Charles de Menthon d'Aviernoz — Wikipédia

Charles de Menthon d'Aviernoz
Fonctions
Député de la Savoie au Parlement sarde
Saint-Pierre-d'Albigny
-
Louis Jacquemoud (d)
Syndic
Chambéry
à partir de
Titre de noblesse
Comte
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
Charles de Menthon d’AviernozVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
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Famille
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Grade militaire
Distinctions
Blason

Charles de Menthon d'Aviernoz (italianisé en Carlo d'Aviernoz (Menton)), né le à Annecy et mort le au château de Rubaud (Coise), est un noble militaire et personnalité politique savoyard, issu de la famille de Menthon.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Charles Jean Dominique de Menthon-Lornay naît le , à Annecy[1],[2], dans le département du Mont-Blanc. Le duché de Savoie a été annexé par la France révolutionnaire, par décret du . Il est le fils du comte Claude-Gaspard-François de Menthon-Lornay d'Aviernoz (1758-....), baron de Lornay, 3e comte d'Aviernoz, seigneur de Rubaud, et de Marie-Joséphine-Claire, fille du baron Charles-Albert Favier du Noyer[1]. Il appartient ainsi à l'une des plus anciennes familles du duché de Savoie[2].

Il effectue un cursus scolaire qui se termine à la Faculté de Grenoble où il obtient son diplôme de bachelier en 1813[3]. Son apprentissage semble avoir été orienté notamment sur l'apprentissage des langues[2]. Il s'engage ensuite dans une carrière militaire[2].

Carrière militaire[modifier | modifier le code]

Il entre au service de l'Autriche, alors alliée de la Sardaigne, le [3], afin de combattre les troupes impériales françaises. Il qualifiera plus tard cette alliance comme « fâcheuse mais nécessaire »[3]. Officier volontaire, il combat lors des campagnes de 1814 et de 1815[3]. En 1819, il rentre en Savoie[3]. Il obtient le grade de capitaine provincial au régiment de Savoie[3],[2].

Il épouse le , Marie-Antoinette-Christine-Stéphanie, fille du baron Louis-Marie Favier du Noyer et de Jeanne-Emerantianne de Lescheraine, alors dame du palais de l'impératrice Marie-Thérèse[1],[4],[5], originaire de Saint-Pierre-d'Albigny, dans la combe de Savoie[6].

Le , il est colonel du 1er régiment[1]. Il est fait chevalier de l'ordre des Saints-Maurice-et-Lazare[1].

Au cours de cette période, il est élu, le , membre de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie, avec pour titre académique Effectif (titulaire)[7].

Il participe à la première guerre d'indépendance italienne[2] (23 mars-9 août 1848). Il commande la brigade de Coni[2]. Il commande le 2e Régiment, puis le 1er Régiment de Savoie avant d'obtenir le commandement de la Brigade de Savoie, au début de l'année 1848. Il est blessé aux jambes — une balle au genoux et d'un coup de baïonnette à la cuisse — lors de la bataille de Custoza (juillet 1848)[8]. Il est par la suite capturé et emprisonné à Vérone[5].

Il termine sa carrière avec le grade de major-général.

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Blessé, ne pouvant plu servir par les armes, le comte de Menthon d'Aviernoz revient en Savoie, où il s'engage notamment en politique[9]. Il est installé comme syndic de la ville de Chambéry[10], en 1829[3] ou 1830 (selon Foras)[1] (le site du Parlamento italiano donne faussement Annecy, Sindaco di Annecy (Savoia)[11]).

Il est élu du à novembre 1853, lors de la IVe législature du royaume de Sardaigne, comme député représentant la Savoie[11], pour le collège de Saint-Pierre-d'Albigny, succédant à Henri Ract de Sainte-Hélène-du-Lac[12].

Au cours de ces mandats, conservateur[6], il participe à la contestation de la politique italienne (risorgimento) de la maison de Savoie. Le , dans un discours au Parlement de Turin, il dénonce cette évolution pour défendre son attachement à la petite patrie :

« (…) Au reste, lorsque le roi a donné le Statut, je n'ai ni approuvé ni désapprouvé : j'ai accepté. Il a donné le Statut à ses États : Je ne l'ai pas demandé mais je l'ai accepté (…). Pour moi, la Savoie a deux frontières, d'un côté la France, de l'autre les Alpes. (…) je dirai toujours que je ne suis ni italien, ni français, mais que je suis Savoyard de la Savoie unie au Piémont. Voilà ma profession de foi (…). Quant à vous (en s'adressant à ses collègues) soyez Français, soyez Italiens, soyez libéraux, soyez modérés, soyez tout ce que vous voudrez. Moi je suis Savoyard, voilà tout[13]! »

Charles de Menthon d'Aviernoz meurt le [1], dans son château de Rubaud, situé à Coise[9], dans la combe de Savoie. Son corps est inhumé dans le cimetière communal[9]. Son jeune frère, Alfred Menthon de Lornay, faisant également carrière dans les armes, hérite du château et des titres de baron de Lornay et de comte d'Aviernoz[1],[9].

Décorations[modifier | modifier le code]

Charles de Menthon d'Aviernoz a été fait[1] :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h et i Amédée de Foras, Armorial et nobiliaire de l'ancien duché de Savoie, vol. 3, Grenoble, Allier Frères, 1863-1966 (lire en ligne), p. 458-459.
  2. a b c d e f et g Pillet, 1891, p. 133.
  3. a b c d e f et g Clément Chollet du Bourget, La Brigade de Savoie (1660-1860), Chambéry, Librairie Dardel, , 283 p., p. 164.
  4. Amédée de Foras, Armorial et nobiliaire de l'ancien duché de Savoie, vol. 2, Grenoble, Allier Frères, 1863-1966 (lire en ligne), p. 364-365.
  5. a et b Notice bio, 1976, p. 93.
  6. a et b Maurice Messiez, La Combe de Savoie autrefois, 3, coll. « La chronique de l'autrefois », , 145 p. (BNF 36158654, lire en ligne)
  7. « Etat des Membres de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Savoie depuis sa fondation (1820) jusqu'à 1909 », sur le site de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie et « Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie », sur le site du Comité des travaux historiques et scientifiques - cths.fr.
  8. Costanza Azeglio, Vittorio Emanuele Tapparelli Azeglio, Daniela Maldini Chiarito, Lettere al figlio (1829-1862), Istituto per la storia del Risorgimento italiano, , 1987 p. (ISBN 978-88-85183-25-4 et 8-88518-325-5), p. 897.
  9. a b c et d Pillet, 1891, p. 134.
  10. Louis Bergeron et Guy Chaussinand-Nogaret, "Grands notables du Premier Empire : notices de biographie sociale, Volumes 1 à 3", Centre national de la recherche scientifique, 1978, 179 pages, p. 36.
  11. a et b Notice sur le site storia.camera.it (voir ci-dessus).
  12. André Palluel-Guillard, La Savoie de Révolution française à nos jours, XIXe-XXe siècle (tome IV), Ouest France Université, (ISBN 978-2-85882-536-3), p. 113.
  13. N. Battezzati & al., Storia del parlamento subalpino, iniziatore dell'unità italiana, Saint-Gingolph, Cabédita, Collection « Regard et Connaissance », , « Volume 3 », p. 739-740. Reprise en partie par André Palluel-Guillard & al., La Savoie de Révolution française à nos jours, XIXe-XXe siècle, Ouest France Université, (ISBN 978-2-85882-536-3), p. 109.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • « Général d'Aviernoz », dans Louis Pillet, Histoire de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie, de 1820 à 1860, suivie des tables des trente-six premiers volumes des mémoires et des six premiers volumes de documents, Chambéry, impr. savoisienne, , 343 p. (lire en ligne), p. 133-134
  • Sven Stelling-Michaud et Suzanne Stelling-Michaud, Le livre du recteur de l'Académie de Genève (1559-1878). Notices biographiques des étudiants. A - C, vol. 5, Librairie Droz, , 505 p. (ISBN 978-2-600-03193-6, lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]