Charles-Louis-François Letellier-Blanchard — Wikipédia

Charles Louis François Le Tellier de Blanchard de son vrai nom, parfois orthographié de façon erroné Letellier-Blanchard dans les documents militaires. Il est né à Mortain, le 16 février 1814[1] et décédé à Morteaux-Coulibœuf le 19 février 1902[2]. Général français ayant principalement servi sous le Second Empire il fut aussi conseiller municipal de Morteaux-Coulibœuf de 1888 à 1896 et conseiller général du canton[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Il est le fils d’Armand Louis Le Tellier (1782-1860) gendarme de la garde du roi, et de Joséphine du Rosel de Blanchard (1789-1845)[4]. Joséphine étant la dernière représentante de sa famille, son père, Jacques du Rosel de Blanchard demanda à son gendre d’ajouter à son nom celui de Blanchard. Par ordonnance royale du 4 septembre 1817, la famille s'appela désormais Le Tellier de Blanchard[5],[6]. Par une erreur du secrétaire de mairie le nom de Charles fut orthographié Letellier-Blanchard, son frère Xavier, né deux plus tard sera lui bien noté à Le Tellier de Blanchard[5]. C'est pourquoi Charles, dans certains documents, notamment militaires, est désigné par Letellier-Blanchard.

Il n'eut qu'un fils, Alphonse Louis Olivier Raoul Le Tellier de Blanchard (1844-1905), plusieurs fois conseiller de préfecture, sous-préfet de Nantua, officier d'académie et maire de Morteaux-Coulibœuf de 1900 à 1905[7].

Carrière militaire[modifier | modifier le code]

Charles le Tellier de Blanchard en uniforme de Général

Admis à 15 ans à l’École royale militaire de la Flèche, il entra à Saint-Cyr et en sortit dans les premiers rangs en 1833. Classé dans le cadre de l’état-major, il fut employé aux travaux de la carte de France durant huit ans[8]. Cette nouvelle carte topographique devait remplacer celle obsolète de Cassini pour une représentation fidèle et dans les moindres détails du sol français[5].

Après les troubles de la Nièvre en 1851, il est fait chevalier de la Légion d’honneur. En 1854, alors chef d’escadron et aide de camp du général de la Rüe, il est présenté à l’empereur Napoléon III par M. Drouyn de Lhuys, ministre des Affaires étrangères[5]. L’empereur le chargea alors de deux missions diplomatiques secrètes auprès du roi de Suède et de l’empereur d’Autriche en vue de négocier des alliances contre la Russie, adversaire de la France lors de la guerre de Crimée[9].

Ces missions achevées, il retourna à Paris où il fut "complimenté en plein conseil des ministres" par l’empereur et fut élevé au grade d’officier de la Légion d’honneur[5]. Il rejoignit son contingent en mer Baltique et participa notamment à la prise de la forteresse de Bomarsund et reçut à ce titre la médaille anglaise de la Baltique[10].

Promu colonel de la 8e légion de gendarmerie, il quitta en 1861 l’État-major.

En 1863, il fut fait commandeur de la Légion d’honneur et nommé commandant de la Garde de Paris et il resta à la tête de ce corps d’élite jusqu’à sa nomination de général de brigade en 1868[11].

Quand survient la guerre Franco-Prussienne de 1870, il fut nommé au commandement du grand quartier général de l’Armée du Rhin[12]. Fait prisonnier à Metz après la capitulation de la ville, il fut conduit en captivité à Hambourg. Après sa libération en 1871, il est désigné pour commander la subdivision de l’Orne et occupe en même temps les fonctions d’inspecteur général de la Gendarmerie.

Il fut admis à la retraite en 1882 après 46 ans de services militaires.

Liste des décorations militaires[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-François Hamel, Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 2, sous la direction de René Gautier
  • Germain Bapst, Le maréchal Canrobert : souvenirs d'un siècle, 1904, Plon, Tome 3
  • Hippolyte Sauvage, Annuaire des cinq départements de la Normandie, 1910
  • Victor Gastebois, « Biographie des généraux : Camille de Mezange de Saint-André, de Mortain ; Charles Letellier-Blanchard, de Mortain ; Auguste Gaudin de Villaine, de Moulines ; Julien Blondel de Néron, de Refuveille » Revue du Mortainais no 6, 1913
  • Fabien Cardoni, La garde républicaine d’une République à l’autre, 1848-1871, Presses universitaires de Rennes/Service historique de la Défense, 2008
  • Revue de l’Avranchin, 1907, t.XIII

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Acte de naissance », sur Archives départementales de la Manche
  2. « Table décennale », sur Archives départementales du Calvados
  3. « Élection du conseil municipal, mai 1888 », sur Archives départementales du Calvados
  4. M. de Saint-Allais (Nicolas Viton), Nobiliaire universel de France: ou Recueil général des généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume, Au bureau du Nobiliaire universel de France, Réimprimé à la Librairie Bachelin-Deflorenne, (lire en ligne)
  5. a b c d et e Association Normande, Annuaire des cinq départements de la Normandie, (lire en ligne), p. 282
  6. « FRAN_IR_057697 - Salle de lecture virtuelle », sur www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  7. « FRAN_IR_003872 - Salle de lecture virtuelle », sur www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  8. « Carte de France : mémoire sur les environs de Saint-Pierre-le-Moutier, par Letellier de Blanchard, capitaine d'état-major, 1841 », sur BNF
  9. Germain Bapst, Le maréchal Canrobert : souvenirs d'un siècle, Tome 3, Plon, , p. 7
  10. Jean Maximilien Lamarque, Franciois Nicolas baron Fririon, Le Spectateur militaire: Recueil de science, d'art et d'histoire militaires, Paris, Bureau de Spectateur militaire, p. 355
  11. Fabien Cardoni, La garde républicaine d’une République à l’autre, 1848-1871, Presses universitaires de Rennes/Service historique de la Défense, , Chapitre 4
  12. Charles Fay, Journal d'un officier de l'armée du Rhin, C. Muquardt, (lire en ligne)
  13. a b et c « Base Léonore »
  14. Louis Tripier, Code des membres de la légion-dh́onneur, des décorés, de la médaille militaire, des médailles de Crimée, de la Baltique, de Sainte- Héléne et des ordres éstrangers: suivi de la législation sur les titres de noblesse et sur les changements et additions de noms, Librairie de Mme Mayer-Odin,, , 96 p.
  15. a b c et d France, Almanach national de France, (lire en ligne)