Characène — Wikipédia

Expansion approximative du royaume de Characène.

La Characène ou Mésène, était un royaume arabe[1] situé à l'embouchure du Tigre et de l'Euphrate, sur le Golfe Persique, au sud de la Babylonie. Créé à la fin du IIe siècle av. J.-C., ce royaume fut vassal de l'Empire Parthe. Sa capitale était Spasinou Charax, « la forteresse d'Hyspaosinès ». Au Ier et au IIe siècle. il joua un rôle important dans le commerce de la Syrie avec l'Inde.

Historique[modifier | modifier le code]

Le royaume de Characène est fondé vers 127 av. J.-C. par Aspasinè, nommé Hyspaosinès par les auteurs classiques, un ancien satrape d'Antiochos IV Épiphane.

Survivant à la dissolution de l'Empire séleucide, la Characène devient vassale de l'Empire Parthe jusqu'à sa chute au début du IIIe siècle. Les rois sassanides mirent un terme à la dynastie royale locale et la remplacèrent par des gouverneurs.

La population de Characène était en majeure partie composée d'Arabes et, bien que portant un nom iranien, Hyspaosinès est décrit comme le roi des Arabes dans cette région[1].

Même si le royaume fût vassal des Parthes, il a toujours mené une politique favorable à Rome et a accueilli favorablement l'invasion romaine de Trajan en 116. L'empereur lui-même séjourne à Spasinou Charax, et assiste en personne au départ des vaisseaux pour l'Inde, regrettant d'être trop vieux pour entreprendre le voyage, comme l'avait fait Alexandre de Macédoine.

Par la suite, le royaume semble avoir échappé assez longtemps à la reprise en main de la Mésopotamie par les Parthes, c'est seulement en 150 qu'il revient dans la zone d'influence directe de l'empire des Arsacides après la défaite du roi Meredate (ou Méherdate) face à Vologèse IV. Ce dernier prélève sans doute un important butin à Spasinou Charax dont une statuette d'Hercule retrouvée à Séleucie du Tigre et portant l'inscription qui a révélé cet épisode.

Les rois de Characène sont surtout connus par leurs monnaies, essentiellement des tétradrachmes à légendes en grec et, plus tard, en araméen. Ces monnaies sont datées selon l'ère séleucide, ce qui permet d'en fixer la chronologie.

Rois de Characène[modifier | modifier le code]

Hyspaosinès (209-124 av. J.-C.), fondateur de la Characène.
  • Hyspaosinès vers127-124 av. J.-C.
  • Apodakos vers110/09-104/03 av. J.-C.
  • Tiraios I 95/94-90/89 av. J.-C.
  • Tiraios II 79/78-49/48 av. J.-C.
  • Artabazos 49/48-48/47 av. J.-C.
  • Attambelos I 47/46-25/24 av. J.-C.
  • Theonesios I vers 19/18
  • Attambelos II vers 17/16 av. J.-C. - 8/9 apr. J.-C.
  • Abinerglos I 10/11; 22/23
  • Orabazes I vers 19
  • Attambelos III vers 37/38-44/45
  • Theonesios II vers 46/47
  • Theonesios III vers 52/53
  • Attambelos IV 54/55-64/65
  • Attambelos V 64/65-73/74
  • Orabazes II vers 73-80
  • Pakoros (II) 80-101/02
  • Attambelos VI vers 101/02-105/06
  • Theonesios IV vers 110/11-112/113
  • Attambelos VII 113/14-117
  • Méradatés fils de Pacorus vers 131-150/51
  • Orabazes II vers 150/51-165
  • Abinerglos II (?) vers 165-180
  • Attambelos VIII vers 180-195
  • Maga (?) vers 195-210
  • Abinerglos III vers 210-222

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Joseph Reinaud, Mémoire sur le commencement et la fin du royaume de la Mésène et de la Kharacène et sur l'époque de la rédaction du périple de la mer Erythrée, Paris, Imprimerie impériale, 1861, 134 p.
  • G.W. Bowersock, « La Mésène (Maisan) Antonine », Studies on the Eastern Roman Empire, Goldbach, 1994.
  • (en) D.S. Potter, "The inscriptions on the bronze Herakles from Mesene : Vologeses IV's war with Rome and the Date of Tacitus'Annales", Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik, 88, 1991, p. 277-290.
  • (en) Sheldon A. Nodelman, A Preliminary History of Charakene, Berytus 13 (1959/60), p. 83-121, XXVII et suiv.,
  • (de) Schuol, Monika: Die Charakene. Ein mesopotamisches Königreich in hellenistisch-parthischer Zeit (= Oriens et occidens 1), Stuttgart 2000, (ISBN 3-515-07709-X)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Bosworth, C. E, « Arabs and Iran in the pre-Islamic period », sur Encyclopaedia Iranica,