Charles Percier — Wikipédia

Charles Percier
Portrait de Charles Percier par Robert Lefèvre, 1807.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Pierre Fontaine (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
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Architecte, artiste visuel, designer, professeur d'artVoir et modifier les données sur Wikidata
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Distinction
Œuvres principales
Vue de la sépulture.

Charles Percier, né le à Paris où il est mort le , est un architecte néoclassique et décorateur français.

Connu pour avoir travaillé en association avec son camarade d'études Pierre Fontaine à partir de 1792, d'abord comme architectes chargés des décors de l'Opéra, au point que l'on a longtemps considéré comme inutile, voire impossible, d'essayer de distinguer le travail de l'un et de l'autre. L'exposition monographique consacrée à Charles Percier, qui a eu lieu en 2016-2017 au château de Fontainebleau, a cependant permis de montrer les différences entre leurs deux contributions et l'implication plus grande de Percier, dans le dessin, l'enseignement et le domaine de l'ornement.

Ensemble, Percier et Fontaine furent les inventeurs et les principaux représentants de cette version du néoclassicisme riche et consciencieusement archéologique : le style Empire.

Formation et carrière[modifier | modifier le code]

Vue d'une maison romaine, aquarelle de Percier pendant son séjour à Rome.

Élève de Antoine-François Peyre (comme Pierre Fontaine), Charles Percier gagna en 1786 le grand prix de l'Académie royale d'architecture, et retrouva son camarade au palais Mancini.

Une de leurs premières collaborations fut Palais, maisons et autres édifices modernes dessinés à Rome, qui attira l'attention de leurs futurs clients, à leur retour à Paris (Fontaine rentra en , Percier à l'automne 1790). Fin 1792 (pendant la Révolution française), Charles Percier supervisait les décors de l'Opéra de Paris, un poste à la pointe de l'« avant-garde ». Au retour de Pierre Fontaine de Londres, où il s'était exilé, ils restèrent à l'Opéra jusqu'en 1796. Ils faisaient équipe avec Charles-Louis Bernier.

La théâtralité du style Empire, son agressive opulence restreinte par un sens aride et correct du goût antique, ainsi que ses valeurs néo-romaines qui étaient toutes les deux étrangères à l'ancien régime, dictaient leur esthétique à Napoléon Bonaparte. Il les nomma ses architectes personnels, et les garda à son service : Percier et Fontaine travaillèrent sur les projets impériaux jusqu'à la toute fin. Comme un certain nombre d'artistes impliqués politiquement dans l'Empire[1], Charles Percier prit du recul par rapport à ses fonctions officielles et se tourna vers l'enseignement, tandis que Pierre Fontaine poursuivit sa carrière jusqu'au Second Empire. Il ouvrit donc son atelier aux Beaux-Arts ; pendant les 22 ans que dura son enseignement, son atelier remporta 18 prix de Rome.

Charles Percier fut élu en 1811 à l'Académie des beaux-arts - 3e section (architecture), au fauteuil V (occupé précédemment par Charles de Wailly et Jean-François Chalgrin).

Il est enterré, avec Pierre Fontaine, au cimetière du Père-Lachaise (28e division).

Principales réalisations[modifier | modifier le code]

Arc du Carrousel à Paris.

Sous le Consulat, ils mirent au point le dessin des façades de la rue de Rivoli.

Ils travaillèrent entre 1802 et 1812 sur le palais du Louvre pour permettre à l'empereur d'être au cœur de Paris, l'ex-château royal de Versailles étant devenu inhabitable à la suite de la Révolution. Ils intervinrent sur le palais des Tuileries, en face du Louvre (incendié pendant la Commune de Paris, puis démoli). On leur doit en particulier la conversion de la salle de la Convention en salle de spectacle, ou l'aile septentrionale de la cour des Tuileries. Ils furent également à l'origine du curetage de la cour du Louvre (qui contenait plusieurs rues). On leur doit un projet de réunion du Louvre et des Tuileries.

En aboutissement de la perspective des Champs-Élysées, Percier et Fontaine dessinèrent l'arc du Carrousel (1807-1809), en commémoration de la bataille d'Austerlitz.

Ils remanièrent le château de Malmaison pour Joséphine. Ils firent des transformations et des décorations dans les châteaux de Compiègne, Saint-Cloud et Fontainebleau.

Percier et Fontaine dessinaient chaque détail de leurs intérieurs y compris le mobilier : de la table de nuit aux chandeliers en passant par les papiers-peints et les tentures. On a même fait appel à Percier pour dessiner des porcelaines pour la manufacture de Sèvres, en particulier un grand vase dans le goût grec, le vase de Londonderry (Art Institute of Chicago), à peine achevé en 1814, et que Louis XVIII offrit au marquis de Londonderry pendant le congrès de Vienne.

Publications[modifier | modifier le code]

Ensemble, Percier et Fontaine publièrent :

  • 1798 - Palais, maisons et autres édifices modernes dessinés à Rome[2].
  • 1801-1812 - Recueil de décoration intérieure concernant tout ce qui a rapport à l'ameublement, avec les fameuses gravures au trait qui diffusèrent leur style au-delà de l'Empire, et influencèrent le style Regency[3].
  • 1811 - Description des cérémonies et des fêtes qui ont eu lieu pour le mariage de Napoléon Ier avec l'archiduchesse Marie-Louise.
  • Charles Percier et Pierre Fontaine, Choix des plus célèbres maisons de plaisance de Rome et de ses environs, Paris, Didot l'ainé, , 72 p. (lire en ligne) ;
  • 1833 - Résidences des souverains de France, d'Allemagne, de Russie, etc.

On doit également à Charles Percier les illustrations d'Horace (1799) et de La Fontaine (1802), dans l'édition de Didot.

Éditions modernes[modifier | modifier le code]

  • Percier et Fontaine, Villas de Rome. Choix des plus célèbres maisons de plaisance de Rome et de ses environs, présentation Jean-Philippe Garric, Mardaga, Bruxelles, 2007, (ISBN 978-2-87009951-3)
  • Percier et Fontaine, Palais de Rome. Palais, maisons et autres édifices modernes dessinés à Rome, présentation Jean-Philippe Garric, INHA, Mardaga, Bruxelles, 2008, (ISBN 978-2-80470004-1)

Postérité[modifier | modifier le code]

Fin 1804, Charles Percier arrête sa carrière officielle pour se consacrer principalement à l'enseignement. Il compte plus d'une centaine d'élèves officiels, dont dix-sept furent lauréats du Prix de Rome et sept devinrent membres de l'Institut. Voici quelques-uns de ses élèves :

Iconographie[modifier | modifier le code]

Une médaille posthume à l'effigie de Percier fut exécutée par le graveur Joseph François Domard en 1840, sur commande des amis et anciens élèves de l'architecte. Un exemplaire en est conservé au musée Carnavalet (ND 0410).

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Le peintre Jacques Louis David, par exemple, partit en exil à cette période.
  2. lire en ligne sur Gallica
  3. lire en ligne sur Gallica
  4. « Charles Percier », base Léonore, ministère français de la Culture

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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