Charles Messier — Wikipédia

Charles Messier
Description de l'image Charles Messier.jpg.

Naissance
Badonviller (France)
Décès (à 86 ans)
Ancien 11e arrondissement de Paris (France)
Nationalité Français
Domaines Astronomie
Institutions Membre de l'Académie des sciences
Renommé pour Catalogue de Messier
M27
M51
Galaxie d'Andromède
Distinctions Chevalier de la Légion d'honneur
Signature de Charles Messier

Charles Messier, né à Badonviller dans la principauté de Salm-Salm le et mort à Paris le , est un astronome français, éminent chasseur de comètes.

Il est renommé pour avoir créé le fameux catalogue d'objets du ciel profond portant son nom.

Biographie[modifier | modifier le code]

Charles Messier naît le à Badonviller dans la principauté de Salm-Salm où ses parents, Nicolas Messier (1682-1741) et Françoise née Grandblaise (?-1765), sont établis. Il est le dixième d'une famille de douze enfants[1]. Son père était maire de Badonviller et commissaire aux saisies réelles dans la principauté de Salm-Salm[2].

À l'âge de vingt ans, alors qu'il se destinait à des fonctions judiciaires[2], il vient à Paris[1] pour exercer en tant qu'astronome[2]. Accueilli par Joseph-Nicolas Delisle, il se forme à l'observation des phénomènes astronomiques, notamment les éclipses et la recherche des comètes[1]. De 1758 à 1805, il travaille à l'observatoire de l'Hôtel de Cluny. Il y habitera depuis son mariage en 1771 jusqu'à sa mort. Malheureusement, son épouse meurt en couches et leur fils peu après, ce qui l'engage à se consacrer entièrement à ses travaux[3].

Surnommé « le furet des comètes » par Louis XV, il devient membre de l'Académie des sciences en 1778[4],[5],[6].

À la fin de sa vie, Charles Messier est honoré par Napoléon qui le décore, en 1806, de la Croix de la légion d'honneur. En retour, Messier rédige un mémoire vouant la grande comète de 1769 à l'empereur, né cette année-là, ce qui lui vaudra des critiques dans la communauté scientifique[7].

Il meurt à Paris le , à l'âge de 86 ans. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (11e division) à Paris[8]. Sa tombe a été récemment sauvée de l'oubli[9].

Observations et découvertes astronomiques[modifier | modifier le code]

Comètes et astéroïdes[modifier | modifier le code]

La grande comète de 1769 au-dessus d'Amsterdam

Entre 1760 et 1801, Charles Messier étudie scrupuleusement 44 comètes et en découvre 20 — parfois conjointement avec d'autres astronomes, notamment Pierre Méchain et Alexis Bouvard. Il collabore également avec son ami Bochart de Saron, conseiller puis président au parlement, un fervent mathématicien qui calcule pour lui la trajectoire des comètes d'après ses observations[10].

Parmi les comètes découvertes pendant cette période, on peut citer : C/1763 S1 (Messier), C/1764 A1 (Messier), C/1766 E1 (Messier), C/1769 P1 (Messier), D/1770 L1 (Lexell), C/1771 G1 (Messier), C/1773 T1 (Messier), C/1780 U2 (Messier), C/1785 A1 (Messier-Méchain), C/1788 W1 (Messier), C/1793 S2 (Messier) et C/1798 G1 (Messier).

Le , il est un des co-découvreur de la grande comète C/1771 A1.

Il observe l'astéroïde Pallas le , 23 ans avant sa découverte, note sa position et pense qu'il s'agit d'une étoile[11],[12].

Le , il est le co-découvreur, avec Pons, Méchain et Bouvard, de la comète C/1801 N1 (Pons).

Amas stellaires et nébuleuses[modifier | modifier le code]

la Galaxie du Tourbillon découverte par Messier en 1773. Image prise en janvier 2005 par le télescope spatial Hubble

En 1764, il découvre la nébuleuse de l'Haltère (M27) ainsi que la galaxie d'Andromède (M31). En 1773, il découvre la galaxie principale NGC 5194 du couple de galaxies M51 (Galaxie du Tourbillon).

En 1781, il découvre la galaxie principale de l'amas de la Vierge (M87 alias Virgo A).

Le catalogue Messier[modifier | modifier le code]

La Nébuleuse d'Orion dessinée par Messier à laquelle il donna la désignation M42 dans son catalogue

La renommée actuelle de Charles Messier est avant tout issue de son catalogue de 110 objets du ciel profond d'aspect diffus (amas stellaires et nébuleuses au sens de l'époque), catalogue qu'il produisit à l'intention des chasseurs de comètes afin d'éviter toute confusion avec ces objets fixes et encore étranges.

La première édition du catalogue parait en 1774 et répertorie 45 «nébuleuses». La version datée de 1781, considérée comme étant la plus aboutie, en compte 103.

Le catalogue connaît une grande postérité et est même complété jusqu'en 1966 avec l'ajout de sept nouveaux objets[13]. Aujourd'hui, ce catalogue n'est pas tant utilisé par le chasseur de comètes que par l'astronome amateur désireux d'avoir un aperçu des objets les plus spectaculaires qu'il pourra trouver dans le ciel nocturne. Il répertorie en effet la plupart des amas, nébuleuses et galaxies les plus brillants du ciel boréal et, dans une moindre mesure, austral.

Manuscrits[modifier | modifier le code]

Photo d'une paire de cratères lunaires.
Les cratères Messier et Messier A pris en photo lors de la mission Apollo 11.
  • Charles Messier, Observations célestes faites à Paris à l'Hôtel de Cluny (manuscrit), Paris, 1753-1756, 744 p. (lire en ligne [jpg]).
  • Charles Messier, Journal des observations astronomiques faites à l'Observatoire de la Marine (manuscrit), Paris, 1757-1760, 403 p. (lire en ligne [jpg]).
  • Charles Messier, Table des positions de la comète de 1770 (manuscrit), Paris, , 1 p. (lire en ligne [jpg]).
  • Jean-Baptiste Delambre, Biographie de Charles Messier (manuscrit), Paris, 1813?, 7 p. (lire en ligne [jpg]). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.

La bibliothèque de l'Observatoire de Paris conserve une collection Messier[14] composée de documents manuscrits dont certains ont été numérisés :

  • Observations célestes faites à Paris à l'Hôtel de Cluny par Messier entre 1753 et 1756[15];
  • Journal des observations astronomiques faites à l'Observatoire de la Marine par Messier entre 1757 et 1760[16];
  • Table des positions de la comète de 1770 par Messier[17];
  • Biographie de Charles Messier par Delambre[18].

Hommages[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Delambre 1813?, p. 1
  2. a b et c Louis Sadoul, Mémoires de l'Académie de Stanislas : Discours à la cérémonie de Badonviller, , 5 p. (lire en ligne)
  3. Suzanne Débarbat (d'après Jean-Paul Philbert, Le Furet des comètes, Charles Messier, Ed. Pierron, 2000), « Messier et l'observatoire de la Marine », L'Astronomie, no 109,‎ , p. 34-37
  4. Philbert 2000
  5. Académie des sciences, « Les membres du passé dont le nom commence par M » (consulté le )
  6. Martine Groult, Sylviane Albertan-Coppola (dir.) et Antony McKenna (dir.), « Notes de lecture : Jean-Paul Philbert : Charles Messier (Badonviller, 1730 -Paris, 1817). Le furet des comètes., 2000 », Dix-huitième Siècle, no 34 « Christianisme et Lumières »,‎ , p. 653-654 (lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Maik Meyer, « Charles Messier, Napoleon, and Comet C/1769 P1 », International Comet Quarterly,‎ , p. 3, 4, 5, 6 (ISSN 0736-6922, lire en ligne, consulté le )
  8. Jules Moiroux, Le cimetière du Père Lachaise, Paris, S. Mercadier, (lire en ligne), p. 250
  9. (en) Antoine & Dalia Grelin, « Charles Messier's Grave Renovation Project », sur galactichunter, (consulté le )
  10. Suzanne Débarbat (d'après Jean-Dominique Cassini (IV) : Mémoires pour servir à l'histoire des sciences, volume III (Éloge de Saron)), « Messier et l'observatoire de la Marine », L'Astronomie, no 109,‎
  11. Philippe Henarejos, « Charles Messier, premier observateur de l’astéroïde Pallas », sur cieletespace.fr, Association française d'astronomie, (consulté le )
  12. (en) René Bourtembourg, « Messier's Missed Discovery of Pallas in April 1779 », Journal for the History of Astronomy, vol. 43, no 2,‎ , p. 209–214 (DOI 10.1177/002182861204300205, Bibcode 2012JHA....43..209B)
  13. Danielle Briot, « Le catalogue de Messier hier et aujourd'hui », L'Astronomie, no 109,‎ , p. 38-43
  14. Observatoire de Paris, « Collection Charles Messier », sur bibnum.obspm.fr (consulté le )
  15. Messier 1753-1756
  16. Messier 1757-1760
  17. Messier 1770
  18. Delambre
  19. Frédéric Aitken, Jean-Numa Foulc, Pascal Mao et Nicolas Robinet, « Les avatars de la toponymie dans les confins géographiques, exemple du canal « Messier » en Patagonie chilienne », Confins. Revue franco-brésilienne de géographie / Revista franco-brasilera de geografia, no 35,‎ (ISSN 1958-9212, DOI 10.4000/confins.13093, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Paul Philbert, Le furet des comètes : Charles Messier, Badonviller 1730 - Paris 1817, Sarreguemines, Editions Pierron, , 159 p. (ISBN 2-7085-0247-6 et 978-2708502475). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Podcast[modifier | modifier le code]

Documentaire[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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