Charles Dumoulin — Wikipédia

Charles Dumoulin
Statue de Charles Dumoulin sur la façade de l'Hôtel de Ville de Paris
Biographie
Naissance
Décès
Pseudonymes
Gaspar Caballinus, Caspar Caballinus a Cingulo, Casparus Caballinus de CinguloVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Autres informations
A travaillé pour

Charles Dumoulin, né à Paris en 1500, mort en 1566 est un jurisconsulte français.

Il est connu pour ses prises de position en faveur du gallicanisme (organisation d'une église de France sur le modèle anglican). Il marqua également son opposition au calvinisme dont il dénonça la dérive autoritaire. À la fin de sa vie, il se déclarait luthérien.

Ses contemporains le surnommèrent le Papinien François (« Papinien français » en français moderne)[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Charles Dumoulin descendait d'une famille noble, alliée à Anne Boleyn, mère de la reine Élisabeth Ire d'Angleterre. II fut reçu avocat au parlement de Paris en 1522 mais, n'ayant pu vaincre un bégaiement auquel il était sujet, il se retira du barreau et se consacra aux travaux du cabinet.

Les Observations sur l'édit de Henri II relatif aux petites dates, qu'il publia en 1551 et où il soutenait que le roi avait le droit de réprimer les abus et les fraudes qui se commettaient à Rome dans la distribution des bénéfices, lui valut les bonnes grâces de Henri II, mais donna lieu à de vives réclamations de la part du Saint-Siège. Son ouvrage fut condamné par la Sorbonne en [2].

Adepte de la Réforme, Dumoulin avait embrassé le calvinisme. Inquiété pour ses opinions, il fut contraint de se réfugier en Allemagne, où il fut reçu avec la plus grande distinction. Après avoir enseigné à l'université de Dole en 1555 et 1556, il revint à Paris en 1557, mais ce fut pour y subir de nouvelles tribulations.

Ayant publié en 1564 un ouvrage intitulé : Conseil sur le concile de Trente, par lequel il s'oppose à la réception des décrets conciliaires comme lois d'État en France, il fut jeté en prison et ne recouvra sa liberté qu'à la condition de ne plus rien publier sans la permission du roi[réf. nécessaire].

Il fut également rejeté par l’Église protestante après s'être opposé à la suite de Jean Morély, au système de gouvernance imposé par Genève. Dumoulin dénonçait le système ecclésiastique autoritaire du calvinisme (théocratie) qu'il considéra comme pire que l'Église catholique[3]. Il reprochait également son rigorisme et le fait que les pasteurs envoyés en France étaient des étrangers. Par l'envoi de pasteurs formés à l'académie de Genève, Calvin était parvenu à s'imposer en France par une politique oppressive contre les protestants plus modérés[4].

Vers la fin de sa vie, les moyenneurs catholiques tentèrent de le récupérer, mais Dumoulin se déclara luthérien[3].

Charles Dumoulin trouva le premier les véritables sources du droit français et en posa les règles fondamentales : il a commenté les principales coutumes de France ; sa Révision de la Coutume de Paris passe pour un chef-d'œuvre. La meilleure édition de ses œuvres selon le Dictionnaire Bouillet est celle de Paris, 1681, 5 volumes in-folio.

Il fut inhumé dans le cimetière Saint-André-des-Arts à Paris.

Deux de ses enfants périrent durant le Massacre de la Saint-Barthélemy[5].

Publications[modifier | modifier le code]

Tractatus commerciorum, 1616.
Commentarii in consuetudines parisienses, edition de 1638
  • De feudis, Paris, 1539.
  • Extricatio labyrinthi dividui et individui, 1530.
  • Commentarii in consuetudines parisienses, 1539.
    • (la) Commentarii in consuetudines parisienses, Paris, veuve Nicolas Buon, (lire en ligne)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Henri Martin, Histoire de France, t. IX, (lire en ligne), p. 3
  2. Jennifer Britnell, Le roi très chrétien contre le pape, Écrits antipapaux en français sous le règne de Louis XII, Paris, Classiques Garnier (« Textes de la Renaissance » 169), 2011, 433pp. p. 318.
  3. a et b Arlette Jouanna, Jacqueline Boucher, Dominique Biloghi et Guy Le Thiec, Histoire et dictionnaire des guerres de Religion, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1998, pages 858-859.
  4. Tibor Klaniczay, Eva Kushner, Paul Chavy, L'Époque de la Renaissance (1400 1600), Tome IV : Crises et essors nouveaux (1560-1610), John Benjamins Publishing Company, 2000, p. 76 .
  5. Arlette Jouanna, Jacqueline Boucher et Dominique Biloghi, Histoire et dictionnaire des guerres de Religion, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1998, 1526 p., page 859.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Cet article comprend des extraits du Dictionnaire Bouillet. Il est possible de supprimer cette indication, si le texte reflète le savoir actuel sur ce thème, si les sources sont citées, s'il satisfait aux exigences linguistiques actuelles et s'il ne contient pas de propos qui vont à l'encontre des règles de neutralité de Wikipédia.
  • Jean-Louis Thireau, Charles Dumoulin (1500-1566). Étude sur les sources, la méthode, les idées politiques et économiques d'un juriste de la Renaissance, Droz, 1980.

Liens externes[modifier | modifier le code]