Chaim Weizmann — Wikipédia

Chaim Azriel Weizmann
חיים עזריאל ויצמן
Illustration.
Chaim Weizmann, entre 1948 et 1952.
Fonctions
Président de l'État d'Israël

(3 ans, 8 mois et 23 jours)
Élection
Premier ministre David Ben Gourion
Prédécesseur Lui-même (président du Conseil d'État provisoire)
Successeur Yosef Sprinzak (intérim)
Yitzhak Ben-Zvi
Président du Conseil d'État provisoire d'Israël
(chef de l'État)

(9 mois et 1 jour)
Premier ministre David Ben Gourion
Prédécesseur David Ben Gourion
Successeur Lui-même (président de l'État)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Motal
Date de décès (à 77 ans)
Lieu de décès Rehovot, Israël
Nationalité Israélien
Parti politique Sionistes généraux
Conjoint Vera Weizmann
Diplômé de Université de Fribourg
Profession chimiste
Religion Judaïsme

Signature de Chaim Azriel Weizmannחיים עזריאל ויצמן

Chaim Weizmann
Présidents de l'État d'Israël

Chaim Weizmann ou Haim Weizmann (חיים ויצמן), né le à Motal (actuelle Biélorussie) et mort le à Rehovot (Israël), est un chimiste et homme d'État russe, britannique puis israélien.

Inventeur de l'explosif Acetone, qu'il offre aux forces alliés pendant la première guerre mondiale, il prend la tête de l'Organisation Sioniste Mondiale, assumant la responsabilité de président par deux fois, de 1920 à 1931, puis de 1935 à 1946.

Il est le fondateur en 1934 de l'Institut Scientifique Weizmann et sera le premier président de l'État d'Israël entre 1949 et 1952.

Biographie[modifier | modifier le code]

Chaim Weizmann nait dans le petit village de Motal (Motyli) près de Pinsk en Russie blanche, alors province de l'Empire russe. Il est diplômé de chimie de l'université de Fribourg en Suisse en 1899, puis enseigne à l'université de Genève de 1901 à 1903 puis à l'université de Manchester à partir de 1904. À cette date, il s'installe en Grande-Bretagne.

En 1906, il épouse à Zoppot, en Prusse, Vera Chatzman. Ils ont deux fils, Benjamin (1907-1980), et Michael (1916-1942), qui servira en tant que pilote de la Royal Air Force pendant la Seconde Guerre mondiale[1].

Devenu sujet de sa Majesté en 1910, Chaim Weizmann s'investit dans l'effort de guerre britannique durant la Première Guerre mondiale. Il effectue un stage dans le laboratoire d'Auguste Fernbach où il apprend la fermentation bactérienne[2]. À son retour en Angleterre, il améliore le processus et en 1916, met au point un mécanisme de fermentation bactérienne permettant de produire de grandes quantités de substances, telles que l'acétone, essentielles à la fabrication d'explosifs pour les Alliés.

Le sionisme[modifier | modifier le code]

Pièce de 5 shekalim, pièce commémorative à l'effigie de Chaim Weizmann.

Chaim Weizmann se rallie au sionisme dès les débuts de celui-ci. Il participe en au premier congrès sioniste de Bâle aux côtés de Théodore Herzl devenant ainsi l'un des chefs de file du mouvement [3]. En 1903, il fonde à Genève son parti, la Fraction démocratique, qui milite en faveur du « sionisme pratique », et qui sera une des bases du parti des sionistes généraux, un parti sioniste libéral et modéré, qui sera créé au début des années 1920. Au cours de cette période genevoise, il fonde la première maison d'édition sioniste, Der Jüdische Verlag, puis s'attaque à l'un des projets qui lui tient le plus à cœur : la future création de l'université hébraïque de Jérusalem[4],[Note 1].

1918. L'émir Fayçal I et Chaim Weizmann (à gauche, portant une tenue arabe en signe d'amitié).

À la suite de ses travaux de recherche (fermentation bactérienne) ayant permis de fabriquer en grande quantité à partir de 1915 l'acétone indispensable à la fabrication de la cordite (explosif utilisé notamment pour les obus de la Royal Navy), il obtient en remerciement par Lloyd George (alors Minister of Munitions) l'appui britannique à la création d'un État pour les juifs[5].

Il travaille alors avec Lord Balfour, également très concerné en tant que premier Lord de l'Amirauté, à la rédaction d'une déclaration favorable à l'établissement d'un « foyer national juif » en Palestine.

Le , il signe avec l'émir Fayçal ibn Hussein, futur roi d'Irak, un accord régissant les relations entre Juifs et Arabes au Proche et Moyen-Orient. La même année, il déclare : « Nous demandons la possibilité de nous installer en Palestine et, quand nous serons la majorité, nous en réclamerons le gouvernement »[6].

À partir de 1920, il est à la tête de l'Organisation sioniste mondiale, assumant la responsabilité de président par deux fois, de 1920 à 1931, puis de 1935 à 1946. À ce titre, il rencontre dans l'entre-deux-guerres de nombreux hommes politiques américains et européens, dont Mussolini à trois reprises[7],[8]. Lors de sa seconde rencontre avec Benito Mussolini en 1934, ce dernier déclare que Jérusalem ne peut être une capitale arabe ; Weizman propose de mettre à disposition de l'Italie fasciste une équipe de savants juifs[9],[Note 2].

En 1921, il monte avec Albert Einstein le projet de l'université hébraïque de Jérusalem. En 1929, il devient président de l'Agence juive à sa fondation[10]. Ils rencontrent divers responsables politiques européens pour les inciter à s'opposer à l'Allemagne nationale-socialiste et à soutenir le sionisme.

Chef de l'État d'Israël[modifier | modifier le code]

Lors d'une rencontre avec le président américain Harry Truman, Weizmann obtient le soutien des États-Unis pour la création d'un futur État d'Israël. Trois jours après la déclaration d'indépendance en 1948, il devient chef de l'État d'Israël en qualité de président du Conseil d'État provisoire. L'année suivante, à la suite des premières élections législatives, la Knesset l'élit premier président de l'État d'Israël, titre purement honorifique et n'ayant pas de réelle signification politique. Il demeure en fonction du à sa mort.

Auteur d'un grand nombre de publications dans des revues scientifiques[Lesquelles ?], il fonde l'Institut Weizmann à Rehovot, un institut de recherche scientifique.

Il est l'oncle d'Ezer Weizman, pilote de chasse, fondateur des forces aériennes israéliennes et septième président d'Israël (entre 1993 et 2000).

Citation[modifier | modifier le code]

Quand l'historien de l'avenir assemblera la triste histoire de notre temps, il trouvera deux choses incroyables ; premièrement, le crime lui-même, deuxièmement, la réaction du monde à ce crime... Il sera étonné de l'apathie du monde civilisé devant cet énorme et systématique massacre d'êtres humains... Il ne parviendra pas à comprendre pourquoi il aura fallu émouvoir la conscience du monde. Avant tout et surtout il ne parviendra pas à comprendre pourquoi il aura fallu supplier les nations libres, dressées contre une barbarie ressuscitée (...). Deux millions de Juifs ont déjà été exterminés. Le monde ne peut plus prétendre que ces faits horribles sont inconnus ou non confirmés. (1943)[11]

Écrits[modifier | modifier le code]

  • Weizmann, Chaim (1918). What is Zionism. London.
  • Weizmann, Chaim (1949). Trial and Error: The Autobiography of Chaim Weizmann. Jewish Publication Society of America.
  • Weizmann, Chaim (1949). Autobiography: Chaim Weizmann. London: Hamilton Ltd.
  • Weizmann, Chaim (). "Palestine's role in the solution of the Jewish Problem". Foreign Affairs.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Si l'idée est officiellement proposée lors du 11e Congrès sioniste de Vienne en 1913, et que l'inauguration de l'Université a lieu en 1925 sur le Mont Scopus, une plaque commémorative apposée au siège social de la Communauté israélite de Genève rappelle cependant que c'est bien à Genève, en 1903, que Chaïm Weizmann élabore ce projet.
  2. Weizmann et son épouse demandent une photo dédicacée de Mussolini.

Références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Flight Lieutenant Weizmann, Michael Oser », sur cwgc.org.
  2. Joël de Rosnay, Les Chemins de la vie, Seuil, , 192 p. (ISBN 9782021256642), « Le microbe et le président »
  3. Walter Laqueur : Le sionisme, t. I, éd. Gallimard, Tel, 1994, (ISBN 2070732525)
  4. Jean Plançon, Histoire de la Communauté juive de Carouge et de Genève, volume 1, De l'Antiquité à la fin du XIXe siècle, Slatkine, Genève, 2008, chapitre XI.
  5. (en) Richard Rhodes, The Making of the Atomic Bomb, p. 89-90, Lloyd George : "There is nothing we can do as a recoggnition of your valuable assistance to the country? He replied " Yes, I would like you to do something for my people"… that was the fount and origin of the famous declaration about the National Home for Jews in Palestine".
  6. Chronique du XXe siècle, p. 787.
  7. (en) Ze’ev Jabotinsky: Wild Man of Zion, Cecil Bloom, midstreamthf.com, janvier/.
  8. « Un Duce moins infréquentable, Pierre Milza trace un portrait nuancé de Benito Mussolini », Michel Grodent, lesoir.be, .
  9. Pierre Milza, Mussolini, éd. Fayard, 2007, p. 622.
  10. * Walter Laqueur : Le sionisme, t. II, p. 678, éd. Gallimard, Tel, 1994, (ISBN 2070739929)
  11. Extrait du discours prononcé à Madison Square Garden 1 mars 1943 in Walter Laqueur : Le sionisme, t. II, p.797 & 798, éd. Gallimard, Tel, 1994, (ISBN 2070739929)