en) 15 juillet 1995 18 décembre 1998 Cherbourg 6 septembre 1999
S 138 Saad (en) 6 juin 1998 24 août 2002 Chantier naval de Karachi (en) 12 décembre 2003
S 139 Hamza (en) 10 août 2006 Chantier naval de Karachi (en) 23 septembre 2008

Les sous-marins espagnols mettent en œuvre les torpilles de type DTCN F17, F-17 MODII, E-18 et DTCN L5. Après prolongation de leur service[13], ils doivent être remplacés par la Classe S-80, dont la mise en service est prévue en 2022[14].

Les sous-marins pakistanais Khalid (S137) , Saad (S138) et Hamza (S139) sont de type Agosta 90B, une variante fortement modernisée.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Pierre-François Forissier, « Décision no 0-35641-2009/DEF/EMM/STN portant changement de position du sous-marin Ouessant », Bulletin officiel des armées,‎ (lire en ligne)
  2. a et b Vincent Groizeleau, « Navaleo va déconstruire à Brest les anciens sous-marins du type Agosta », Mer et Marine, 25 août 2020.
  3. a et b Vincent Groizeleau, « L'ancien Agosta va affronter des explosions sous-marines », Mer et Marine, 9 mai 2011.
  4. François Labrouillère, Charles Millon : «Chirac m’a demandé de bloquer des commissions illicites», Paris Match, .
  5. a et b « Brest : deux anciens sous-marins français mis au sec pour être déconstruits », sur Mer et Marine, (consulté le )
  6. (en) « So Who Owns The Ouessant Actually? »
  7. (es) « La Armada da de baja el 'Siroco' y centra sus esfuerzos en los submarinos S-80 », La Verdad de Murcia,
  8. (es) Boletín Oficial de Defensa (BOD),
  9. (es) Botadura del submarino Mistral, (lire en ligne [PDF]), p. 93-97
  10. (es) « La Armada española da de baja el submarino Mistral », infodefensa.Com,
  11. VINCENT GROIZELEAU, « L'Espagne n'a plus que deux sous-marins », sur Mer et Marine, (consulté le ).
  12. « Resolución del Almirante Jefe de Estado Mayor de la Armada, por la que el submarino «Tramontana» (S-74) causa baja en la Lista Oficial de Buques de la Armada », (consulté le ).
  13. « Vers une prolongation des vieux Agosta espagnols ? », sur Mer et Marine (consulté le )
  14. (es) Esteban Villarejo, « Submarinos (VI): el S-80 tendrá capacidad para atacar con misiles objetivos en tierra », sur ABC, (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]