Cheddi Jagan — Wikipédia

Cheddi Jagan
Illustration.
Portrait photographique de Cheddi Jagan en 1997.
Fonctions
Président de la république coopérative du Guyana

(4 ans, 4 mois et 25 jours)
Premier ministre Sam Hinds
Prédécesseur Desmond Hoyte
Successeur Sam Hinds
Ministre en chef de la Guyane britannique

(4 mois et 9 jours)
Prédécesseur Poste créé
Successeur Poste supprimé
Premier de la Guyane britannique

(3 ans, 3 mois et 7 jours)
Prédécesseur Poste créé
Successeur Forbes Burnham
Biographie
Nom de naissance Cheddi Berret Jagan
Date de naissance
Lieu de naissance Port Mourant (Guyane britannique)
Date de décès (à 78 ans)
Lieu de décès Washington D.C. (États-Unis)
Nationalité guyanienne
Parti politique Parti progressiste du peuple (Guyana)
Conjoint Janet Jagan

Cheddi Jagan
Présidents de la république coopérative du Guyana

Cheddi Jagan, né le à Port Mourant (Guyane britannique) et mort le à Georgetown (Guyana), est un homme d'État guyanien. Dentiste de formation, il est élu au Parlement de Guyane britannique puis du Guyana sans interruption à partir de 1947, il a dirigé trois gouvernements : en 1953, de 1957 à 1961 et de 1961 à 1964. Il est le 5e président du Guyana de 1992 à 1997.

Il est au centre de la politique anticoloniale d'après-guerre qui a conduit à l'indépendance du Guyana en 1966.

Biographie[modifier | modifier le code]

Cheddi Jagan Berret est né le à Port Mourant, un village rural du comté de Berbice. Il est l'aîné de 11 enfants. Ses parents sont venus d'Inde en Guyane britannique comme engagés en 1901 en provenance de l'Uttar Pradesh avec deux grands-mères et un oncle. Très pauvre, le jeune Cheddi doit travailler dans les champs de canne à sucre pour aider sa famille.

À l'âge de 15 ans, le père de Cheddi envoye son fils au Queen's College de la capitale, Georgetown. Après avoir obtenu son diplôme de l'école secondaire, il part aux États-Unis en pour étudier la médecine dentaire à l'université Howard de Washington D.C., puis à l'université Northwestern de Chicago[1]. Lors de ses études, il rencontre Janet Rosenberg une jeune infirmière en dentisterie qu'il épouse le . Ils auront deux enfants. Le couple est réuni au Guyana en .

Le couple s'investit dans le mouvement syndical en Guyane britannique. Le , il fonde le Political Affairs Committee (PAC) ((en) : Comité des affaires politiques), dont l'une des revendications est l'instauration du suffrage universel. En parallèle, ils publient le PAC Bulletin une à deux fois par mois.

Janet Jagan, épouse de Cheddi Jagan et présidente du Guyana de 1997 à 1999.

Lors des élections du , Cheddi Jagan qui concourt comme candidat indépendant, est élu au Parlement. Le , le PAC fusionne avec le Parti travailliste de Guyane britannique dirigé par Forbes Burnham pour former le Parti populaire progressiste (PPP) ((en) : People's Progressive Party). Jagan en devient le leader, Forbes Burnham le président et Janet Jagan la secrétaire[2]. Il est secrétaire général des syndicats liés au PPP[3]. En 1951, il se rend en Europe et participe au Festival de la Jeunesse de Berlin-Est et visite des usines, ainsi que des syndicats de République démocratique allemande[4].

Le , le PPP remporte les élections[5] et Cheddi Jagan devient ministre en chef de la Guyane britannique. Il lance aussitôt des réformes sociales, mais le gouvernement britannique, dirigé par Winston Churchill, craint qu'il n'ouvre la porte aux Soviétiques en Amérique. Les États-Unis font eux aussi pression pour écarter Jagan du pouvoir. Finalement, le , le gouverneur Alfred Savage suspend la constitution de la Guyane britannique et démet Jagan de son mandat. Les troupes britanniques assurent le maintien de l'ordre et la liberté de mouvement de Jagan est limitée aux alentours de Georgetown. Il est considéré à cette époque comme la « bête noire » de l'autorité coloniale[6].

Portrait photographique en noir et blanc. Un homme mate de peau se tient de face, souriant. Il porte une chemise blanche accompagnée d’une veste de costume et d’une cravate sombres.
Portrait photographique de Cheddi Jagan, époux de Janet Jagan, en .

Après la victoire du PPP aux élections d', Jagan devient Premier ministre de la Guyane britannique. En 1963, il résiste à une tentative de coup d’État qui fait 170 morts[7]. Lors des élections de , le PPP remporte la majorité des voix, mais c'est Forbes Burnham, leader du Congrès national du peuple et allié à La Force unie, qui est invité à former le gouvernement[8].

Jagan devient alors le Leader de l'opposition au Parlement et est élu secrétaire général du PPP. Finalement, le PPP remporte l'élection du , avec environ 52 % des voix, et Jagan est élu président de la république coopérative du Guyana. Il s'agit des premières élections libres depuis l'indépendance du pays[9]. Le , Jagan subit une attaque cardiaque et est transporté à l'hôpital de Georgetown avant d'être envoyé par un avion militaire américain au Walter Reed Army Medical Center à Washington (DC). Il y meurt le .

Le Premier ministre Sam Hinds déclare six jours de deuil, décrivant Jagan comme « le plus grand patriote qui ait jamais connu cette terre ». Il assure l'intérim comme président le , puis la veuve de Cheddi Jagan, Janet Jagan, lui succède à son tour de 1997 à 1999.

Publications[modifier | modifier le code]

  • Forbidden Freedom: The Story of British Guiana (Hansib, 1954)
  • The West On Trial: My Fight for Guyana's Freedom (Harpy, 1966)
  • The Caribbean Revolution (1979)
  • The Caribbean: Whose Backyard? (1984)
  • Selected Speeches 1992-1994 (Hansib, 1995)
  • The USA in South America (Hansib, 1998)
  • A New Global Human Order (Harpy, 1999)
  • Selected Correspondences 1953-1965 (Dido Press, 2004)

Notes et références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Laurie Goering, « Guyana may choose ex-chicagoan to lead », sur chicagotribune.com, Chicago Tribune, Chicago, (ISSN 1085-6706, e-ISSN 2165-171X, consulté le ).
  2. History of the PPP, PPP website.
  3. « Départ en Guyana », sur humanite.fr, L'Humanité, Saint-Denis, (ISSN 0242-6870, consulté le ).
  4. Jacques Adélaïde-Merlande, Histoire contemporaine de la Caraïbe et des Guyanes, Paris, Karthala, , 248 p. (ISBN 9782845862524, DOI https://doi.org/10.3917/kart.adela.2002.01, lire en ligne), « La Guyane britannique et la décolonisation », p. 60-61.
  5. Nohlen, D (2005) Elections in the Americas: A data handbook, Volume I, p354 (ISBN 978-0-19-928357-6).
  6. Jacques Adélaïde-Merlande, Histoire contemporaine de la Caraïbe et des Guyanes : de 1945 à nos jours, Paris, Karthala, coll. « Hommes et sociétés », , 248 p., 24 cm (ISBN 2-84586-252-0 et 978-2-84586-252-4, OCLC 401663659, BNF 38911743, SUDOC 06979068X, lire en ligne), chap. 4 (« La Guyane britannique : les péripéties d’une décolonisation »), p. 59. Inscription nécessaire via Cairn.info.
  7. Maurice Lemoine, Les enfants cachés du général Pinochet. Précis de coups d’État modernes et autres tentatives de déstabilisation, Don Quichotte, , p. 163.
  8. History of the PPP, PPP website.
  9. Hélène Ferrarini, « Walter Rodney oublié au Guyana », sur Le Monde diplomatique, .

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]