Charles Le Moyne — Wikipédia

Charles Le Moyne
Image illustrative de l’article Charles Le Moyne
Bronze représentant Charles Le Moyne, faisant partie du monument à Maisonneuve à la Place d'Armes, œuvre de Louis-Philippe Hébert

Successeur Charles II Le Moyne
Conflits Campagne contre les Agniers
Biographie
Dynastie Seigneur de Longueuil
Naissance
Dieppe, (France)
Décès (à 58 ans)
Montréal, Canada
Père Pierre Le Moyne
Mère Judith Du Chesne
Conjoint Catherine Primot Thierry
Enfants Charles II Le Moyne
Pierre Le Moyne d'Iberville
Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville...

Blason de Charles Le Moyne

Charles Le Moyne de Longueuil et de Châteauguay, né à Dieppe en Normandie (France) le et mort à Montréal (Nouvelle-France) en février 1685[1], fut une figure marquante des débuts de l'histoire de Montréal. Il fut à la fois interprète pour les langues amérindiennes, officier, négociant et seigneur. Le territoire qu'il s'est vu concéder en 1657 sur la rive sud du Saint-Laurent, à l'est de Montréal, est à l'origine de la ville de Longueuil.

Biographie[modifier | modifier le code]

Interprète auprès des Amérindiens[modifier | modifier le code]

Charles le Moyne est le fils de Pierre Le Moyne (ou Lemoine), aubergiste français, et de Judith Du Chesne (ou Duchesne) originaires de Longueil ou possédant des terres à Longueil, situé à une douzaine de km de Dieppe, d'où le pseudonyme de sieur de Longueil. Il serait venu en Nouvelle-France grâce à son oncle maternel, le chirurgien Adrien Du Chesne. Il arrive en Nouvelle-France en 1641 et, à 15 ans, est reçu comme « donné » par les jésuites de la mission en Huronie. Il vit quatre ans à Sainte-Marie-au-pays-des-Hurons et y apprend des langues amérindiennes. En 1645, il est interprète, commis et soldat à la garnison de Trois-Rivières[2].

Un des premiers chefs militaires de Montréal[modifier | modifier le code]

En 1646, il se fixe définitivement à Ville-Marie, qui deviendra Montréal. Il est, avec Pierre Picoté de Belestre, l'un des chefs militaires du petit village de Montréal et engage d'incessantes escarmouches avec les Iroquois (de 1648 à 1666)[2].

Il montre notamment son courage en en accourant, avec deux autres Français, pour délivrer les époux Catherine Mercier et Jean Boudard, malgré la présence d'une quarantaine d'Iroquois. Il ne peut toutefois délivrer Catherine Mercier, qui est amené captive par ses ravisseurs et brûlée vive deux mois plus tard, après qu'on lui a arraché les seins et coupé les oreilles et le nez[3],[4].

En , Le Moyne commande avec Pierre Picoté de Belestre les habitants de Ville-Marie qui servent d’avant-garde à l’expédition du gouverneur Daniel de Rémy de Courcelle en pays iroquois. À l’automne, il est à la tête des colons de Montréal dans la campagne contre les Agniers menée par le lieutenant-général de Prouville de Tracy[2].

À l’été 1671, il est l'interprète de Daniel de Rémy de Courcelle lors de son expédition au lac Ontario. Il joue à cette époque un rôle diplomatique important entre la Nouvelle-France et les Indiens (notamment en 1682–1683)[2].

Seigneur et négociant[modifier | modifier le code]

Monument de Charles Le Moyne, dans le Vieux-Longueuil

En 1654, Charles Le Moyne reçoit de Chomedey de Maisonneuve une concession de 90 arpents de terre, appelée depuis ce temps Pointe-Saint-Charles, et un emplacement, rue Saint-Paul, où il réside pendant 30 ans[2].

En 1657, la famille de Lauson lui octroie, sur la rive sud de Montréal, un fief taillé à même l’immense seigneurie de La Citière ; le fief est agrandi en 1665 (île Sainte-Hélène et île Ronde)[2].

En 1672, les titres de sa seigneurie de Longueuil sont confirmés et accrus. En 1673, il reçoit une concession à Châteauguay. En 1676, Le Moyne réunit tous ses fiefs sous le nom de Longueuil[2].

En 1679, avec son beau-frère et associé de commerce, Jacques Le Ber, il acquiert le fief Boisbriand appelé Senneville[2].

En 1682, il est l’un des actionnaires de la Compagnie du Nord[2].

En 1684, il achète le fief de l’Île-Perrot[2].

À l’été de la même année, avec l'aide du père Jean de Lamberville, il contribua à sauver l'expédition du gouverneur de La Barre contre les Iroquois en amenant ces derniers à négocier la paix[2].

En 1668, Le Moyne reçoit ses lettres de noblesse. « Non enregistrées dans les délais prescrits et, partant, théoriquement annulées, ces lettres furent néanmoins reconnues par les autorités coloniales et par le roi lui-même[2].» En 1683, La Barre, en raison de ses mérites dans la guerre contre les Iroquois, le recommande pour le poste de gouverneur de Montréal[2].

Il meurt en et est inhumé dans la crypte de l’église Notre-Dame de Montréal. Il était « le plus riche citoyen du Montréal de son temps[2]».

« Tout ce que Le Moyne pouvait ramasser, il ne le dépensait pas dans une vie dissolue, comme c'était le cas de tant de ses contemporains, mais était investi dans des améliorations à la production. C'est ainsi qu'il devint le possesseur d'une seigneurie modèle. »[5]

Famille et descendance[modifier | modifier le code]

Charles Le Moyne et sa famille

Charles le Moyne épouse à Ville-Marie le Catherine Thierry (1640–1690), fille adoptive d’Antoine Primot et de Martine Messier. Ils eurent 2 filles et 12 fils, presque tous célèbres[2] :

Selon les archives de la ville et les travaux de l'anthropologue Marcel Trudel, Charles LeMoyne posséda au minimum huit esclaves soit : François, Marie-Élizabeth, Marie-Charlotte (noirs) ainsi que Marie-Joseph, Marie-Charlotte, Joseph, Jacques-Charles (autochtones,panis). Plusieurs membres de sa famille possédèrent également plusieurs esclaves.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Il y a différentes orthographes du nom, Lemoine étant la plus courante, et il est sieur de Longueil qui est un village à une douzaine de km de Dieppe.
  2. a b c d e f g h i j k l m n et o Jean-Jacques Lefebvre, « LE MOYNE DE LONGUEUIL ET DE CHÂTEAUGUAY, CHARLES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003–
  3. Léo-Paul Desrosiers, L'Iroquoisie.
  4. Relations des Jésuites, 1647–1655.
  5. Whatever Charles Le Moyne could gather together was not spent in riotous living, as was the case with so many of his contemporaries, but was invested in productive improvements. That is the way in which he became the owner of a model seigneury. » William Bennett Munro, The seigneurs of old Canada : a chronicle of New-World feudalism, 1915, p.  81

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]