Cinquième concile du Latran — Wikipédia

Cinquième concile du Latran
Portrait du pape Léon X par Raphaël (v. 1518-1520).
Portrait du pape Léon X par Raphaël (v. 1518-1520).
Informations générales
Numero XVIIIe concile œcuménique de l'Église
Convoqué par le pape Jules II
Début
Fin
Lieu basilique Saint-Jean de Latran, à Rome
Accepté par l'Église catholique
Organisation et participation
Présidé par deux pontificats : Jules II
Léon X
Pères conciliaires 100
Nombre de sessions 12
Documents et déclarations
Décrets condamne le concile schismatique de Pise
Liste des conciles

Le cinquième concile du Latran se tient du au dans la basilique Saint-Jean de Latran, à Rome. Au terme de douze sessions, le concile condamne le concile schismatique de Pise suscité par Louis XII de France, soumet la parution des livres imprimés à l'autorité de l'Église et réforme la Curie romaine et le clergé.

Le Ve concile du Latran est convoqué par Jules II (1503–1513) pour faire pièce à celui de Pise, tenu en 1511 sur l'initiative de Louis XII, soutenu par l'Empereur. Il rassemble 431 Pères conciliaires au cours des différentes sessions, ceux de Pise finissant par se rallier à celui du Latran en 1513. Au total, plus d'un tiers des participants représente un diocèse non italien. Pour éviter toute querelle sur l'autorité respective du concile et du pape, le concile accepte que ses décrets affectent la forme de bulles pontificales.

Ouverture du concile[modifier | modifier le code]

Bulla monitorii et declarationis.

L'ouverture du Ve concile du Latran, le , en présence de 15 cardinaux et de 75 évêques, fut marquée par le sermon prononcé par Gilles de Viterbe, supérieur général de l'ordre des Ermites de saint Augustin.

Apport doctrinal[modifier | modifier le code]

Sur le plan doctrinal, le concile reconnaît l'imprimerie comme un don de Dieu, mais soumet, sous peine d'excommunication, la parution des textes imprimés à l'autorité du pape, des évêques et de l'Inquisition. Ce régime de censure se traduira en 1559 par la création de l'Index. Le concile condamne également les thèses de la mortalité de l'âme et de l'existence d'une âme unique commune à tous les êtres humains. Bien qu'il ne soit pas nommé, est visé par cette condamnation Pietro Pomponazzi, professeur à l'université de Padoue, qui prétend sur la foi d'Aristote que l'immortalité de l'âme ne peut être démontrée et qu'il ne s'agit donc que d'un article de foi. Le concile affirme de nouveau que la philosophie ne peut être autonome par rapport à la foi.

Apport disciplinaire[modifier | modifier le code]

Sur le plan disciplinaire, le concile entame une timide réforme de la Curie romaine. Reprenant la bulle de Jules II Cum tam divino (1505) il déclare « nulle et non avenue » toute élection papale entachée de simonie, rappelle les cardinaux à leurs devoirs et tente de limiter les tarifs pratiqués par la Curie. En ce qui concerne le clergé, il fixe de nouveau un âge minimal pour les évêques (30 ans), interdit la commende, le cumul de bénéfices, et restreint certaines exemptions. Cependant, le concile ratifie également le concordat de Bologne, signé le , concordat qui fonde le gallicanisme.

Sur le plan pastoral, le concile récuse les accusations d'usure pesant sur les monts-de-piété (montes pietatis). Il soumet enfin tous les prédicateurs (religieux compris) à l'autorité de l'ordinaire et dénonce les discours apocalyptiques.

Cristoforo Marcello, In quarta Lateranensis Concilii sessione habita oratio, 1513

Politique[modifier | modifier le code]

L'organisation d'une croisade des États chrétiens contre l'expansion de l'Empire ottoman était une question récurrente depuis 1453. Plusieurs papes, Nicolas V, Calixte III, Pie II, Pie III, Innocent VIII, Alexandre VI, et enfin Jules II avaient lancé sans grand succès des appels en ce sens. Le concile de Latran devait s'en préoccuper lors de sa huitième session en décembre 1513[1], et « la bulle de Léon X Postquam ad universalis [exhorta] à nouveau les princes et les rois à préparer une guerre sainte contre les Turcs »[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Textes tirés du site : http://membres.lycos.fr/lesbonstextes/magistere.htm, Dictionnaire universel des conciles du chanoine. Peltier, tome I, col. 1079 à 1104, dans Encycl. théologique de J.P. Migne, 1847.
  2. André Clot, Soliman le Magnifique, Fayard, 1983, p. 56.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]