Charles Zacharie Bowao — Wikipédia

Charles Zacharie Bowao
Illustration.
Fonctions
Ministre chargé de la Défense

(3 ans)
Président Denis Sassou-Nguesso
Prédécesseur Jacques Yvon Ndolou
Successeur Charles Richard Mondjo
Ministre chargé de la Coopération, de l’Action humanitaire et de la Solidarité

(2 ans)
Président Denis Sassou-Nguesso
Biographie
Date de naissance (66 ans)
Nationalité Drapeau de la république du Congo Congolais
Diplômé de Université Cheikh-Anta-Diop
Profession Professeur d'université

Charles Zacharie Bowao, né le est un professeur universitaire et une personnalité politique congolaise.

Ancien membre du bureau politique du Parti congolais du travail (PCT), dont il démissionne le [1], Charles Zacharie Bowao sert le gouvernement congolais de 2007 à 2012 en qualité de ministre chargé de la Coopération, de l’Action humanitaire et de la Solidarité (2007 – 2009)[2] puis en tant que ministre chargé de la Défense (2009-2012)[3].

Il occupe également la fonction de Secrétaire Général Adjoint du gouvernement de mars 1999 à mars 2007[4].

Charles Zacharie Bowao est membre fondateur de l'Initiative pour la démocratie au Congo (IDC), créée le [5]. Il est Président de la Coordination de l'opposition IDC-FROCAD[6].

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation[modifier | modifier le code]

Charles Zacharie Bowao est titulaire d'un doctorat d'État ès lettres et sciences humaines de l'Université Cheikh-Anta-Diop de Dakar.

Fonctions gouvernementales[modifier | modifier le code]

En janvier 1998, Charles Zacharie Bowao est nommé coordinateur adjoint du Forum national pour la réconciliation, l’unité, la démocratie et la reconstruction du Congo qui fixe une période de transition de trois ans avant le retour à la normalité institutionnelle[7].

Il est ensuite nommé membre de la Commission constitutionnelle mise en place et participe à l’élaboration de l’Avant-projet de la Constitution du 20 janvier 2002[8]. Il favorise un large consensus citoyen à l’occasion de débats décentralisés, notamment lors de la Convention Nationale du dialogue national de mars-avril 2001.

Le Président Denis Sassou Nguesso le nomme Secrétaire Général Adjoint du gouvernement en mars 1999, poste qu’il occupera jusqu’en mars 2007.

En parallèle de son implication dans la rédaction et la mise en place de la Constitution du , Charles Zacharie Bowao est nommé rapporteur général de la Commission National des Élections (CONEL) dans le cadre des élections présidentielles de 2002[9].

En , il est nommé ministre chargé de la Coopération, de l’Action humanitaire et de la Solidarité[10].

En 2009, Charles Zacharie Bowao participe activement à la campagne du Président Denis Sassou Nguesso en vue de l’élection présidentielle de 2009, en mettant en place les programmes « Nouvelle Espérance » et « Chemin d’Avenir ». À la suite de la réélection du Président, il devient ministre chargé de la Défense nationale. Il n’est pas reconduit dans ses fonctions lors du remaniement ministériel du .

Rôle dans l'opposition[modifier | modifier le code]

Charles Zacharie Bowao est l’une des voix qui porte la nouvelle majorité républicaine, qui a vu le jour à la suite de l'accord de partenariat entre l’IDC et le FROCAD le [11],[12].

À la suite des messages adressés à la nation par le président Denis Sassou Nguesso - relatifs à sa volonté de changer la Constitution afin de rester à la tête de l'État - en date des et , Charles Zacharie Bowao s'engage dans la lutte pour le respect de l’ordre constitutionnel démocratiquement établi[13].

Dans ses deux lettres ouvertes intitulées « Je récuse » et « Je récuse 2 » et adressées au Président Denis Sassou Nguesso, Charles Zacharie Bowao indique refuser le changement de la Constitution, laquelle permettrait au Président de se maintenir au pouvoir après le terme légal de son mandat prévu en août 2016. Il estime qu'un tel changement serait juridiquement infondé, politiquement désastreux et socialement explosif[14].

Membre fondateur de l'Initiative pour la démocratie au Congo (IDC), créée le dans le but de rassembler les dissidents de la majorité présidentielle[15], il encourage et soutient la naissance du Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (FROCAD) qui regroupe les opposants traditionnels au PCT et au Président Denis Sassou Nguesso[16].

Charles Zacharie Bowao démissionne du bureau politique du Parti congolais du travail (PCT) le [17] et appelle le peuple congolais à faire front contre le coup d’État constitutionnel en cours après l'annonce d'une consultation référendaire sur l'adoption d'une nouvelle constitution par le Président Sassou Nguesso le . L’annonce de la date du Référendum est fixée au . Charles Zacharie Bowao rejette fermement ce référendum[18]. Il appelle le peuple congolais à la désobéissance civile et citoyenne[19].

À la suite de la promulgation des résultats officiels annonçant une victoire du Oui avec 92,96 % des suffrages, Charles Zacharie Bowao dénonce les résultats du référendum constitutionnel du 25 octobre 2015 jugeant que les Congolais avaient largement boudé les urnes[20] et que le scrutin s’était déroulé dans des conditions de libertés, de transparence et de régularité inacceptables[21] signant la fin de la légitimité, de la crédibilité et de la légalité du Président Denis Sassou Nguesso[22]. Le référendum a également été le théâtre d’affrontements entre forces de l’ordre et manifestants ayant provoqué la mort de 4 personnes[23].

En décembre 2015, Charles Zacharie Bowao annonce son retour imminent au Congo-Brazzaville dans l’objectif de fédérer tous les acteurs de la classe politique congolaise[24].

En janvier 2016, lors de la Convention de l’opposition organisée à l’initiative de Charles Zacharie Bowao, il est élu à l’unanimité par l’alliance IDC / FROCAD[25] afin de mettre en place une stratégie commune et coordonnée de l’opposition[26]. Il réunit par la suite les candidats pour la signature de la Charte de la Victoire le 29 février 2016.

Après avoir dénoncé le caractère illégitime de la Commission Nationale Indépendante Electorale mise en place par le gouvernement[27], Charles Zacharie Bowao annonce la création d’une Commission Technique Electorale (CTE) en mars 2016[28].

Enseignement[modifier | modifier le code]

Il est notamment intervenu en qualité de professeur titulaire dans les Universités de Dakar (Sénégal), de Lille (France) , de Libreville (Gabon), de Lomé (Togo) et de Cotonou (Bénin). Il donne de nombreuses conférences dans différentes Universités, notamment dans les Universités de Fribourg (Suisse) et de Bordeaux (France).

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

Bibliographie et publications[modifier | modifier le code]

  • Je récuse, 2015, Paris, Éditions Dianoïa
  • La Tragédie du pouvoir (Une psychanalyse du Slogan politique), 2015, Paris, Éditions Dianoïa
  • L’imposture ethnocentriste - Plaidoyer pour une argumentation éthique du politique, 2014, Brazzaville, Editions Hemar
  • La Tolérance, Brazzaville, Editions Hemar, 2007
  • La Refondation politique à l’aune de la Nouvelle Espérance, 2005, Brazzaville, Editions Hemar
  • La mondialité entre histoire et avenir, 2004, Paris, PAARI
  • Bonne gouvernance et développement, 1997, Dakar, IAD
  • Gaston Berger introduction à une philosophie de l'avenir, 1997, Dakar, NEA
  • Autour de la méthode (de Descartes à Feyerabend), 1997, Dakar, PUD

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. CHARLES BOWAO a démissionné du PCT... Libre de tout engagement...!, DACPresse, 25 septembre 2015
  2. Formation d’un nouveau gouvernement au Congo, Afrik, 31 décembre 2007
  3. Le nouveau gouvernement du Congo, presidence.cg
  4. Les secrétaires généraux depuis 1958, sgg.cg
  5. Vidéo - d'anciens ministres de Sassou prônent un avenir sans armes, Ici Brazza, 2 août 2015
  6. Congo-Brazzaville: l'opposition a créé sa propre commission électorale, RFI Afrique, 10 mars 2016
  7. Le Président Sassou N'Guesso, a fait un message sur l'état de la Nation, Ici Brazza, 12 août 2015
  8. République du Congo - Jeu de dupes et violations récurrentes des droits de l’Homme, fidh.org, mai 2004
  9. La victoire annoncée de la mouvance présidentielle, RFI, 29 mai 2002
  10. Biographie de Bowao Charles Zacharie, Géopolitique Africaine
  11. L'INVITE DU JOUR AVEC CHARLES ZACHARIE BOWAO, ANCIEN MINISTRE, Africa 24
  12. L’Opposition Congolaise en ordre de bataille : Signature de l’accord de partenariat FROCAD-IDC., BrazzaNews, 24 août 2015
  13. Olivier Taty,Congo: un nouveau mandat pour Sassou Nguesso ?, Afrique Actualité, 12 avril 2015
  14. Interview de Charles zacharie Bowao «Préparons-nous a affronter toutes les situations, y compris l’alternance », BrazzaNews, 7 mars 2015
  15. L'opposition s'unit contre la dictature et crée l'IDC, l'OLOKA ya Congo, 1er août 2015
  16. Échéance 2016 : l’IDC et le Frocad publient un nouveau programme de meetings, Adiac Congo, 22 août 2015
  17. Congo : manifestation d’une ampleur inédite contre le président Sassou Nguesso, le Monde, 28 septembre 2015
  18. IDC-FROCAD : " Il n’y aura pas de vote référendaire au Congo ", Mwinda Press, 6 octobre 2015
  19. Congo : désobéissance civile jusqu'au retrait du projet de Constitution, Romandie, 27 octobre 2015
  20. Référendum au Congo : victoire écrasante du oui, l’opposition dénonce une « tricherie », Le Monde Afrique, 27 octobre 2015
  21. Les lendemains du référendum au Congo Brazzaville, Africa N°1, 27 octobre 2015
  22. «Sassou Nguesso a perdu sa légalité, sa légitimité et son humanité», Le Temps, 25 octobre 2015
  23. Congo-Brazzaville : des violences font 4 morts et 10 blessés, Jeune Afrique, 21 octobre 2015
  24. Charles Zacharie Bowao annonce son retour imminent au Congo, Ici Brazza, 15 décembre 2015
  25. Congo: l’opposition participera à la présidentielle du 20 mars, RFI Afrique, 14 janvier 2016
  26. Présidentielle au Congo : l'opposition ira aux urnes sous conditions, Ici Brazza, 14 janvier 2016
  27. Election présidentielle : l’opposition déclare illégitime la CNEI, site officiel de l'ADIAC, 20 février 2016
  28. Congo-Brazzaville : l’opposition lance sa propre « commission électorale », Jeune Afrique, 10 mars 2016
  29. Université Marien-Ngouabi : huit Congolais décorés dans l’Ordre des palmes académiques du Cames, ADIAC Congo, 23 novembre 2013