Château de Conches-en-Ouche — Wikipédia

Château de Conches-en-Ouche
Donjon de Conches-en-Ouche.
Présentation
Type
Fondation
XIe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata
Style
Propriétaires
Roger Ier de Tosny, Ville de Conches-en-Ouche (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Patrimonialité
État de conservation
Localisation
Adresse
Place Aristide-BriandVoir et modifier les données sur Wikidata
Conches-en-Ouche, Eure
 France
Coordonnées
Carte

Le château de Conches-en-Ouche est un ancien château fort, du XIe siècle, aujourd'hui ruiné, dont les vestiges se dressent sur la commune française de Conches-en-Ouche dans le département de l'Eure, en région Normandie.

Les ruines du donjon font l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par arrêté du [1]. Les remparts et le donjon furent restaurés entre 2007 et 2016 par des bénévoles de l'association Chantiers Histoire et Architecture Médiévales[2].

Localisation[modifier | modifier le code]

Les ruines du donjon sont situées dans le bourg, dominant la vallée du Rouloir et la ville, à 150 mètres au sud-est de l'église Sainte-Foy de Conches-en-Ouche, dans le département français de l'Eure.

Historique[modifier | modifier le code]

Le début de la construction remonte vers 1034 avec Roger Ier de Tosny. Les seigneurs de Tosny, dont l'origine reste obscure[note 1], héritent de ce fief alors appelé Castellio en latin médiéval (Castillon en normand septentrional et occitan, Chastillon en normand méridional et en ancien français, d'où Châtillon).

Le château est pris par Philippe Auguste au printemps 1199[3], et le donne, en 1202, à son cousin Robert de Courtenay. Le château est agrandi, des tours de flanquement sont ajoutées à l'enceinte extérieure.

Conches-en-Ouche a été un fief de Robert d'Artois, l’homme qui participe avec les Anglais à la guerre de Cent Ans, dont Maurice Druon, dans sa saga historique Les Rois maudits, fait le déclencheur du conflit. La ville subit la chevauchée d'Henri de Lancastre en 1356[4], et le château est incendié[5].

Au traité de Mantes de 1354, la ville et sa forteresse sont données par le roi de France Jean II le Bon au roi Charles II de Navarre, dit le Mauvais, avec le comté de Beaumont-le-Roger, la vicomté de Pont-Audemer et le Clos du Cotentin[6]. Le Mauvais confie la ville au captal de Buch Jean de Grailly, qui la confie à son tour à son oncle Archambaud. Prétextant que le captal était passé aux Anglais, Bertrand du Guesclin fait le siège de Conches en 1371 et reprend la forteresse. Un accord est signé le et les Navarrais évacuent la ville. Cette reddition sept ans avant la conquête des biens du roi de Navarre par Charles V vaut à Conches de ne pas être détruite comme les autres forteresses de Charles II de Navarre[7].

Henri V d'Angleterre s'empare du château en 1420. Conches est reprise par les Français en 1440[4] et dès l'année suivante par les Anglais. Ils seront chassés par Robert de Floques, bailli d'Évreux.

En 1591, le château sert de refuge aux membres de la Ligue. Restant un point d'appui potentiel pour les ennemis de la monarchie, il est démantelé au XVIe siècle.

Description[modifier | modifier le code]

Le donjon XIe siècle est construit sur une motte, au centre d'une ancienne basse-cour situé à ses pieds, qui regroupait un enclos paroissial abritant une église et probablement un habitat[8]. De la basse-cour, transformée en jardin public, il ne subsiste que l'entrée, enfermée dans des maisons à pans de bois.

La bâtisse possédait des murailles larges de 2,60 mètres, et trois étages au minimum. Le donjon cylindrique, enserré dans sa chemise flanquée à chacun de ses angles de tours semi-circulaires très rapprochées et presque jointives[9], a été bâti par Roger VI de Tosny, vers 1175[9],[note 2], préfigurant les dispositions de Château-Gaillard.

Site classé[modifier | modifier le code]

Le parc du vieux château, avec sa porte d’entrée, est un Logo des sites naturels français Site classé (1940)[11].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Venue d'Île-de-France, selon les uns, la famille de Tosny s'installe en Normandie au Xe siècle, pour collaborer avec les descendants des Anglo-Danois et des Norvégiens. Peut-être descendants de Malahule (Haldrick) (Malahulc) (Tresney) Eysteinsson, (oncle de Rollon ?) Ce Malahulc (Malahulce) est paraît-il inconnu des historiens. Pourtant, on le retrouve dans les Gesta Normannorum Ducum de Guillaume de Jumièges : « Roger du Ternois, de la mauvaise race de Hulce… oncle du duc Rollon, et se battant avec lui contre les Francs avait jadis concouru par sa valeur à la conquête de la Normandie ». Plus tard, Orderic Vitalis se rapporte à lui en tant qu'oncle de Rollo et ancêtre de la famille de Tosny. Né vers 845 dans le comté de Sør-Trøndelag (Sør-Trøndelag fylke en norvégien) au centre de la Norvège, de Eystein "Glumra" Ivarsson et de la Comtesse d'Ascrida (Aseda) Rognvaldsdatter, pour les autres, il aurait eu pour enfants Hugh de Cavalcamp (toujours désigné dans les généalogies comme l'ancêtre de l'importante lignée aristocratique des Tosny), né près de Dieppe vers 890, Richard, né en Norvège vers 893 et le comte Ralph de Bayeux, né également en Norvège vers 895.
  2. Guy Le Hallé donne la date de 1135[10]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Ruines du donjon », notice no PA00099377, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. « Association CHAM | présentation, historique, chantiers de bénévoles », sur cham-asso (consulté le )
  3. Anne-Marie Flambard Héricher (préf. Vincent Juhel), Le château de Vatteville et son environnement, de la résidence comtale au manoir de chasse royal, XIe – XVIe siècle, vol. Mémoire de la Société des antiquaires de Normandie, t. XLVIII, Caen, Société des antiquaires de Normandie, , 393 p. (ISBN 978-2-919026-27-2), p. 63.
  4. a et b Bernard Bodinier (dir.), L'Eure, de la Préhistoire à nos jours, éditions Jean-Michel Bordessoules, 2001.
  5. Beck 1986, p. 145.
  6. Bruno Ramirez de Palacios, Charles dit le Mauvais, roi de Navarre, comte d’Évreux, prétendant au trône de France, , p. 87.
  7. Bruno Ramirez de Palacios 2015, p. 311.
  8. Nicolas Mengus, Châteaux forts au Moyen Âge, Rennes, Éditions Ouest-France, , 283 p. (ISBN 978-2-7373-8461-5), p. 59.
  9. a et b Bernard Beck, Châteaux forts de Normandie, Rennes, Ouest-France, , 55 p. (ISBN 2-85882-479-7), p. 114.
  10. Guy Le Hallé, Châteaux forts de Basse-Normandie, t. II, Louviers, Ysec Éditions, , 160 p. (ISBN 978-284673-215-4), p. 28.
  11. « Le parc du château de Conches-en-Ouche », sur Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement Normandie (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]