Cimetière du Dieweg — Wikipédia

Cimetière du Dieweg
calvaire
Pays
Région
Commune
Adresse
Religion(s)
principalement catholicisme et judaïsme
Mise en service
Abandon
Patrimonialité
Coordonnées
Identifiants
Find a Grave
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Le cimetière du Dieweg est un ancien cimetière situé sur le territoire de la commune bruxelloise d'Uccle, désaffecté depuis 1958 et qui est devenu un lieu de promenade des plus insolites de la capitale belge.

Historique[modifier | modifier le code]

Comme c’est le cas de plusieurs cimetières bruxellois, la création du cimetière du Dieweg fait suite à la terrible épidémie de choléra qu’a subie la ville en 1866. Installé le long de l’ancien chemin du Dieweg, son terrain en pente, qui occupe le versant nord de la vallée du Geleytsbeek, offre une perspective vers la forêt de Soignes. L’expansion démographique et la fermeture des cimetières de Saint-Job (1871) et de Saint-Pierre (1876) ont pour conséquence sa rapide saturation, qui contraint les autorités à ouvrir le nouveau cimetière de Verrewinkel en 1945.

Depuis, les inhumations au Dieweg se font rares[1] et il est désaffecté en 1958[2].

Peu entretenu, le cimetière se métamorphose lentement. Les ferronneries commencent à rouiller, les monuments tombent en ruine. La végétation envahit les allées et les tombes, jusqu’à en recouvrir entièrement une bonne partie. Aujourd’hui il est devenu le refuge d’une grande diversité botanique, qui attire insectes, oiseaux et rongeurs. On a pu compter plus de deux cents espèces de plantes sur une superficie de moins de trois hectares.

Ce mariage de l’architecture et de la nature, de la pierre et du végétal dégage une atmosphère fortement romantique. Certains coins du cimetière procurent l’impression de se promener au sein d’une forêt recouvrant les vestiges de quelque civilisation antique. Du feuillage émergent des éléments de décoration funéraire, des pièces de ferronnerie, des médaillons où l’on distingue des visages, des morceaux de dalle sur lesquels on déchiffre encore des mots souvent répétés : éternels et perpétuité.

Le patrimoine funéraire monumental et décoratif des sépultures de la bourgeoisie uccloise de l’époque est important. D’impressionnants monuments de styles différents (néogothique, néoclassique, art nouveau, etc.) abritent les sépultures des familles des banquiers Lambert et Allard, des brasseurs Herinckx, de ministres, bourgmestres ou échevins. Le monument sur la tombe des époux Stern a été réalisé par Victor Horta.

On y trouve également les tombes des architectes Jean-Pierre Cluysenaar et Paul Hankar.

Une autre particularité du Dieweg est d’abriter un important cimetière juif ashkénaze, dont les pensionnaires sont originaires d’une quinzaine de pays différents et dont les épitaphes et les symboles gravés ont fait l’objet d’études.

Depuis la fermeture du cimetière, l’une ou l’autre inhumation a encore lieu, généralement dans des caveaux de familles existants, ou exceptionnellement par dérogation spéciale dont ont pu bénéficier le dessinateur Hergé (alias de Georges Remi) ou le violoniste Philippe Hirshhorn, lauréat du concours Reine Élisabeth en 1967.

L'ensemble du site est classé depuis 1997.

Personnalités inhumées au Dieweg[modifier | modifier le code]

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. En 2009, une demi-douzaine d'inhumations y ont été faites ce qui est un chiffre exceptionnellement élevé. (Conversation avec les fossoyeurs)
  2. Alain Deneef, "Dieweg, cimetière du", dans : Dictionnaire d'Histoire de Bruxelles, sous la direction de Serge Jaumain, Bruxelles, 2013, p. 275.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Brigitte VERMAELEN Le cimetière du Dieweg in: Bruxelles, Ville d'Art et d'Histoire, n° 17 éditions Solibel & Région de Bruxelles-Capitale, 1995, 24 p.
  • Philippe PIERRET Mémoires, mentalités religieuses, art funéraire : la partie juive du cimetière du Dieweg à Bruxelles, XIXe – XXe siècle, Peeters publishers, Leuven, Paris 2005 (ISBN 90-429-1632-X). Collection de la Revue des Études Juives.
  • Philippe PIERRET, Contribution à l’histoire culturelle du judaïsme bruxellois du XIXe siècle : la partie juive du cimetière du Dieweg à Uccle, Revue Belge de Philologie et d'Histoire, t. 78, fasc. 2, Bruxelles, 2000, pp. 497-515.
  • Philippe PIERRET, Ces pierres qui nous parlent. Mémoires juives et patrimoine bruxellois : la partie juive du cimetière du Dieweg au XIXe siècle, Didier Devillez, Bruxelles, 1999.
  • Philippe PIERRET, Mémoires, mentalités religieuses, art funéraire : la partie juive du cimetière du Dieweg à Uccle, Bruxelles 1867-1899, communication faite à la Société des études juives, Revue des études juives, t. 157, fasc. 3-4, Paris, 1998, p. 477-492.
  • Philippe PIERRET, Orientalisme et études juives en Belgique à la fin du XIXe siècle. Le manuscrit d’Emile Ouverleaux, D. Devillez-Institut d’études du judaïsme, Bruxelles, 2004. (avec Jean-Philippe Schreiber)
  • Philippe PIERRET, Les concepts familiaux au regard de l’épigraphie funéraire contemporaine. Contribution à l’histoire des familles juives à Bruxelles au XIXe siècle, dans: Entre héritage et devenir. La construction de la famille juive. Études offertes à Joseph Mélèze-Modrzejewski, (éd. P. Hidiroglou), Paris : La Sorbonne, 2003, pp. 307-327.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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